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La contrebasse, de Patrick Süskind.

Par Lukea @LukeaLivres

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       Lorsque l'on parle de l'auteur allemand Patrick Süskind, on pense immédiatement à son fameux best-seller Le parfum. Or, pour initier ma découverte de cet écrivain, je me suis procurée une de ses pièces de théâtre qui est moins célèbre : La contrebasse, un court monologue de moins de 100 pages environ qui a pour unique personnage un contrebassiste professionnel de l'Orchestre National Allemand.

     Véritable misanthrope, cet homme ne vit que par amour de la musique et pour son fardeau, son boulet, sa contrebasse. L'instrument à cordes est d'ailleurs un personnage à part entière du récit. Féminine par ses courbes, elle représente la femme de la vie de cet homme, seul et aigri par sa triste expérience de la vie. Durant toute la première partie de la pièce, le personnage fait l'éloge de son instrument, tel un amoureux. Il explique la nécéssité, l'utilité et la suprématie de cette contrebasse si imposante dans un orchestre. Il la décrit comme l'instrument le plus noble de la musique, mais aussi parfois comme un instrument qui lui procure de la honte, de la gêne et qui l'empêche d'avancer. 

     De l'amour démesuré à la haine, il n'y a parfois qu'un pas, et c'est ce que montre cette courte pièce où nous, lecteurs, assistons à l'émergence de la folie chez cet homme en raison de cet instrument qui attise toutes les passions. Cette discussion où le spectateurs est souvent sollicité est l'occasion pour lui de déverser toute sa haine, toute sa rancoeur envers son milieu professionnel et envers la vie de manière générale. Personnage pathétique par excellence, on compatit parfois et on déteste souvent cet homme, ce qui est tout de même assez problématique vu qu'il est l'unique personnage de la pièce. La lecture est ainsi ralentie et alourdie en raison du caractère du contrebassiste. 

     Je pensais avoir affaire ici à une lecture rapide et agréable, mais malheureusement cela n'a pas été franchement le cas. J'ai trouvé l'ensemble lourd et pompeux. L'ensemble se lit certes très vite en raison de ses 96 pages, mais chacune d'entre elle pèse une tonne. La lecture traine en longueur, et j'ai trouvé la première partie un peu répétitive, bien qu'intéressante. Quant à la seconde, je l'ai trouvé meilleure d'un point de vue stylistique et dramatique, mais l'explosion si soudaine de cette folie ravageuse peut parfois surprendre le lecteur. 

      Ma lecture est plutôt mitigée pour cette première incursion dans l'univers de Patrick Süskind, je suis plutôt déçue car j'avais entendu beaucoup de bien de cette pièce. Je pense cependant que cette pièce n'est pas une pièce à lire mais une pièce à voir, car durant tout son monologue, le personnage fait sans cesse des allusions à des morceaux de musique classique qui ne sont pas forcément connus des novices, mais malheureusement on ne peut pas les entendre puisque nous avons que le texte sous les yeux. C'est peut-être là la limite de la transcription écrite du théâtre qui est avant tout un art vivant qui se nourrit de plusieurs formes d'expressions pour proposer un spectacle de qualité. Je reste persuadée que bien interprétée par un acteur de talent et une mise en scène, cette pièce ferait des merveilles ! D'où mon amer regret de ne pas avoir eu de places pour voir la représentation avec Clovis Cornillac (parait-il très bon dans le rôle) au printemps dernier...

Ce billet rentre dans le cadre de plusieurs challenges auxquels je participe : le challenge "Des notes et des mots" chez Anne, le challenge "Théâtre" chez Eimelle et bien sûr le Plan ORSEC 2014.

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