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Critique Ciné : Jersey Boys, la musique de Clint Eastwood

Publié le 18 juin 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Jersey Boys // De Clint Eastwood. Avec Christopher Walken, John Lloyd Young et Francesca Eastwood.


Trois ans après J. Edgar, Clint Eastwood est de retour derrière la caméra avec une adaptation de la comédie musicale du même nom créée en 2005 qui avait eu du succès aussi bien à Broadway que dans le reste du monde. En tout cas, j’ai trouvé l’idée d’adapter cette histoire assez intéressante, surtout que je suis du genre à beaucoup aimer les films musicaux. Globalement, Jersey Boys n’est pourtant pas un chef d’oeuvre. Entre la note d’égocentrisme de Clint Eastwood (il va passer un petit extrait de l’un de ses vieux rôles dans le film) et l’image assombrie plus qu’il n’en faut (bon sang, ce n’était pas en 3D) il y avait trucs qui ne collaient pas aussi bien que prévu. Le problème c’est que Clint Eastwood est clairement en train de s’encroûter dans son académisme pompeux qui ne semble séduire que lui. Pourtant le film n’est pas bête et parvient aussi à nous divertir, notamment par certains gimmicks (notamment celui qui devrait nous permettre de comprendre que Clint Eastwood est un grand fan de House of Cards, qui voudra comprendra). La durée est parfois aussi un peu trop longue, laissant alors le spectateur bailler à quelques endroits où le film ne sait plus trop quoi raconter.
Quatre garçons du New Jersey, issus d'un milieu modeste, montent le groupe "The Four Seasons" qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd'hui par les fans de la comédie musicale…
Je pense bien évidemment à la seconde partie qui manque cruellement de renouveau alors que la première partie, beaucoup plus rythmée ne cesse d’enchaîner les péripéties. Revenir sur l’histoire des Four Seasons est une bonne idée également, ne serait-ce que pour retracer la vie de ce groupe que beaucoup de gens (dont moi) ne connaissait que les chansons (et encore, certaines m’étaient inconnues). L’histoire ne manque pas de petites surprises assez sympathiques dans leur ensemble ce qui ne donne pas nécessairement grand chose de réellement grandiose non plus. Il est indéniable que Jersey Boys est quelque chose de soigné (notamment du point de vue des décors, des costumes, de la musique) et qu’il a de quoi séduire mais il manque un petit quelque chose, notamment dans le rythme de la narration qui aurait pu rendre le film beaucoup plus efficace à mon goût. Du coup, sans la musique je pense que Jersey Boys aurait été un long et très ennuyeux film, cherchant par moment à nous raconter des choses qui n’ont pas grand intérêt (notamment quand le film va et viens dans l’histoire, deux ans plus tôt, etc.). Cela aurait pu être moins étiré mais Clint Eastwood s’est certainement lâché en voulant un film long… très long.
Côté casting c’est un sans faute. On peut notamment apprécier John Lloyd Young (vu notamment dans « Acafellas » dans Glee). Entre sa voix et son côté innocent, le tout n’est pas si mauvais que ça finalement. J’ai beaucoup aimé Christopher Walken également. Ce dernier était vraiment à sa place dans le rôle d’un mafieux qui a beaucoup d’amour et de compassion pour ces garçons qui chantent. On retrouve également un autre mafieux, Vincent Piazza (Boardwalk Empire) dans le rôle d’un frère DeVito. D’un scénario de Marshall Brickman (Annie Hall) et Rick Elice, Jersey Boys est donc une histoire longuette qui malgré tout parvient en parti à séduit son auditoire grâce à de belles séquences musicales (dont celle qui conclue le film en beauté), à des décors somptueux, à des costumes sur mesure et à une histoire intéressante mais pèche à cause de sa durée, d’un visuel qui commence à montrer ses faiblesses (Clint Eastwood n’a vraiment pas de problèmes de visions pour mettre aussi peu de lumière dans ses films). Que dire de film sur un film qui finalement est à la fois plaisant et décevant. Compte tenu de la qualité des derniers films de la filmographie du réalisateur, je pense qu’il serait peut-être temps que Clint se remette en question.
Note : 5.5/10. En bref, agréable mais manquant cruellement de punch par moment.


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