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Les filles de Hallows Farm – Angela Huth

Par Theoma

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Nous sommes nombreuses à appartenir à la catégorie des lectrices qui apprécient les romans que l’on nomme avec affection « so british ». Les filles de Hallows Farm fait, assurément, partie de cette catégorie.

Automne 1941, trois jeunes femmes, qui ne se connaissent pas, sont engagées comme volontaires dans une ferme isolée du Dorset pour remplacer les hommes partis à la guerre. Le travail, la région ainsi que la famille qui les accueille leur sont étrangers. En participant à « l’effort de guerre », elles feront ce qu’elles estiment être leur part. Une expérience qui les accompagnera durant toute leur vie.

Les liens, intenses et complexes, se nouent, se dénouent pour mieux se solidifier. Le temps semble suspendu dans cette campagne anglaise. Pourtant, la guerre fait rage et les pensées sont habitées par la fureur. En allant se battre, les hommes ont laissé la place aux femmes. Elles goûtent à l’indépendance et à la liberté. Les rêves, la nostalgie des jours enfuis, la satisfaction du travail bien fait, cette communion avec la nature, les illusions perdues, le besoin de vivre vite et avec gourmandise.

Aucune mièvrerie ni sentimentalisme dans ce roman sincère et sans artifice. Je n’en resterai pas là avec Angela Huth.

Folio, 556 pages, 2000, traduit de l’anglais par Christiane Armandet et Anne Bruneau

Extrait

« C'est ta façon d'essayer de trouver le bon, répondit Stella. Je fais la même chose. La seule différence, c'est que je ne couche pas avec eux. J'ai trop peur. A la place, je tombe amoureuse. Pas d'un amour très profond. Je suis si désespérément romantique que la seule idée de l'amour me suffit presque, bien que je sache, au fond de mon cœur, que l'essentiel n'est que chimères et que je serai déçue. Je le suis presque toujours. Mais cette fois, avec Philip, je crois que c'est différent.

- Moi, dit Prue, je ne marche pas dans tous ces romans fleur bleue. Surtout pas quand il y a une guerre - pas de temps à perdre. Se déshabiller aussi vite que possible, voilà ma devise, avant que ces pauvres diables ne soient tués. Un peu de plaisir rapide, puis au suivant. A la fin de la guerre, quand nous serons tous un peu plus vieux et plus sages - il sera temps de chercher un mari.»


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