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Dandinez-vous !

Par Polinacide @polinacide

dandy"Il est urgent d’être dandy". À l’heure où le conformisme et la bien-pensance ont fini par régir les moeurs actuelles, le dandysme s’impose comme "la dernière subversion, l’ultime héroïsme". Le doigt d’honneur délicat d’une rébellion par l’élégance. C’est ce qu’affirme audacieusement Daniel Salvatore Schiffer dans son Manifeste Dandy, portant aux nues cet être jamais égalé dans "l’art de plaire en déplaisant" (Joël Fusco). À tel point qu’il en mériterait presque une majuscule à lui seul, car il est, en ce siècle, "le seul démiurge qui vaille". Dieu est mort pour l’opinion publique ? God save the dandy ! Véritable héros des temps modernes, son impertinente singularité lance un défi en pleine figure du dogmatisme, à l’instar de Gainsbourg qui fait flamber les billets de 500, juste pour le style. "Un anar "de luxe"" aussi aimable qu’exaspérant.

Sur fond de papier glacé et de paillettes, on le croit souvent arrogant, snob, superficiel et dédaigneux. À tort. Sans pitié ni demi-mesure, le précieux se soumet "aux règles strictes d’un code qu’il s’impose à lui-même", nouant sa cravate "pendant des heures jusqu’à atteindre ce point de perfection que lui-seul peut reconnaître". Auto-tyrannique, jusqu’au bout de ses poignets ornés de boutons de manchette. Qu’importe si les mortels le jugent ridicule, l’esthète aspire seulement "à être sublime sans interruption". L’art pour l’art corps et âme, quitte à "vivre et dormir devant un miroir", dixit Baudelaire. C’est justement là que le bât blesse, car le dandy contemporain tient plus du frimeur trendy que du génie d’un Oscar Wilde "nostalchic""Humain, trop humain", au risque de sombrer à son tour dans une banalité stérile et mauvais genre.


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