Qui en Juin se porte bien, au temps chaud ne craindra rien.
C’est tout ce que nous pouvons vous souhaiter en ce mois au climat incertain. Du côté des salles obscures en tous les cas, la météo ne varie pas, toujours autant de frissons et d’émotions.
Dans nos salles le 4/06
Le mois commence très fort avec une semaine très chargée. Nous irons voir la plus grosse brochette de filles au cinéma depuis longtemps dans le premier film en tant que réalisatrice d’Audrey Dana, Sous les jupes des filles (Wild Bunch). Jugez donc : Vanessa-qu’on-ne-présente-plus- Paradis, Géraldine-Tout-ce-qui-brille- Nakache, la magnifique Alice Taglioni qu’on est bien content de revoir, Laétitia -L’Oréal-Casta, la moitié du duo infernal de standardistes Sophie et Sophie, Alice Belaïdi et en prime une très grande du cinéma français, Isabelle Adjani, rien que ça, et ce n’est pas tout !
Synopsis : Paris, 28 premiers jours du printemps, 11 femmes. mères de familles, femmes d’affaires, copines, maîtresses ou épouses…Toutes représentent une facette de la femme d’aujourd’hui : complexes, joyeuses, complexées, explosives, insolentes, surprenantes, …Bref, un être paradoxal, totalement déboussolé, définitivement vivant, FEMMES, tout simplement.
C’est ainsi que la réalisatrice a choisi de présenter son film chorale, sorte de kaléidoscope du genre féminin. Gageons qu’entre deux éclats de rire, nous nous reconnaîtrons toutes, un petit peu ou complètement dans cette série de portraits. Les filles, puisqu’elles sont à l’honneur, sont d’ailleurs bien gâtées car, pour le plaisir de leurs yeux et des nôtres, pas moins que les séduisants Marc Lavoine, Pascale Elbé et Stanley Weber pour les faire chavirer, tandis que la Catherine d’un autre duo de Canal+, Alex Lutz, assure en macho qu’on adore détester. De quoi vraiment se laisser tenter. En bonus, une autre super raison de faire le déplacement, la bande originale a été réalisée par Imany, une artiste au timbre de voix particulier, pleine de surprises et surtout de talent.
Tout à fait à l’opposé car joué par des inconnus du public français, Swim Little Fish Swim de Ruben Amar et Lola Bessis (Jour2fête).
Synopsis : c’est l’histoire de l’arrivée dans le couple déjà fragilisé formé par Leeward, un musicien marié, doué mais atypique et Mary, beaucoup plus réaliste, de Lilas, jeune vidéaste encore pleine d’espoir qui galère pour se faire une place au soleil.
Ruben Amar, star du court-métrage qui s’est souvent distingué par son originalité, notamment avec Check-point, qui a fait le tour du monde des festivals, s’associe pour son premier long-métrage à son amie, Lola Bessis, qui joue le rôle de Lilas dans le film et est accessoirement la fille de Daniela Lumbroso, pour nous décrire de façon, drôle, colorée et décalée les affres du passage de l’adolescence à la maturité. Avec un titre pareil, on devine la pépite qui va nous donner du sourire.
Autre jeûne réalisateur prometteur issu du court, Vincent Mariette, tape dans la même lignée de petit film qui, au premier abord ne paye pas de mine mais révèle des mines d’or avec Tristesse Club (Haut et court) où l’histoire d’une mort, d’une fausse soeur et d’un vrai héritage à débusquer. Si l’on ne connaît pas le réalisateur, on est curieux de voir comment il a réussi à entraîner, Laurent Laffite de la Comédie française, l’actrice fétiche de François Ozon, Ludivine Sagnier et surtout Noémie Lvovsky à qui l’on doit l’incroyable Camille redouble dans sa chasse au trésor.On va vite cesser de rire avec les autres films de la semaine à savoir, The Rover de David Michod (Metropolitan Fimexport), présenté hors compétition à Cannes, ou encore Les poings contre les murs de David Mckenzie (Wild side).
Les deux films se déroulent dans des environnements très rudes, un monde de l’industrie australienne post-effondrement de l’économie mondiale avec des accents mad maxiens pour le premier, et l’enfer de l’univers carcéral pour le second. Les deux sont réunis par la violence extrême qui y règne et la nécessité de lutter pour survivre. Le parallèle entre les deux films est surtout intéressant car il révèle une opposition de style entre les deux personnages principaux, le premier étant poussé à l’extrême par les circonstances et le deuxième devant encore repousser des limites qu’il pensait déjà extrêmes.
Opposition de style aussi entre les deux acteurs, d’un côté Robert Pattinson qui, malgré un tour dans l’univers sombre de David Cronenberg (Cosmopolis), peine encore à se débarrasser de son image de bellâtre de Bella (la saga Twilight) et de l’autre, Jack O’Connell qui en un film peut très vite faire oublier, par la puissance de son interprétation, son rôle de James Cook, débile profond dans la série Skins.
Savoir que le film de David McKenzie est distribué par Wild Side, spécialiste des films coup de poing comme Old Boy ou encore des perles du réalisateur fétiche de Ryan Gosling, Nicolas Winding Refn (Drive, Only God forgives), vous aidera peut-être à faire un choix…
Dans nos salles le 11/06
Encore une opposition de style, entre deux couples de cinéma cette fois, l’un très hollywoodien et l’autre très franco-fançais.
- Deux oscarisés, Colin Firth et Nicole Kidman, pour Les voies du destin de Jonathan Teplitzky (Metroplitan Filmexport), d’après une histoire vraie.
Synopsis : Le lieutenant écossais Eric Lomax, fait prisonnier lors de la Seconde Guerre Mondiale à Singapour, en a gardé des séquelles profondes. Il se retrouve des années plus tard face à l’opportunité de confronter son tortionnaire. Avec l’aide de sa deuxième femme Patricia, accablée par cette chape d’horreur qui semble devoir voiler à tout jamais l’humeur de son mari, il va devoir faire le choix de la vengeance ou du pardon.
- Deux acteurs qui se partagent entre cinéma et théâtre, deux multinominés et deux césarisés : Jean-Pierre Darroussin et Isabelle Huppert pour La ritournelle de Marc Fitoussi (SND).Synopsis : Un couple d’éleveurs cinquantenaires se fait rattraper par les affres d’un quotidien plan-plan. En quête de changement dans sa vie, Brigitte l’originale va partir pour Paris, laissant à la campagne Xavier le bourru fort désemparé. Leur couple s’en remettra-t-il ?
Un film sûrement drôle et un autre sûrement pesant, un concert de violons ou des Meuuuh de vaches, une actrice flamboyante qui va jouer une femme ordinaire et une actrice qui se veut ordinaire et joue souvent les femmes complexes, le tout avec une certitude, des rôles impeccablement tenus de parts et d’autres et au centre, une vraie histoire d’amour !
Dans nos salles le 18/06
Incroyable mais vrai, c’est l’inspecteur Harry, Clint Eastwood qui nous conte l’histoire du groupe The Four Seasons dans Jersey Boys (Warner Bros).
Synopsis : Quatre garçons du New Jersey issus d’un milieu modeste fondent un groupe qui deviendra mythique dans les années 60′s. Récit de leur vie tumultueuse, parsemée de souffre et de succès, le tout entrecoupé de tubes que beaucoup fredonnent encore aujourd’hui.
Il s’agit de l’adaptation au cinéma d’une pièce de comédie musicale ayant triomphé à Broadway et dans le monde entier, initiée par Bob Crewe, le producteur d’un autre succès, Mamma mia, sur la base des récits d’un des membres du groupe, Bob Gaudio.
Le film a la particularité de n’avoir aucune star hollywoodienne en rôle principal car Bad Harry, leur a préféré des jeûnes inconnus ayant déjà joué sur les planches. Si on ne doute plus de ses talents de réalisateur, on peut être surpris de voir le plus bougon des acteurs d’Hollywood s’essayer à une partition musicale. C’est sans doute parce que beaucoup ignorent qu’il adore la musique, s’est fendu de quelques albums et qu’il a toujours en tête le remake d’ Une étoile est née où le rôle de Judy Garland devait être repris par, tenez vous bien, Beyoncé herself !!
Beaucoup plus sombre mais tout aussi alléchant, le premier film en tant que réalisateur d’Hossein Amini, le scénariste de Drive, Blanche-Neige et le chasseur ou encore 47 Ronin, oscarisé pour Les ailes de la Colombe : The two faces of January (Studio Canal Film).Synopsis : Athènes 1962, Rydal, jeune américain parlant grec, un peu escroc sur les bords va se laisser séduire par la beauté de Colette, et impressionné par la richesse de son époux Chester, un couple fraîchement débarqué qui se révèle moins lisse qu’il n’y paraît.
L’impressionnant casting de ce thriller vaut le déplacement. Qui d’autre que Kirsten Dunst et ses airs mi-ange, mi-demon et Viggo Mortensen au charisme incroyable pour jouer à la perfection le couple pernicieux qui va enlever toutes illusions à ce petit filou qu’est Oscar Isaac (révélation du dernier film des frères Coen Inside Llewyn Davis) ? Ajoutons à cela qu’il s’agit de l’adaptation d’un roman de Patricia Highsmith dont le premier roman L’inconnu du Nord-express a été adapté notamment par Alfred Hitchcock, on ne peut que saliver.
Dans nos salles le 25/06
C’est vers des temps beaucoup plus évolués que nous emmène Wally Pfister dans Transcendance (SND).
Synopsis : Dans un futur proche, des scientifiques tentent de concevoir un ordinateur doté d’une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Lorsque le chef de projet se fait assassiner par des terroristes qui y voient une menace pour la nature humaine, sa femme se sert de leurs expériences pour transcender l’esprit de son mari dans le premier super ordinateur au monde. Avancée technologique révolutionnaire qui n’est pas sans danger.
Dans le rôle de l’homme dont on veut à tout prix conserver l’esprit, Johnny Depp qui n’a pas pu résister une fois de plus à se déguiser. S’il nous épargne les tonnes de khôl et autres fanfreluches, il n’en est pas moins, une fois de plus, une créature dans cette fable, sorte de wake up call à vous glacer d’effroi sur l’ampleur que peuvent prendre les machines sur notre vie. A ses côtés, une actrice qui monte tout doucement, Rebecca Hall, la Vicky de Vicky Christina Barcelona, également la tête de fouine de Kate Mara qui enchaîne des transformations physiques dignes de celles de sa soeur Rooney dans Millénium et l’éternel bon samaritain, le très respecté Morgan Freeman.
Pour finir en douceur, un film d’animation présenté à la Quinzaine des réalisateurs, Le conte de la princesse Kaguya (The Walt Disney Company France), par Isao Takahata, le complice du plus connu Hayao Miyazaki (Princesse Mononoké, Le château ambulant…).
Synopsis : Kaguya, la princesse lumineuse est découverte par des paysans dans la tige d’un bambou. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent. Ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.
Quoi de mieux pour réveiller le côté romantique qui sommeille en chacun de nous, homme ou femme, tant est-il que nous avons tous un coeur tendre, et quelqu’un qui nous donne des papillons dans le ventre.
Encore un mois chargé et c’est bientôt l’été avec sa vague de blockbusters de plus ou moins bonne qualité.
En attendant, vous, qu’irez-vous voir au cinéma ?
#Shona