« Je relus, il y a un an, tous leurs livres.
Je traversais une période sombre. Le goût d'écrire m'avait quittée. Mais je gardais celui de lire. » Ainsi, Lydie Salvayre se plonge à nouveau dans les textes des femmes qui l'ont inspirée. Emily Brontë, Djuna Barnes, Sylvia Plath, Colette, Marina Tsvetaeva, Virginia Woolf, Ingeborg Bachmann. Elles les surnomme les 7 folles.
« Car il fallait qu'elles fussent folles ces femmes pour affirmer leur volonté présomptueuse d'écrire dans un milieu littéraire essentiellement gouverné par les hommes. Car il fallait qu'elles fussent folles pour s'écarter aussi résolument, dans leurs romans ou leurs poèmes, de la voie commune, pour creuser d'aussi dangereuses corniches, pour impatienter leur temps ou le devancer comme elles le firent, et endurer en conséquence les blâmes, les réprobations, les excommunications, ou pire l'ignorance d'une société que, sans le vouloir ou le voulant, elles dérangeaient. »
Le résultat est une ode à la création, à l'écriture, aux écrivaines, à celles qui luttent pour exercer leur art, à celles qui se battent pour exister. Le perfectionnisme, la détestation de soi, la relation à l’existence, les failles, les fissures d'une société patriarcale, l'écriture au centre, l'insolence et l'audace d'écrire, la souffrance créatrice, la recherche perpétuelle de la vérité du personnage... Lydie Salvayre résume sans jamais être réductrice.
Les pages sont mélancoliques, parfois terriblement tristes. Et la question lancinante : si ces femmes avaient été des hommes, auraient-elles eu un destin moins tragique ? Et aujourd'hui, est-ce plus facile d'être écrivaine ? La réponse ici.
Perrin, 230 pages, 2013
Extraits
« La perfection est atroce, me répétais-je, elle ne peut pas avoir d'enfant. »
« Ne créait-on jamais que pour sortir de l'enfer ? »
Lu également par... Dominique, Jostein, Val...
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble