(Titre original : Divergent)
Dans un monde où chaque individu doit choisir une faction en fonction de son trait de caractère prépondérant, quelques personnes ne répondent pas à ce classement en apparence sans failles. Ce sont des Divergents. Le jour de son test d'aptitude, Béatrice apprend qu'elle n'appartient à aucune catégorie. Elle doit cacher sa véritable identité sous peine de risquer sa vie...
En bref : Béatrice a grandi dans une famille d'Altruistes. Cette catégorie de personnes contrôle le gouvernement, car ils sont supposés se dévouer entièrement à l'intérêt public et faire abstraction de leur intérêt personnel. Cependant, les Érudits ne semblent pas du même avis. Ceux qui passent le plus clair de leur temps à emmagasiner des connaissances considèrent que les Altruistes ne sont pas si "pures" qu'ils le disent et cherchent à prendre le pouvoir à leurs dépends. Après avoir passé son test d'aptitude qui est censé lui indiquer la faction pour laquelle son caractère est le plus prédisposé, les résultats ne sont cependant pas concluants. Elle est Divergente, et doit cacher cette identité, sous peine de risquer sa vie. Les Divergents ne réagissent pas aux événements de façon aussi prévisible que les Altruistes, les Sincères, les Audacieux et les Fraternels. Ils sont donc impossibles à contrôler et représentent un danger pour l'autorité. Son test d'aptitude est alors manuellement falsifié : on indique qu'elle est prédisposée pour être Altruiste, tout comme ses parents. Toutefois, lors de la cérémonie du choix, on laisse place à leur libre arbitre. Elle choisit alors la faction des Audacieux, qu'elle a toujours admiré pour leur caractère libéré. Béatrice devient alors Tris. Les étapes de son initiation pour intégrer cette nouvelle faction ne vont rien lui épargner, combats, courage, témérité... Elle doit réussir, ou se retrouver sans-faction et en marge de la société.
"Les Audacieux ont peut-être été créés avec de bonnes intentions, de bons idéaux, de bons objectifs. Mais ils les ont perdus de vue. Et je me rends compte qu'il en va de même pour les Érudits. Autrefois, ils cultivaient la connaissance et l'intelligence pour les mettre au service du bien. Aujourd'hui, leur objectif est d'en tirer du pouvoir." [p. 187]
Mon avis : Un excellent roman de dystopie qui mêle action et suspense avec brio. L'écriture est fluide et se lit rapidement (malgré les 434 pages de l'ouvrage). On découvre un monde où les êtres humains sont catégorisés à l'extrême, où le libre arbitre est réduit au minimum, afin de privilégier le bien commun. Au fil de notre lecture, on comprend que l'ancienne ville de Chicago a connu un point de non retour et que c'est à la suite de cette déchéance qu'ont été créées ces factions, afin de réguler l'ordre général et de gérer au mieux les ressources de la villes, que chacun cohabite au mieux avec son prochain. Mais lorsque la faction des Érudits décide de prendre le pouvoir sur les Altruistes, car leur ego démesuré pense que leurs connaissances seront plus utiles pour gouverner, l'ordre général est remis en cause. L'équilibre des factions est mis en branle et au milieu de ce grand chamboulement, la chasse aux Divergents est lancée. Des personnes qui ne répondent pas de façon prévisible à des situations données sont une menace pour la quête de pouvoir des Érudits, qui aimeraient que chaque être humain abandonne ses émotions pour réagir comme une machine. Ce premier tome de la trilogie lance une grande réflexion sur la manipulation des masses par les dirigeants, le principe même d'une bonne dystopie.
Ma note pour ce livre (entre 1 et 5 étoiles) :
Une adaptation cinématographie de ce premier tome est actuellement en salles. Ce film de 2h19min rend assez justice au livre, même si un roman sera toujours plus élaboré. Toutefois, on peut noter que la réalisation (Neil Burger), le jeu des acteurs (Shailene Woodley, Theo James) et la bande-originale (Hans Zimmer) font honneur à l'oeuvre. Même si certains événements ne sont pas relatés dans le bon ordre, ou tout simplement supprimés dans un soucis de fluidité, l'ensemble reste fidèle. Je conseillerais néanmoins de lire le roman avant de voir le film, comme d'habitude, afin de se faire une idée de l'oeuvre originale pour pouvoir mieux juger ensuite de son adaptation.