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CINEMA: "Du sang et des larmes", une goutte dans l’océan / "Lone survivor", a drop in the ocean

Par Bullesdeculture @bullesdeculture
CINEMA: sang larmes
La sortie récente en Blu-Ray du film Du sang et des larmes (2013) est l'occasion parfaite de revenir sur une œuvre passée relativement inaperçue au moment de sa sortie et de son metteur en scène Peter Berg fait qui partie -à l'instar d'un Michael Bay - de ces réalisateurs que l'on aimerait pouvoir croiser dans la rue afin d'échanger avec lui sur sa vision du cinéma... à coups de cric et de battes de baseball évidemment.
The recent Blu-Ray release of Lone survivor (2013) is an occasion to come back to this war movie, rather unnoticed during its release in theater, and to its director, Peter Berg who is - as one Michael Bay- one of these directors whom we would love to meet in order to talk about their vision of cinema... with jacks and baseball bats of course !! More in English >>(Translation in progress, come bubble later)
Véritable tâcheron sans âme, ni personnalité, ni talent, le bougre a passé ses 10 dernières années à cachetonner sans vergogne - à l'instar de Michael Bay- en bon exécutant qu'il est pour enquiller une série de péloches toutes plus irregardables (pardon pour ce néologisme) les unes que les autres, allant de la farce cynique (Very bad things) au blockbuster pour neuneus (Hancock) pour finir sur cet immense gloubiboulga de n'importe quoi honteux que représentait le désormais naufragé Battleship, déjà coulé avant d'avoir touché le public et dernière adaptation... transposition... téléportation (on ne sait pas vraiment) cinématographique d'un jouet de la franchise HASBRO après les Transformers de... Michael Bay bien sûr.
CINEMA: sang larmes Alors quand on apprend que le prochain film de Peter Berg raconte l'histoire véridique de quatre soldats pris au piège lors d'une opération en Afghanistan, les prémices de diarrhées et vomissements nous titillaient instinctivement le transit quand on se souvient du pitoyable Le royaume, apologie du droit d'ingérence que n'aurait pas renié BHL.
Seulement il convient de s’intéresser à la conception de Du sang et des larmes pour se rendre compte qu'il ne s'agit pas d'une énième commande de studio, mais bien d'un projet mûri de longues années par l'ami Berg, dont l'aboutissement sur grand écran était un objectif majeur pour le réalisateur.
Comme pour No pain no gain de Michael Bay (décidément) ce détail tient toute son importance puisque à l'aune de l'année 2014, nous pouvons crier haut et fort qu'il s'agit du meilleur film de Peter Berg, MESDAMES ET MESSIEURS !!! "Le meilleur du pire n'est pas forcément bien pour autant" diront les cyniques, certes mais Du sang et des larmes est un vrai bon film, un de ces drames poignants et humains montrant que sans être le plus talentueux du monde, un réalisateur peut déplacer des montagnes dès lors qu'il a une foi absolu dans l'histoire qu'il raconte.
CINEMA: sang larmesEt Dieu sait que le pari était loin d'être gagné, car ici point question de retracer une grande bataille historique qui aurait changé le cours de l'histoire grâce aux cow-boys de l'oncle Sam, mais bien d'une opération militaire qui tourne mal, comme il y en des centaines mais sur laquelle l'Histoire avec un grand H préfère ne pas trop s'attarder.
C'est d'ailleurs la force de ce sujet qui permet à Berg d'éviter toutes les redondances liées au film de guerre. Pas de discours patriotique à tout va, de manichéisme obsolète, de discours politique hors de propos; mais avant tout une histoire d'hommes et de choix cruciaux à faire dans une situation délicate.
Et l'immersion est totale, du camp d'entrainement aux forêts afghanes, pas une seconde on ne se sent éloigné de ces soldats, on partage leur camaraderie, leur beaufferie parfois, jusqu'au funeste sort qui les attend, cette implication est renforcée par un casting absolument parfait où Peter Berg semble prendre un malin plaisir à choisir un quatuor d'acteurs très propre sur eux (Mark Wahlberg, Taylor Kitsch, Ben Foster, Emile Hirsch) pour leur faire vivre les pires situations imaginables.
De mémoire ce cinéma, il faut sans doute remonter au Predator (1987) de McTiernan pour voir des vedettes s'en prendre autant plein la gueule et quand on connait le titre original, on se dit que le choc sera plus intense que prévu.
CINEMA: sang larmesFace à un ennemi bien identifié mais quasi invisible comme pour souligner l'absurdité d'une guerre qui n'en est pas une, Peter Berg parvient avec brio à osciller entre des moments de pure bravoure et d'autres beaucoup plus poétiques mais difficilement soutenables, en évitant de magnifier ou dévaloriser la fonction de soldat mais au contraire de souligner le courage de ses protagonistes en tant qu'êtres humains confrontés à une situation extrême.
Un ascenseur émotionnel intense allant de crescendo, où l'on tombe avec eux, on hurle avec eux, on doute avec eux, comme si nous incarnions nous même un cinquième soldat jamais visible à l'écran. Une expérience quasi 3D en somme.
Évidemment la dénonciation de la guerre n'est pas un sujet neuf dans le cinéma hollywoodien mais à contrario de la poésie d'un Malick ou de la crasse d'un Spielberg, rarement un réalisateur n'aura autant impliqué le spectateur dans ce que représente la souffrance de l'homme qui part au combat.
Du sang et des larmes prouve que la sincérité est la clé de voûte de tout édifice cinématographique et même si l'on ne saurait être dupe que le prochain film de Berg sera encore une commande des décisionnaires d'Hollywood avec le résultat que l'on peut craindre, il a largement remporté ce pari et ses galons de réalisateur grâce à cette œuvre bouleversante qui fera peut-être figure d'exception dans sa filmo. Beaucoup de ses collègues ne peuvent pas en dire autant.
Tom R.

En savoir plus : http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=130593.html

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