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Ukraine : le crash du MH17 : qui est fautif ?

Publié le 26 juillet 2014 par Vindex @BloggActualite

Bonjour à tous,
Les actualités internationales ne manquent pas en ce mois de juillet. Alors que le Proche Orient connaît de nouvelles batailles liées au conflit israélo-palestinien, les compagnies aériennes sont touchées par des catastrophes rapprochées dont celle ayant eu lieu en Ukraine le 18 juillet dernier. L’avion de la Malaysia Airlines survolait l’est de l’Ukraine en proie au conflit entre l’Armée Ukrainienne et les séparatistes pro-Russes. Un survol fatal pour presque 300 personnes. Au-delà du drame, ce fait ravive les tensions que nous avons déjà évoquées à propos de l’Ukraine (tensions avec l’UE, affrontementspuis référendum en Crimée), d’autant que l’on s’est rapidement rendu compte que l’avion avait été abattu. Dans un contexte d’émotion internationale, Barack Obama n’a pas hésité à pointer du doigt les responsables selon lui pro-Russes aidés par les Russes dans le domaine de l’armement. L’Union Européenne, quant à elle, est plus modérée mais hésite à élever d’un cran leur niveau de sanction (ce qui serait nocif pour certaines économies comme nous l’avons déjà vu). Les Etats-Unis ont-ils raison ou se précipitent-ils ? Les pro-Russes ont-ils quelque chose à se reprocher ? Vladimir Poutine doit-il céder à la pression et lever toute ambiguïté à propos des séparatistes de Crimée ?

Culpabilité des pro-Russes : rien n’est encore sûr


Presque immédiatement après qu’on ait appris l’origine du crash (à savoir un missile), la thèse selon laquelle il s’agirait d’un missile « sol-air » d’origine pro-russe s’est répandue. En effet, le gouvernement de Kiev a de suite accusé les séparatistes d’être à l’origine de cette catastrophe, pointant également Moscou du doigt pour avoir armé les rebelles. Bien évidemment, les opposants au régime ont renvoyé l’accusation et Moscou a nié son implication dans cette affaire, alors que les américains ont suivi Kiev dans leurs accusations Essayons d’y voir un peu plus claire dans ce meli-melo d’accusation.
-Certains signes semblent laisser penser que les pro-Russes ont peut-être tiré puisqu’ils ont à plusieurs reprises entravé des tentatives d’enquêtes internationales (en enlevant par exemple les boîtes noires des avions avant de les rendre) : certains pensent donc logiquement qu’ils ont quelque chose à se reprocher dans cette affaire. On peut toutefois penser que les pro-russes ne voulaient pas trop perdre de terrain à cause de ces enquêtes qui tombent bien mal pour eux qui semblaient avoir pris un petit ascendant face à l’armée ukrainienne. En ce sens le crash arrangent plus les Ukrainiens car cela déstabilise l’avantage pro-Russe.   
-Comme nous l’avons dit l’Ukraine est plus avantagée par cet événement. Aussi, si on accuse les pro-Russes, il faut rappeler deux choses : d’abord les Ukrainiens n’ont pas cessé le feu ce qui n’a pas non plus facilité les enquêtes internationales ; ensuite l’armée ukrainienne s’est déjà rendue coupable de l’abattage accidentel d’un avion de ligne en 2001. Leur culpabilité est peut-être donc à vérifier également. L’armée Ukrainienne a bien exploité le fait que les pro-Russes enlèvent les boîtes noires et bénéficie d’un certain appui chez les pays occidentaux qui s’émeuvent d’ailleurs beaucoup de cette situation (du fait du nombre de mort venant de ces pays).   
-Certes les américains affirment avoir des preuves de la culpabilité des pro-Russes, mais il s’agit de ne pas s’emporter : les enquêtes internationales indépendantes détermineront le vrai coupable et le caractère de cette attaque (involontaire ou accidentelle). De même, les américains ont bien su bluffer quand il s’agissait de donner des preuves de présence d’armes de destruction massive en Irak. 
Si la culpabilité principale revient bien sûr à celui qui a tiré sur l’avion, il faut aussi prendre en compte d’autres paramètres. En effet, cette zone était à haut risque du fait de la guerre qui s’y déroule. Cependant, malgré une impossibilité de survol décidée le 8 juillet par le gouvernement Ukrainien, l’avion a pu survolé cette zone qui pour autant n’était pas à l’origine censée être traversée d’après le trajet initial de l’avion. Il s’agit donc d’une double erreur : avant et pendant le vol, la zone aurait dû être évitée. Une sécurité aérienne aussi aléatoire peut être reprochée aux autorités ukrainiennes même en temps de guerre.

Il est temps d’en finir


Pour Pascal Boniface (de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques), le drame peut permettre de remettre les choses à plat sur l’affaire Ukrainienne en recourant évidemment à la négociation. Selon lui, Vladimir Poutine pourrait restaurer en partie sa crédibilité aux yeux des occidentaux en lâchant les pro-Russes ou en leur imposant ses conditions s’il s’avère que ce sont eux qui ont abattu (par accident ou non) l’avion MH17. Le but serait une paix et un retour à la normal à l’est de l’Ukraine mis à part pour la Crimée. Mais cela supposerait deux choses :
-que les dirigeants Ukrainiens prennent en compte les populations Russes de l’est et leur donne des garanties culturelles et politiques (Pascal Boniface propose une voie fédérale).
-que les dirigeants américains cessent de mépriser les points de vue russes, surtout en ce qui concerne leur zone d’influence.
Bien évidemment, tout cela n’est pas une mince affaire. Mais le géopolitologue rappelle l’enjeu : faire de l’Ukraine un pays qui serait un trait d’union entre la Russie et l’Europe (ce que les américains auraient du mal à accepter) par un double partenariat qui est la seule alternative possible pour que l’Ukraine soit stable politiquement et économiquement.
Sources
Réseau internationalIRIS France. Blog de Pascal BonifaceVidéo : Agoravox TV

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