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Go go go ! Allez Allez Allez !

Publié le 21 juin 2014 par Storiagiovanna @StoriaGiovanna

coupe-du-mondeDepuis le jeudi 12 juin 2014, personne ne peut l’ignorer, c’est la coupe du monde de football au Brésil. Si personnellement, j’adorais ce sport dans ma jeunesse (au point de piquer de vraies crises de nerfs pour des matches), le comportement de l’équipe de France en 2010 m’en a complètement dégoûtée. De plus, la FIFA a maintenant tendance, afin de répartir l’épreuve sur toute la planète, à choisir des pays organisateurs où règnent et/ou un marasme économique et/ou pas la paix sociale et/ou un climat pas franchement démocratique.

Cette année, la coupe du monde se passe au Brésil. Bien. Cela me ferait super plaisir si je ne me souciais pas des réalités économiques et sociales du pays (à force de croiser des Brésiliens à tout bout de champ). Ce qui m’écœure d’autant plus, c’est la manière dont et le gouvernement brésilien et la FIFA ont essayé à tout prix de minimiser toute révolte populaire inhérente à l’organisation de ce Mondial. En effet, c’est la première fois que l’on voit une population se soulever – à raison – contre la tenue d’événements dont elle sait pertinemment qu’il n’y aura aucune retombée économique sur elle, tout en générant des difficultés financières pour le pays. Cette prise de conscience, qui vient en même temps que la mise en lumière de conditions de travail dignes de l’esclavage pour construire les stades qataris. Mais vous savez, les désirs populaires n’ont pas beaucoup évolué depuis l’empire romain : Panem et circences.

Maintenant que je vous ai bien plombé l’ambiance, passons aux choses sérieuses. De tous temps, il y a eu des hymnes de supporters et des chansons dédiées aux matches de foot. Ce sont soit des reprises de tubes :

soit des chansons écrites exprès :

La Coupe du Monde n’échappe pas à cette tradition. Mieux : en plus de générer de la manne financière grâce aux encarts publicitaires, elle est aussi portée par des hymnes plus ou moins officiels. Faisons un petit point des chansons qui font vibrer autant les cœurs que le porte-monnaie.

Les hymnes nationaux

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Même si la sono du stade de Porto Alegre était un peu chaffouine ce dimanche 15 juin au point de zapper les hymnes nationaux durant France-Honduras, il n’y a pas de rencontres entre équipes nationales sans entonner les hymnes (à croire qu’ils ne servent qu’à ça, à l’heure actuelle). Même si beaucoup de personnes militent pour leur suppression dans les stades, il n’y a rien de tel pour galvaniser les foules. Voici ma petite sélection :

Russie

On a beau ne pas aimer la Russie pour des tas de raisons (Poutine, le KGB, le goulag, les Pussy Riot), il faut avouer que c’est le plus bel hymne du monde (voui, même au-dessus de La Marseillaise, c’est pour vous dire).

Italie

Dans le genre d’hymne national qui envoie du pâté dans un stade de football, l’hymne italien se pose là. Même si c’est Michele Novaro qui l’a composé en 1848, c’est le genre de composition que n’aurait pas renié Verdi. Bref, un truc qui doit être chanté par un chœur de 120.000 personnes minimum pour en mesurer sa profondeur.

Allemagne

Même si aujourd’hui, les deux premiers couplets ne sont pas chantés, parce que Deutschland, Deutschland über alles rappelait trop un passé pas super glop, j’en connais en partie les paroles et je frissonne à chaque fois, parce que, même au football, l’Allemagne est mon Heimat.

Angleterre

Aujourd’hui, l’hymne anglais m’apporte davantage de frissons au rugby, tant le pays qui a fixé les règles du football moderne ne mérite pas l’aura qu’on lui confère désormais balle au pied. Oui, même David Beckham, il a beau être sublime en slip, ça n’empêche que ça reste un narvalo balle au pied en dehors du ManU des années 1996…

Brésil

Mettons quand même à l’honneur le pays organisateur de cette Coupe du Monde 2014 qui ne lui redonne même pas de joie [sic]. Personnellement, j’aurais davantage opté pour le Festa para um rei negro, qui aurait quand même plus de gueule et serait plus représentatif musicalement du Brésil.

Les hymnes officiels de la FIFA (ou pas)

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Pour promouvoir la Coupe du Monde, la FIFA, depuis 1966, aime trouver un hymne fédérateur, qui serait l’image de l’organisation au même titre que la mascotte. Force est de constater que certains de ces hymnes sont devenus des tubes. Il se peut même que certaines chansons « non officielles » viennent se greffer à ces hymnes.

Ricky Martin, La copa de la vida (1998)

Hymne officiel de chez officiel de la FIFA pour le Mondial organisé et remporté par la France pour le marché international. On a de tout : du latino, des trompettes, du cri de supporter au refrain… Bref, le truc qui te scotche la tête pendant quelques années, mais qui, curieusement, s’est avéré trop kitsch pour perdurer dans les stades de foot.

Axelle Red & Youssou N’Dour, La cour des grands (1998)

Cette chanson s’est imposée comme étant la chanson cooptée par l’organisation du Mondial français (merci Michel P.). Axelle Red et Youssou N’Dour, avec leur forte aura « protection de l’enfance/valorisation des différences/bouh le racisme c’est nul » dans leurs textes respectifs, ne pouvaient que faire une chanson remplie de rêveries et de bons sentiments.

Dario G, Carnaval de Paris (1998)

C’est finalement cette chanson qui s’est imposée dans le cœur des supporters, de Geoffroy Guichard au Vélodrome en passant par le Stade de France. Il faut dire que ce brave DJ ne s’est pas foulé : il a carrément repris un des hymnes de supporters les plus chantés au monde et qui a justement été remplacé par Seven Nation Army.

Pascal Obispo, Live for Love United (2002)

Comme on est doué en France pour composer des chansons larmoyantes pleines de bons sentiments (cf. 1998), Rascal Obistro, en bon amateur chevronné, a demandé à 50 joueurs de s’engager contre le SIDA avant la Coupe du Monde. C’est devenu un des hymnes officieux et ridicules de cette coupe du monde à l’ambiance un peu weird (et je ne dis pas ça parce que la France s’est faite jarreter au premier tour).

Shakira, Waka Waka (2010)

La FIFA, voulant retrouver le « succès » de 1998, demande à LA Latina en vue de pondre une choré en moins de deux pour faire bouger au-delà de l’Afrique du Sud. Bingo : on le passe encore au Macumba Night quatre ans après. De surcroît, Shakira a profité de l’occasion pour rencontrer le mec qui l’a engrossée. Jackpot !

Jennifer Lopez & Pitbull, We Are One (Ole Ola) (2014)

Encore des Latinos, encore du Olé Ola dans le refrain, une pincée de batucada pour faire genre… Et donc ça marche moyen. Pourquoi ? Parce que Pitbull, il va bien 5 minutes, et Jennifer Lopez est bien tapée à 44 ans, mais justement, elle a 44 ans et elle fait juste pitié.

Shakira & Carlinhos Brown, La La La (Brazil 2014) (2014)

C’est aussi la raison de l’échec de l’hymne officiel de la FIFA : Shakira revient, elle est super vénère, elle s’accompagne de la caution locale classe (parce que dès que tu veux faire un minimum brésilien, t’invites Carlinhos Brown, il fait toujours l’affaire) et surtout il y a la caution humanitaire derrière (fondation Danone pour le développement alimentaire). Bah Bravo, même si le Chevalier rebondit en trouvant la chanson casse-c*uilles.

Et en France ?

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A priori, l’équipe drivée par Didier Deschamps ne s’est pas choisi d’hymne pour se fédérer durant ce Mondial brésilien, et on n’en a pas composé un exprès. Ce n’est pas plus mal, au vu des précédents :

Hermès House Band, I will survive (1998)

D’abord destinée au Stade Français de Max Guazzini, cette chanson a été intégrée dans l’équipe de France 1998 par Emmanuel Petit. Révélé peu avant la finale décisive, le La la la la la évocateur est devenu par la suite LE chant de supporters de l’équipe de France pendant au moins 10 ans, avec le Et 1 ! Et 2 ! Et 3-0 !

Johnny Hallyday, Tous Ensemble (2002)

Le taulier national qui aime bien les joueurs de l’équipe de France – et surtout Zazie – a décidé de se fendre d’une déclaration d’amour aux champions du monde et d’Europe  en titre. Si ça se trouve, c’est peut-être pour ça qu’on a précédé l’Espagne sur le plan de l’archi-favori qui rentre la queue entre les jambes dès le premier tour…

La Plage, Coup de boule (2006)

Ce ne fut pas l’hymne de l’équipe de France à proprement parler, mais la conséquence du retour de bâton de cette blague sortie après l’Euro 2000 : Quel est le peuple qui rebouche le plus vite les bouteilles de champagne ? Les Italiens. Alors oui, Zizou a terminé sa carrière internationale de manière un peu sale – Le Chevalier me soutient que le brave et timide Zinedine ne voulait pas que Doménech reparte avec la coupe du monde, alors qu’elle était à portée de main. Mais force est de constater que, davantage que la glorification des champions, la France a plus de talent pour se foutre de la gueule des losers.

Mickey 3D, #Cpasgrave (2014)

Mickael Furnon a décidé de chanter son… bon ben son sentiment sur les Bleus de 2014. Comme d’habitude, c’est trainant, cynique et un poil déprimant. De toute façon, même pour chanter son amour pour Jonny Rep, ce mec est au bord du suicide. Heureusement que les minots ont pris le contrepied en plantant 8 buts en 2 matches. Pourvu que ça dure.

Comme la musique est indissociable du football, il faut bien que des chansons s’illustrent dans les gradins ou dans les vestiaires. On peut aussi citer Ta fête de Stromae, pour la Belgique ou On va la foutre au fond de Sébastien Patoche. Mais rien ne vaudra jamais un bon chant de supporter composé à la dérobée…




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