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Projection de "Sleepless" de Regina Demina

Publié le 15 mars 2014 par Cappu

J'ai assisté jeudi 13 mars dernier à la projection du court-métrage Sleepless de Regina Demina

avec Barbara Opsomer, Regina Demina, Nicolas Ly à   l'hôtel Alba.

L'histoire d'un trio amoureux, sulfureux dans une suite d'hôtel à la très belle esthétique.

À la fin des années 90, dans le huis-clos d’une suite de palace, un triangle amoureux se crée entre trois petites frappes d’un jour. Ils préparent un unique casse et fantasment un avenir radieux. Rose a vingt-cinq ans, elle est femme de chambre dans le palace où elle use ses rêves et sa fraicheur. Elle est amoureuse de Tropmann, trente-huit ans, lequel brûle pour sa femme Mila, de treize ans sa cadette, elle-même éprise de Rose… Le « couple » bataillien que forment Mila, Tropmann et Rose vit une sorte de fuite en avant : l’atmosphère est toute en tensions amoureuses et sensuelles, les non-dits priment sur le dialogue, et les esprits sont embrumés par les stupéfiants. Tout laisse présager une issue fatale (que l’on ne verra pas) à cette tranche de vie et de rêve.

La réalisatrice Regina Demina a voulu, dans un lieu sans dehors, jouer sur toutes les formes d’évasion comme le sommeil, le songe, la drogue. Le jeu est amoureux, aussi. Entre les personnages se développe une tension, à mi-chemin entre le désir et la peur, qui est créatrice d’atmosphère. Pour Regina Demina, c’est là une façon de développer un jeu fin, délicat, et de mettre en valeur les qualités des acteurs. L’attention aux êtres passe avant le souci de l’intrigue. Ce qui est montré, ce sont des instants, à la manière d’un polaroïd cinématographique. Les blancs ainsi produits permettent de ne pas appuyer trop littéralement les rapports entre les personnages, de rester dans l’ambiguïté. Il en va de même pour la drogue, dont l’importance est suggérée. Regina fait confiance à la capacité du spectateur à s’immiscer dans le rêves des amants.

Regina Demina, réalisatrice et actrice

Née à Kaliningrad, arrivée en France à l’âge de quatre ans, Regina Demina grandit entre deux cultures : celle de ses parents – une mère pianiste, un père officier dans l’Armée rouge – et celle de son pays d’adoption. C’est peut-être l’explication de sa personnalité si singulière où sous le charme français perce l’excentricité de l’âme slave. Sa sensibilité artistique la pousse très tôt à collaborer avec des artistes pointus de la scène française : le photographe Nicolas Comment, autour d’un livre consacré à Bernard Lamarche-Vadel, la plasticienne Iris Brosch de réputation internationale pour la réalisation de performances et d’œuvres, l’écrivain et photographe Guillaume de Sardes, dont elle interprète un monologue au Silencio, les réalisateurs/clipeurs Christophe Acker et Mark Maggiori, pour ne citer que certains d’entre eux.

Parallèlement, elle réalise des courts-métrages, dont « Die Frau » avec une musique de Bertrand Bonello, sélectionné dans des festivals en France (Côté Court à Pantin, Chéries-Chéris aux Forums des images) et à l’étranger (ASVOFF à Milan). Le caractère expérimental de certains courts-métrages rapproche ceux-ci de l’art contemporain. « Koschka » est à ce titre projeté au Palais de Tokyo.

Mais tout autant que la réalisation, l’interprétation intéresse Regina Demina. Trois ans d’apprentissage dans différentes écoles, une pratique assidue de la danse et des expériences au cinéma et à la télévision lui ont permis de développer un jeu couvrant une large gamme d’émotions tout en restant naturel et spontané. Sa technique, acquise en traversant les méthodes de l’Actors studio (au sein d’Acting international, puis dans la classe concours du QG) et du théâtre corporel (au LFTP avec Maxime Franzetti), lui a déjà permis d’incarné à l’écran des personnage très différents : jeune marginale, activiste russe, strip-teaseuse, femme enfant et femme fatale.

Sleepless

Un film de Regina Demina avec Barbara Opsomer, Regina Demina et Nicolas Ly

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