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Super

Publié le 26 septembre 2014 par Olivier Walmacq

super

genre: action (interdiction aux - 12 ans)
année: 2010
durée: 1h35

l'histoire: Un homme décide de devenir un super-héros après avoir vu sa femme succomber aux charmes d'un dealer. Mais il n'a pas de super-pouvoirs. 

la critique d'Alice In Oliver:

Le succès de Kick-Ass en vidéo a lancé une nouvelle mode au cinéma: les super héros humains dénués de pouvoirs et qui deviennent la nouvelle terreur des petits voyous de leur ville. Toutefois, tous les films de genre ne bénéficieront pas du même traitement que Kick-Ass.
Certains restent injustement méconnus. c'est par exemple le cas du surprenant Defendor ou encore de Super, réalisé par James Gunn en 2010. D'ailleurs, Super sera même accusé de copier le film de Matthew Vaughn (donc le même Kick-Ass au cas où vous n'auriez pas suivi...), ce que dément James Gunn. Dans une interview après la sortie de Super, le réalisateur commente : « J’étais complètement abasourdi. Je me suis dit ‘’ça craint ! Ils sont en train de tourner Kick-Ass ; ça veut dire qu’on est fichus ?’’. Mais au final, les histoires sont tellement différentes. Notre film parle d’un gars qui mène une sorte de quête spirituelle solitaire et qui, par hasard, porte un costume de super-héros pour cela. Mais c’est un film à propos du gars, pas du costume ».

Tourné avec un budget dérisoire, soit à peine 2.5 millions de dollars, Super fait figure de production indépendante. Pourtant, le film réunit un certain nombre d'acteurs très connus: Rainn Wilson, Ellen Page, Liv Tyler, Kevin Bacon, Michael Rooker, Gregg Henry, Andre Royo et Rob Zombie.
Super rencontrera un véritable bide commercial au moment de sa sortie sur le territoire américain. Pourtant, le film semble se racheter une conduite depuis quelques années. Certains fans parlent même d'un film culte hélas trop méconnu. Attention, SPOILERS ! Lorsque Frank D'Arbo, chômeur désespéré, découvre que son ex-femme junkie est à la merci d'un séduisant dealer, il ne trouve pas le courage de faire changer les choses.

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Suite à un inattendu don de Dieu, il se découvre du courage et afin de faire revenir son ex, décide de combattre le crime sous le nom de Crimson Bolt, bientôt aidé par une employé de boutique de comics devenue son acolyte, Boltie. Premier constat: certes, présenté comme cela, Super ressemble à une nouvelle copie de Kick-Ass. Pourtant, le long-métrage a été écrit, produit et réalisé avant le film de Matthew Vaughn. Ensuite, dans leur traitement, les deux films sont très différents.
Finalement, Kick-Ass développe une sorte de réflexion sur le costume de super héros, alors que Super se focalise davantage sur la psychologie de son personnage principal, donc Frank D'Arbo.

C'est une différence importante qui rend également Super plus humain et finalement plus complexe. Sur le fond comme sur la forme, Super ressemble à la fois un film d'action décomplexé, mais aussi à un drame qui prend parfois les allures d'une comédie cynique.
Par conséquent, Super n'a pas vraiment pour but de plaire ou de séduire le public adolescent en manque de blagues vaseuses (c'est par exemple un peu le cas de Kick-Ass). Super est bel et bien un film indépendant réalisé par un James Gunn survolté et qui laisse libre court à son imagination débordante. Encore une fois, la grande force du film repose sur son personnage principal.

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Frank D'Arbo ne devient pas un super héros pour sauver l'humanité ou tout simplement sa communauté. Il agit avant tout par pur nombrilisme et donc pour lui-même. Visiblement, cet homme est en proie à des hallucinations parfois terrifiantes. C'est finalement le portrait d'un psychotique en puissance qui nous est présenté. Pourtant, James Gunn parvient à rendre ce héros à la fois pathétique, attachant et amusant. Parallèmement à ce portrait, le réalisateur n'oublie jamais de faire référence au monde de la bande dessinée via l'apparition d'une acolyte inattendue en la personne d'Ellen Page.
Ce qui donne lieu à de nombreuses séquences spectaculaires, toutefois très ancrées dans une certaine réalité.

Et c'est aussi cela l'autre grand atout de Super, à savoir cette dichotomie entre la psyché perturbée de ces deux super héros de service et la façon dont ces derniers se retrouvent confrontés à la réalité urbaine, notamment la drogue, le crime, la vengeance et la prostitution.
Certes, le concept de Super a déjà été traité plusieurs fois au cinéma. Néanmoins, le film se démarque par l'originalité de son propos et par une ambiance assez particulière et teintée d'humour noir. Enfin, le long-métrage peut s'appuyer sur un casting solide, Rainn Wilson en tête et dans la peau d'un loser (encore une fois) attachant. A défaut de devenir une référence ou un film culte, Super justifie largement son visionnage. En tout cas, le film mérite beaucoup mieux que l'indifférence.

note: 14.5/20


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