La restriction cognitive modifie progressivement le comportement du mangeur en influençant la perception de ses sensations alimentaires jusqu’à les rendre complètement inutilisables et en le rendant définitivement dépendant de ses émotions.
En effet, il peut arriver que certaines personnes qui se restreignent grossissent en ne mangeant que des aliments supposés « non grossissants » alors qu’elles maigrissent dès lors qu’elles retrouvent un comportement naturellement contrôlé par leurs sensations alimentaires, incluant des consommations d’aliments supposés « grossissants ».
Quel est le comportement d’une personne qui se met au régime ?
1/ Dans un premier temps, le mangeur décide de ne plus s’en remettre à ses sensations alimentaires (faim, rassasiement, satiété) pour s’en remettre à un condensé de conseils pratiques censés permettre un amaigrissement durable.
Il est habituel de dire que pour maigrir, il faut :
- Première règle de « bon sens » : Prendre trois repas par jour et surtout ne pas en sauter.
- Deuxième règle de « bon sens » : Manger copieusement le matin et alléger le dîner.
- Troisième règle de « bon sens » : Manger équilibré et faire des repas équilibrés.
- Quatrième règle de « bon sens » : Manger copieusement certains aliments qui ne font pas grossir et éviter les aliments gras et sucrés qui, eux, font grossir.
Ainsi, ce sont les raisonnements qui guident le comportement alimentaire et non les sensations !
La prédominance des cognitions entraînera peu à peu une forme de désapprentissage des sensations, une désappréciation de ses besoins réels.
Quelle méthode adopte un mangeur qui se met au régime ?
1- Il essaie de manger moins, ses premières stratégies consistent à réduire l’ingéré calorique et peuvent aussi bien concerner les quantités de nourriture que le choix des aliments.
2- Il se remplit l’estomac d’aliments « autorisés » pour résister à ses envies d’aliments « interdits »
3- Il évite l’exposition aux aliments « interdits »
4- Il met en place des stratégies d’évitement social
5- Il met en place un système d’anticipation-compensation de l’écart
2/ Dans un second temps, le mangeur qui se met au régime perçoit ses sensations mais il ne peut pas s’empêcher de manger. … la suite au prochain épisode !!!
Plus je lis ce livre et plus je me reconnais dans le descriptif du mangeur en restriction cognitive. En effet, au fur et à mesure du temps, je me rends compte que je ne prends plus du tout en considération mes sensations alimentaires : je ne sais pas ce qu’est la satiété, je confonds faim et envie de manger, je ne reconnais pas le rassasiement (en tous les cas, tout ça était très flagrant avant ma première séance d’hypnose). J’ai noté cela en remplissant au quotidien le journal de bord de la Méthode chocolat de Ligne en Ligne. J’ai constaté avec beaucoup de déception que je commençais à perdre le contrôle mental que j’exerçais sur mon alimentation et que je me laissais submergée par les émotions. Je suivais à la lettre les consignes habituellement données quand une personne veut se défaire des kilos en trop et, pour autant, je restais en stagnation sans trop comprendre le pourquoi du comment. Bref, tout ça pour dire que ce livre permet tout de même d’y voir un peu plus clair !