Le voici le feel good movie anglais de la rentrée. Inspirée de faits réels, cette jolie histoire de solidarité et de tolérance est l'occasion de retrouver quelques têtes d'affiches bien connues comme Imelda Staunton et l'indispensable Bill Nighy aux côtés de toute une bande de jeunes comédiens bluffants, dont le génial Andrew Scott et Ben Schnetzer, la révélation du film. Pride est drôle, émouvant, doux-amer, bref c'est une incontestable réussite qui fait beaucoup de bien.
C'est ce mercredi 3 septembre que nous avons eu l'opportunité de découvrir le film qui a remporté la Queer Palm à Cannes cette année, le dénommé Pride, en compagnie de son réalisateur Matthew Warchus, de son scénariste Stephen Beresford et du très grand Bill Nighy. Adapté de l'histoire vraie de ces activistes gays et lesbiennes qui ont, en 1984, lutté aux côtés du Syndicat National des Mineurs, le film se veut avant tout comme une ode à la tolérance et à la solidarité, un feel good movie dans la plus pure tradition british. Il faut dire que le casting participe grandement à la réussite du film, puisqu'il réunit des têtes d'affiches bien connues comme l'inévitable et indispensable Bill Nighy (Love Actually, Harry Potter, la trilogie Cornetto, H2G2, Pirates Des Caraïbes, Underworld…) - toujours aussi exceptionnel malgré une interprétation plus en retrait -, la surprenante Imelda Staunton que l'on avait l'habitude d'associer à son abject personnage de Dolorès Umbridge dans la saga du jeune sorcier, ainsi que Paddy Considine (mais si le flic moustachu de Hot Fuzz ou le sportif romantique de Le Dernier Pub Avant La Fin Du Monde) et le méconnaissable Dominic West (John Carter) aux côtés d’une tripotée de jeunes comédiens décidément très talentueux dont un touchant Andrew Scott (le Moriarty de la génialissime série de la BBC Sherlock) et Ben Schnetzer, une enthousiasmante révélation.
Jouant une fois de plus la carte de la comédie douce-amère, Pride fait rire, beaucoup, mais surtout arrive à nous émouvoir continuellement, notamment lors de séquences qui prennent une tournure dramatique alors qu'une seconde avant le ton était - en apparence - beaucoup plus léger. La multiplication des sous-intrigues s'inscrit parfaitement bien dans la grande Histoire et l'on ne ressent absolument pas les presque deux heures que dure le film. On en redemanderait même ! Pourtant, malgré l'énergie folle et communicative qui se dégage de l'œuvre de Matthew Warchus, l'on peut être amené à trouver le tout un peu trop convenu, le déroulement de certains arcs narratifs étant parfois passablement attendu. La faute sans doute à Stephen Beresford, dont il s'agit du premier scénario, et aux nombreux personnages avec lesquels il doit alterner, quitte à ne pas maintenir le rythme tout du long et à accélérer le récit dans son dernier acte bourré d'ellipses. Mais que les choses soient claires : rares sont les comédies du même genre à trouver un tel équilibre et une telle justesse dans la description et le portrait de ses protagonistes, tous dotés de dialogues absolument mémorables et d'une ou deux scènes fortes. On pense souvent bien évidemment à du Richard Curtis dans la manière qu'a l'auteur de nous faire adhérer immédiatement à sa galerie de héros et à la cause qu'ils défendent.
Tour à tour hilarant, révoltant, émouvant, attendrissant et informatif (puisque l'histoire est
vraie !), Pride est incontournable en cette rentrée et s'impose comme la meilleure surprise venue d'outre-manche depuis Il Etait Temps.Indispensable !
Titre original
Pride
Mise en scène
Matthew Warchus
Date de sortie
17/09/14 avec Pathé Distribution
Scénario
Stephen Beresford
Distribution
Bill Nighy, Imelda Staunton, Dominic West, Andrew Scott, Paddy Considine & Ben Schnetzer
Photographie
Tat Radcliffe
Musique
Christopher Nightingale
Support & durée
35 mm / 117 minutes
Synopsis : Eté 1984 - Alors que Margaret Thatcher est au pouvoir, le Syndicat National des Mineurs vote la grève. Lors de la Gay Pride à Londres, un groupe d’activistes gay et lesbien décide de récolter de l’argent pour venir en aide aux familles des mineurs en grève. Mais l’Union Nationale des Mineurs semble embarrassée de recevoir leur aide. Le groupe d’activistes ne se décourage pas. Après avoir repéré un village minier au fin fond du pays de Galles, ils embarquent à bord d'un minibus pour aller remettre l'argent aux ouvriers en mains propres. Ainsi débute l’histoire extraordinaire de deux communautés que tout oppose qui s’unissent pour défendre la même cause.