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Chronique Miracleman T1 (The Original Writer, Mick Anglo, Alan Davis, Steve Dillon et Garry Leach) - Panini

Par Bande Dessinée Info

Avec Miracleman, Panini sort de l’oubli une petite pépite comics des années 80 comme on les aime ! Scénarisée par Alan Moore en personne, même s’il refuse désormais de voir son nom mentionné, et dessinée par Gary Leach puis Alan Davis, voici une série emblématique de la bande dessinée anglaise qui pointe son nez en librairies.

Shazam ? Non, Kimota !

En 1953, l’éditeur britannique L. Miller & Son, Ltd doit faire face à un fameux coup de tonnerre : ses revues qui reposent sur le personnage de Captain Marvel et la Marvel Family, publiés aux USA par Fawcett Comics, sont en péril. DC Comics a en effet gagné le procès engagé pour contrefaçon contre Fawcett, Captain Marvel étant apparu comme trop proche de l’emblématique Superman aux yeux du tribunal. L’éditeur londonien confie alors à Mick Anglo le soin de proposer un équivalent aux jeunes lecteurs qui suivent ses publications.

Afin de capitaliser sur le succès du Captain Marvel, le nom de Marvelman apparaît à l’époque comme un bon choix. Et au lieu d’invoquer les pouvoirs de sept divinités grecques (Salomon, Hercule, Atlas, Zeus, Achille et Mercure donnent leurs initiales au mot magique Shazam !), on se contentera de doter Marvelman de super-pouvoirs s’il énonce Kimota !, la lecture inversée de l’explication de ses pouvoirs atomics.

Très suivie en Albion, la série s’étalera sur 346 numéros, d’abord hebdomadaires puis mensuels pour les 36 dernières parutions, avant de s’arrêter dans le milieu des années 60 avec la faillite de son éditeur. Ce travail de studio (il fallait être nombreux pour suivre le rythme !) honnête et dans la moyenne des productions de l’époque aurait très bien pu disparaître sans postérité.

Un reboot audacieux

Le personnage fait un retour inattendu en mars 1982 dans la revue anglaise Warrior. Dez Skinn, à la fois éditeur et rédacteur en chef de ce mensuel en noir et blanc, constitue une équipe d’auteurs chargés de réinventer Marvelman, en lui donnant un ton résolument plus moderne. Après quelques atermoiements, ce seront le scénariste Alan Moore et le dessinateurs Gary Leach qui se chargeront de mettre en place une reconstruction des personnages de Mick Anglo.

Beaucoup plus sombre que dans sa version fifties, la série gagne en profondeur et en intérêt. Alan Moore est déjà un brillant scénariste et il pose les prémices de ses futurs travaux plus connus. Son héros, loin des poncifs répandus à l’époque, est plutôt ambigu : parfois brutal ou arrogant, il tient peu compte des avis de ses contemporains et semble dériver vers un comportement très autoritaire, tandis que son adversaire cultive une image plutôt sympathique.

Publiée sous le nom Miracleman pour éviter un conflit avec la firme Marvel, la série verra se succéder au fil du temps les dessinateurs de grand talent que sont Alan Davis, Steve Dillon, Chuck Austen, Rick Veitch et Mark Buckingham, tandis que Neil Gaiman prendra la suite d’Alan Moore au scénario. Fâché avec les deux grands éditeurs US, celui-ci refuse désormais de voir son nom associé à l’une de leurs publications et se trouve donc crédité en tant que "scénariste originel". Mais ce n’est vraiment pas une raison pour bouder cette version Panini à la présentation impeccable et ses très nombreux bonus, de surcroit dotée d’une traduction de qualité !

Voir aussi : 9 planches en ligne pour Miracleman T1 (The Original Writer, Mick Anglo, Alan Davis, Steve Dillon et Garry Leach) - Panini Comics


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