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Yes #13-Heaven & Earth-2014

Publié le 06 septembre 2014 par Numfar
Yes #13-Heaven & Earth-2014

Yes #13:

Chris Squire: basse

Alan White: batterie

Steve Howe: guitare

Geoff Downes: claviers

Jon Davison: chant, guitare

Avant de lire cette critique, un petit rappel mes chers amis: je suis fan de Yes.

Non, vraiment. J'aime Yes, vraiment, ils sont troisième dans mon classement à moi que j'ai dans ma tête, derrière les Beatles et Pink Floyd, devant Led Zep, Deep Purple et Queen.

J'aime tellement Yes que j'ai collectionné les disques solos (pas tous, faut pas déconner), les disques des groupes parallèles (Flash, Badger, Asia, GTR, Conspiracy, Circa, Yoso) et essaye de mettre la main sur les live non-officiels de toutes les époques.

Yes est pour moi un groupe majeur, bien plus important que ce que les rock critics snobinards officiels veulent bien avouer en général.

Fan au point d'apprécier même un album très médiocre comme "Union" et de passer volontiers sur quelques moments gênants (Circus of heaven ? Big Generator, Le Yes symphonique).

Tout ça pour dire que la critique qui va suivre est absolument sans pitié, et que je ne le fais pas par plaisir sadique, mais juste parce que je suis déçu et heurté par la tournure des événements.

Donc...

En juillet 2014, Yes a publié son nouvel album "Heaven & Earth" (#20 UK-#26 US), produit par Roy Thomas Baker.

Believe again (S.Howe-J.Davison)

The game (Squire-Davison-Johnson)

Step beyone (S.Howe-J.Davison)

To ascend (A.White-J.Davison)

In a world of our own (C.Squire-J.Davison)

Light of the ages (Jon Davison)

It was all we knew (Steve Howe)

Subway walls (G.Downes-J.Davison)

En 2011, Yes a publié un véritable chef d'oeuvre: "Fly From Here", dont le seul point faible était un chanteur/clone de Jon Anderson nommé Benoit David.

Le groupe a réglé ce petit problème en virant le chanteur/clone et en le remplaçant par... un chanteur/clone de Jon Anderson du nom de Jon Davison.

Même le nom lui ressemble dis-donc. C'est bien ça.

Au tour de Roy Thomas Baker.

Si ce producteur a fait des étincelles sur les disques de Queen (jusqu'à "A Day At The Races"), il s'est malheureusement laissé entrainer à produire du rock commercial à mort, produits marketés pour employés de banque et assistantes administratives en mal de son propre et de musique pas dangereuse pour deux sous.

Vous voulez la liste?

Foreigner, Journey, The Cars, Motley Crue... Sans blague, c'est du rock ça?

Quoi Motley Crue? Vous rigolez j'espère? Ne me parlez pas de Hair Metal s'il vous plaît où je vais devenir méchant.

Il a également produit le groupe The Darkness qui a tenté durant deux ou trois ans de prendre la place de Queen sans y parvenir.

Passons sur le lamentable "Chinese Democracy" des Axl'n'Roses ou les disques de Joe Lynn Turner, il faut rappeler qu'il fut aussi producteur de Cheap Trick (un bon point) et d'Ozzy Osbourne (un 2e bon point).

En 1979, en pleine déconfiture, Yes décide d'enregistrer avec Roy Thomas Baker à Paris.

Résultat: Jon Anderson et Rick Wakeman quittèrent le groupe et les bandes qui ont réapparus ces dernières années (Dancing through the night, Golden age, In the tower) montrent l'ampleur du dégat.

Pas grâve se disent les gusses de Yes en 2013, on va réessayer à nouveau...

Le résultat est tout bonnement catastrophique: le son est plat, totalement plat, pas si éloigné de celui de Journey, Foreigner ou les Cars.

Avant, Yes c'était un orchestre de cinq musiciens avec cinq univers, cinq vibes, cinq partitions qui se rejoignaient dans une harmonie absolue, sublime, nous offrant la magie que fut Yes depuis 1969.

C'est fini tout ça, terminé ces conneries, désormais on donne dans la bouillie sonore, les musiciens servant la production, plus la musique.

Vous savez ce que j'aimais dans les disques de Yes? Ecouter par exemple la basse de Chris Squire, toujours mixée en avant et jouant sa partition propre, imaginative et toujours très mélodique.

Squire est mixé dans le fond désormais, comme la batterie de White, la guitare de Howe qui s'autorise toutefois quelques jolis solis ou les synthés de Downes qui décidément, mange à tous les rateliers depuis ces dernières années.

Dégueulasse. Le son est tout simplement dégueulasse.

Tiens, dites-moi, quel est le plus mauvais album de Yes pour vous?

Pour moi ce fut "Union", album détesté par les membres de Yes en général, au point où Rick Wakeman le surnomma "Onion" tellement il lui donne envie de pleurer de dépit.

Vous n'allez pas me croire, mais oui, ils ont réussi à faire pire. Vous voulez que je vous dise? "Union" c'est "Close To The Edge" comparé à "Heaven & Earth".

Cet album me donne l'impression d'un disque de Yes dans lequel chaque chanson serait "Circus Of Heaven". Sans déc! Ce serait pas pire. Au moins il y aurait Jon Anderson.

Pauvre Jon.

En plus ils n'auraient pas dû l'appeler "Ciel et Terre". Personnellement, si j'avais été le producteur du disque, je me serais pendu, je l'aurais appelé "Dim Da La La", au moins il y aurait eu un thème commun entre le titre du disque et les chansons. On aurait presque pu parler de concept album pour le coup.

Un ami qui ne connaît rien à Yes, m'a dit alors que je passais "Step beyond" en musique de fond: "On dirait une bande originale de manga".

Sérieux.

Pourtant...

Pourtant, il y a peut-être un titre à sauver.

Peut-être.

Je pense que le "Subway Walls" de Geoff Downes (qui décidément réussit tout ce qu'il touche depuis 2005) est un excellent titre qui aurait mérité tout simplement un meilleur producteur.

Autre détail dont tout le monde se fout, Billy Sherwood (Yes, Conspiracy, Circa, Yoso) est venu donner un coup de main à la production. J'ignore si c'est une bonne chose.

Bon alors quoi? Qu'est-ce qu'on fait?

On répète la formule à l'infini pour les dix prochaines années, avec d'autres chanteurs/clones du génial Jon Anderson?

On vire Roy Thomas Baker et on reprend Trevor Horn à la console?

On vire Davison et Downes et on reprend Jon Anderson et Rick Wakeman pour essayer de refaire du Yes, du vrai?

Vous savez quoi? Pour l'occasion je suis assez pessimiste et je pense que le Yes Tribute Band va malheureusement persister quelques années.

Saleté d'époque pourrie.

Non je ne suis pas aigri, juste déçu.

Je crois que je vais aller réécouter un coup le dernier Arena, il était pas si mal.

© Pascal Schlaefli

Urba & City Dam Dim Dam La La La

6 septembre 2014

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