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Jeff Lemire et Andrea Sorrentino – Green Arrow, Machine à tuer

Par Yvantilleuil

Jeff Lemire et Andrea Sorrentino - Green Arrow, Machine à tuerAprès avoir été agréablement surpris par l’album « Green Arrow – Année Un », je me suis volontiers laissé tenté par ce premier tome issu de la collection « DC Renaissance » d’Urban Comics. Ce fameux relaunch "The New 52" de DC Comics est en effet censé proposer une nouvelle porte d’entrée à tous les néophytes en remettant à zéro les cinquante-deux séries de l’univers DC, dont celle dédiée à Green Arrow.

Par contre, grosse surprise en début d’album, en découvrant qu’Urban Comics a choisi de commencer la série à l’épisode #17, faisant ainsi l’impasse sur les premiers numéros écrits par J.T. Krul, Keith Giffen, Dan Jurgens et Ann Nocenti. La qualité de ces derniers laissent apparemment à désirer, incitant l’éditeur à attendre l’arrivée de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino sur le titre pour lancer la saga. Du coup, « Machine à tuer » reprend les épisodes #17 à #24 de Green Arrow, ainsi que l’épisode #23.1 : Le Comte Vertigo. Et après lecture, force est de constater qu’Urban Comics a été très bien inspiré d’attendre le run de Jeff Lemire, car ce dernier propose une remise à neuf particulièrement réussie du personnage. Notons d’ailleurs que le duo devrait poursuivre son travail jusqu’à l’épisode #34, avant de laisser leur place aux scénaristes qui travaillent également sur la série télévisée (Andrew Kreisberg et Ben Sokolowski), avec Daniel Sampere au dessin.

Jeff Lemire (Jack Joseph, Soudeur sous-marin, Essex County, Animal Man) a tout d’abord la bonne idée de dépouiller totalement son héros, invitant à le suivre totalement esseulé dans le désert de Black Mesa en Arizona, après avoir perdu sa fortune et ses proches et s’accrochant tant bien que mal au dernier soupçon de vie qu’il lui reste. Avant de poursuivre cette quête initiatique, l’auteur remonte dans le temps afin d’expliquer comment ce super-héros membre de la Ligue de Justice d’Amérique en est arrivé là.

De plus, Jeff Lemire ne se contente pas de repartir de zéro avec son personnage, mais se sert habilement de la mythologie de l’île afin de construire un Green Arrow meilleur et plus intéressant. Le séjour d’Oliver Queen sur l’île ferait ainsi partie d’un plan imaginée par son père afin de l’obliger à embrasser sa destinée d’archer redoutable. Et pour couronner le tout, le scénariste imagine une flopée de personnages intéressants, dont un némésis très réussis et quelques personnages issus de la série télé.

Tout cela permet à Jeff Lemire de reconstruire la mythologie de Green Arrow, tout en proposant un scénario prenant et riche en rebondissements. Il parvient ainsi à distiller énormément d’informations, tout en donnant beaucoup d’épaisseur au personnage et en livrant une intrigue captivante qui remonte loin dans le passé familial du héros.

Visuellement, le travail d’Andrea Sorrentino vaut également le détour. Dans un style réaliste, l’artiste italien n’hésite pas rechercher l’originalité au niveau de la mise en page et offre plusieurs scènes d’action très efficaces. Multipliant les trouvailles ingénieuses, notamment lors de la représentation du pouvoir du Comte Vertigo ou lors des hallucinations d’Oliver en compagnie de Magus, il étale son talent tout en faisant preuve de beaucoup d’audace.

Un tome fortement conseillé ! Retrouvez d’ailleurs cet album dans mon Top du mois et dans mon Top de l’année !

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