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Le marquis Pano Maruzzi

Publié le 24 septembre 2014 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Le marquis Pano Maruzzi (1720 – 1790), banquier de Courfou et attaché à la religion grecque, était venu à Saint-Pétersbourg où il fut décoré, par l’impératrice Catherine II, du cordon de Sainte-Anne en 1764 et du titre de Ministre de Russie à Venise le 10 mars 1768.

Il épousa la princesse Zoie (Zoe) Ghika (de Moldavie) qui avait fui son pays avec sa mère, Luxandra Moruzi, veuve de de Scarlat Ghica (1715-1766), souverain de la Roumanie. Ce portrait de Zoe Ghica a été réalisée en 1777 sur l’ordre de la Grande Catherine, par le célèbre portraitiste suédois Alexandre Roslin, il est actuellement exposé au Musée national de Stockholm .

Alexander Roslin – Princesse Zoie (Zoe) Ghika

Le banquier grec offrit en reconnaissance trente-cinq millions tournois pour financer l’expédition d’Alexis Orloff contre l’empire Ottoman.

Zoe Ghika et Pano Maruzzi eurent trois fils : Pano, Constantino (né à Moscou le 16 septembre 1784) et Lambro qui furent faits marquis, à Venise, par l’Impératrice Maria Teresa par Souveraine Résolution du 30 mars 1819. Il devient, dès lors, assez difficile de démêler si on parle de Pano Maruzzi père, ou de Pano Maruzzi fils, car, de plus, ils furent tout deux "ambassadeurs de la cour de Russie à Venise", et tout deux fait marquis. Seules les dates nous aident à nous y retrouver, après la mort du père, on peut supposer que c’est du fils dont on parle. Toutefois, les éléments biographiques du fils sont épars et souvent confondus avec ceux du père.

Constantin Maruzzi, Grand Prieur de l’Ordre de Malte, est mort à Venise (sans postérité selon M.D. Strudza) le 20 février 1846.

Zoe Ghika et Pano Maruzzi eurent également une fille, Alexandra Maruzzi, née en 1790 qui épousa le comte Sergei Soumarokov (1791-1875). Ils vécurent à Saint-Pétersbourg, sur la Serguievskaya où, en juillet 1829 est née leur fille unique, Elena.

La très belle comtesse Elena Soumarokova fut la dernière descendante de la famille.

Sumarokova_Elena

Pietro Buratti dans un de ses célèbres pamphlets fait, du marquis Pano Maruzzi (le fils aîné, également ambassadeur de la cour de Russie) le héros de l’Elefanteïde.

Le 30 novembre 1825, dans une lettre à M. Strich, Stendhal écrit à son propos : "Le marquis Maruzzi, dont Buratti se moque dans l’Elefanteïde, a quatre-vingt mille livres de rente et jouit à Venise du plus grand crédit ; c’est un roué Russe qui aurait bien pu faire noyer le poète dans quelque canal."

Le 16 novembre 1879, Pierre Rousseau écrit dans son Journal Encyclopédique : "Le marquis Maruzzi, qui réside à Venise de la part de cour de Russie, ayant requis, au nom de sa souveraine, le Senat d’accorder l’entrée des ports de cette République aux escadres de cette puissance, il lui a été répondu qu’on ne pouvait s’engager à les recevoir, ni à leur fournir des provisions, la régence devant, avant tout, penser à se ménager la Porte et les autres alliés, et qu’on admettrait jamais plus de trois vaisseaux à la fois."

Les historiens pensent que le père, époux de Zoe Ghika, serait le commanditaire à Guardi d’une série de peintures sur la visite à Venise en janvier 1782 du Grand-Duc Pavel Petrovitch et de son épouse Maria Fedorovna, venus "incognitos" sous le nom de comte et comtesse Severny.

Banquet Tsarevich-Pavel-Petrovich- Venise

Sources bibliographiques :

Franco Venturi, Settecento riformatore.

Sergey Androsov, Russian Patrons and Italian Artists in the 18th Century


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