Je viens de tester les produits de la double box Gastronomiz (« La Boîte à Miam ») Juillet-Août 2014 que j’ai reçu suite à mon partenariat avec Gastronomiz.
Au mois de janvier de cette année, je vous ai déjà parlé de ce concept, à l’occasion du test de la box de décembre. Pour rappel, « la box Gastronomiz est un colis, livré une fois par mois avec un différent contenu « culinaire » inconnu à ses abonnés. Elle inclut six à huit produits regroupés autour d’un thème, « parmi les dernières tendances, les nouveautés, les classiques revisités, les produits inédits ou venus d'ailleurs », ainsi qu’un petit magazine avec le portrait d’un chef et plusieurs de ses recettes qui permettent d’employer tous ces produits. L’idée, c’est un peu comme se donner la possibilité de s’offrir un cadeau surprise, pour le prix de 19 € par mois (frais de port inclus). »
Cette fois, la double box avait pour thème l’Innovation et elle contenait deux fois plus de surprises que d’habitude (11, exactement). Nous avons aimé une grande partie d’elles et nous étions ravis de découvrir des produits que nous n’allions sûrement pas acheter spontanément. Le petit magazine proposait quelques idées intéressantes pour l’utilisation de ces derniers, comme ce ramen bourger qui a fait le buzz outre Atlantique, ainsi que certaines recettes élaborés par Yariv Berreby, le chef du restaurant parisien Le BAT.
Kit Rouleaux de Printemps (Tien Shan)
Ce kit contient une dizaine de petites feuilles de riz, des vermicelles de haricots mungo et une sauce pour rouleaux de printemps.
J’avais déjà fait des nems, mais je craignais toujours le caractère cru des feuilles de riz que l’on doit seulement tremper dans de l’eau tiède avant utilisation et donc ne subissent aucun traitement thermique. Je ne pense pas que j’allais sauter le pas si je n’avais pas reçu ce kit. Je l’ai bien aimé, car il m’a donné l’occasion de faire mes premiers rouleaux de printemps vietnamiens, que nous les avons trouvés frais, délicats et délicieux. J’ai utilisé la recette proposée sur l’emballage du kit, mais j’ai remplacé les crevettes par du poulet (la recette est ici).
Entre la découpe des ingrédients pour la farce et le finissage des rouleaux, la préparation m’a pris plus d’une heure au lieu des 15 minutes énoncées sur le paquet … Il m’a semblé que la quantité des vermicelles (30 g) est un peu insuffisante, mais j’ai réussi à en mettre un peu dans tous les rouleaux. La sauce, composée de piment rouge, de vinaigre, d’ail, de sucre et de sel (et de gomme xantane **…) avait une saveur très agréable ; c’est elle qui a déterminé la préparation, étant donné que la garniture des rouleaux avait un goût très délicat.
Umami noodles (Ajinomoto)
Cette préparation pour nouilles instantanées au poulet (et à la bonite) met l’accent sur le « cinquième goût », l’umami, un nom qui signifierait « goût délicieux » en japonais.
(L’umami serait en réalité dû aux sels de l’acide glutamique (les glutamates) et aux certaines nucléotides. Les aliments contiennent naturellement ces substances en différentes proportions (la bonite séchée, par exemple, en est particulièrement riche). En 1909, le chercheur japonais Kikunae Ikeda a découvert que le glutamate monosodique (GMS) peut apporter ce goût aux préparations culinaires, ce qui a impulsé la création du géant agro-alimentaire japonais Ajinomoto - qui reste toujours le plus grand producteur de GMS au niveau mondial).
Disons que j’évite autant que possible tout additif alimentaire, et que je n’ose plus proposer des nouilles instantanées à ma famille, essentiellement à cause de ce GMS encore controversé (ce qui ne veut pas dire que ma fille n’ira jamais dans un resto asiatique avec ses copines pour manger des plats généreusement assaisonnés de glutamate). Mais parfois, il faut sortir de sa zone de confort. Nous avons profité d’une journée relativement fraîche pour un mois de juillet afin de déguster cette préparation chaude, la partageant avant les rouleaux de printemps au cours d’un déjeuner improvisé à l’asiatique. Nous avons trouvé qu'elle est plutôt bonne et que son goût est meilleur que son arôme ; nous allions surement l’aimer mieux s’il faisait moins 15°C à l’extérieur.
Préparation pour Naans (Gruau d'or)
Cette préparation a un grand avantage : elle demande très peu de temps, car la pâte n’exige pas un long pétrissage et elle lève très vite. De plus, ces pains plats indiens sont conçus pour être cuits à poêle, et sont donc à la portée de tout le monde (les naans sont traditionnellement cuits dans un tandoor, four traditionnel indien en terre cuite en forme de jarre).
Pour façonner les naans, j’ai commencé par suivre les instructions sur le paquet, étalant finement la pâte au rouleau et découpant des cercles de la taille d’une petite assiette. Puis, j’ai utilisé ma méthode habituelle, divisant la pâte en boules et étalant ces dernières une à une à l’aide du rouleau à pâtisserie ; ainsi, je n’avais pas des chutes de pâte à ré-étaler.
J’ai fait cuire
mes naans avec de l’huile d’olive à la place du beurre, et ils avaient un excellent goût. Pendant la cuisson, je me suis retrouvée devant un dilemme. Quand je faisais cuire les pains dans une poêle très chaude, la pâte levait rapidement en faisant de belles cloques ; mais quand je retournais le naan, ces mêmes irrégularités m’empêchaient de le cuire uniformément (de plus, toute la maison a été remplie d’épaisse fumée noire). Par contre, en faisant cuire les naans à température moyenne et en les retournant souvent, j’arrivais à une cuisson uniforme, mais je les privais des cloques appétissantes.Enfin, une question me préoccupe toujours : pourquoi la préparation inclut des œufs (sous forme de poudre), alors que les recettes indiennes de naans n’en contiennent pas ?
Boisson pétillante Citrons & Fleur de sureau (Fïnley)
Un soda agréable et faible en calories (il contient un peu de sucre et des édulcorants, des glycosides de stéviol), avec un goût prononcé de citron et de citron vert. Par contre, nous n’avons pas discerné l’arôme de fleur de sureau (c’est vrai que je prépare un sirop de fleurs de sureau plutôt concentré en arômes ; par conséquence, je n’ai encore jamais été satisfaite des boissons commercialisées).
Lovely Nuts (Benenuts)
Ces « nuts » sont des cacahuètes caramélisées sucrées-salées. Nous les avons dégustées en apéritif, mais elles nous ont semblé très sucrées pour cet usage. En fait, nous avons une nette préférence pour les apéritifs salés. Je sais qu’il existe des gens qui aiment les apéritifs sucrés, et j’en ai même rencontré quelques-uns en personne ; ces cacahuètes sont surement faites pour eux.
Après les avoir goûtées, j’ai songé à faire des cookies avec elles (comme une variante de mes cookies au beurre de cacahuète, par exemple), car je les vois mieux dans un dessert. J’ai pensé également qu’on peut les concasser afin de saupoudrer une glace vanille. Le magazine de la box propose de les inclure dans une recette de muffins chocolat-cacahuète, ce qui me semble une bonne idée.
Pesto des anges (Saclà)
Un pesto délicieux où l’absence de l’ail ne fait pas défaut et où la touche de miel ne dérange pas (Parce qu’il y a des gens qui n’aiment pas le miel. Moi, par exemple). Nous l’avons goûté tout simplement sur des pâtes très fines, des capellini, agrémentées d’un filet d’huile d’olive italienne vierge.
Nous avons par la suite confirmé notre bonne impression, rajoutant quelques tomates cerise.
Thé façon muffin myrtille (Lipton)
Nous avons dégusté ce thé une seule fois, juste pour le tester, parce qu’il nous a semblé qu’il est plus approprié à être bu pendant une journée froide, venteuse et pluvieuse que sous un beau soleil.
Nous avons trouvé son arôme un peu trop sucré, mais après l’avoir goûté, nous l’avons bien aimé. Je le garderai précieusement, en prévision des moments où nous n’aurions autre envie que de nous lover dans le canapé, enveloppés dans des pulls extra-larges pour bouquiner, une tasse de thé gourmand à portée de main.
Biscuits fourrés à la vanille (Bjorg)
Si j’aimais ce type de biscuits, tellement lisses qu’ils me donnent impression qu'ils contiennent quelque chose de peu naturel, j’aurais encore plus les apprécier, carj’aime la vanille (Ce n’est pas vrai que « Tout le monde aime la vanille », comme j’ai souvent entendu dire. Ma fille ne l’aime pas). Leurs avantages : ils sont riches en céréales complètes, ne contiennent pas d’huile de palme et leurs ingrédients sont issus de l’agriculture biologique. On peut les manger au goûter (ils sont un peu trop sucrés pour le petit déjeuner), ou bien les briser en gros morceaux pour agrémenter une glace ou un dessert aux fruits.
Ketchup poivré (Amora)
Bien que nous ne sommes pas de grands consommateurs de ketchup, nous étions séduits par la promesse poivrée de celui-là. La marque Amora le présente comme relevé au « poivre de Cayenne ». Cette nomination me laisse un peu déconcertée : je savais que l’on ne dit pas « poivre de Cayenne », mais « piment de Cayenne » (ce dernier étant issu du fruit du piment appartenant aux espèces Capsicum annuum ou Capsicum frutescens).
Globalement, nous avons bien aimé ce ketchup, mais nous ne l’avons pas trouvé « suffisamment » piquant.
Sauce salade sans huile échalotes et ciboulette (Le jardin d'Orante)
Cette sauce a été notre plus grande déception. Déjà, sa couleur gris-verdâtre ne nous promettait rien d’appétissant. Son arôme ne nous a pas inspiré non plus ; cependant, c’est sa consistance qui nous a surtout coupé l’appétit.
En plus qu’il est préparé avec des ingrédients issus d’agriculture biologique, le produit met un avant un autre atout : l’absence totale de matière grasse. Mais cette lacune est comblée par l’ajout d’épaississants comme la gomme d’acacia (gomme arabique) et la gomme xantane**, ce qui donne à la sauce un aspect particulièrement visqueux.
Et voilà le souci : nous n’aimons pas la nourriture visqueuse. C’est vrai, une grande partie de la gastronomie moderne (et pas seulement la cuisine moléculaire) s’appuie sur les émulsifiants, les épaississants et autres produits purement chimiques qui permettent de donner aux assiettes un aspect digne d’une porno-food qui se respecte. Je me demande est-ce que c’est moi qui n’a rien compris de toutes ces nouvelles tendances ? Sinon, pourquoi ce donner tant de mal à chercher de nouvelles molécules à rajouter dans nos repas ! Toutefois, il me semble bien que la nourriture gluante n’est pas très encrée dans la tradition culinaire européenne. En revanche, au cours d’un stage au nord de Cameroun, j’avais constaté avec perplexité que les gens locaux aimaient vraiment des aliments visqueux comme les gombos et les feuilles de baobab cuisinés, et qu’ils trouvaient que le comble de la gastronomie serait de rajouter la résine d’une certaine espèce d’acacia (Acacia seyal,notamment) dans les sauces afin qu’elles deviennent gluantes à souhait.
Nous avons testé prudemment la sauce avec une salade verte, mais nous ne l’avons pas catégoriquement aimée. Pendant un bref instant, nous avons songé à améliorer notre salade en l’arrosant d’huile d’olive, et, dans un ultime espoir, l’avons généreusement saupoudré de sel et de poivre. Mais il n’y avait rien à faire … vraiment rien.
Velours de vinaigre aux agrumes (Maille)
J’avoue que je suis très soupçonneuse par rapport aux vinaigrettes déjà préparées et je n’en achète jamais, préférant varier les ingrédients de base afin de multiplier les possibilités de vinaigrettes au gré de nos envies – et selon les salades que nous préparons. Je me méfie surtout des émulsifiants contenus dans les vinaigrettes « industrielles » : j’avais lu que certains d’entre eux sont dérivés du pétrole (et d’autres sont synthétisés par des bactéries, comme la gomme xantane** que l’on retrouve encore une fois ici …).
Nous étions très déçus de ce « velours de vinaigre ». Pas tellement de son goût, mais de sa consistance. A l’instar de la Sauce salade sans huile, nous l’avons testé en tant que vinaigrette dans une salade verte … que je n’ai pas pu terminer. Je me suis de nouveau retrouvée devant une sauce visqueuse, faisant des bulles peu gracieuses dans mon assiette ; comme je viens de suggérer plus haut, je trouve cela absolument dégoutant.
Et vous, est-ce que vous trouvez que les sauces gluantes et les espumas sont appétissantes ?
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** La gomme xantane est un émulsifiant et un épaississant issu d’une bactérie du sol, la Xanthomonas campestris, que l’on rencontre un peu partout dans la nourriture « industrielle », en particulier dans les sauces (vinaigrettes, mayonnaises,…), les crèmes glacées, les yaourts allégés …