À L’université de Southern California, les chercheurs poussent plus loin les études sur un paradoxe jusqu’ici analysé par la sociologie.
C’est un paradoxe constaté il y a plus de vingt ans par le sociologue Scott Feld : la plupart des amis d’un individu lambda ont eux-même plus d’amis que ce dernier même s’il croit l’inverse. Ce “friendship paradox” s’est ensuite vu confirmé par les réseaux sociaux. Les sociologues ne cessant depuis d’analyser le phénomène.
Dernière venue dans ce domaine, le professeur d’informatique Kristina Lerman de l’université de Southern California a voulu saisir les implications du paradoxe sur les Facebook, Twitter, etc. Elle et son équipe ont quelque peu changé la méthode d’analyse : au lieu de prendre la moyenne des liens sur les réseaux sociaux, ils ont étudié l’ami médian (si on classe les contacts d’un utilisateurs par ordre croissant de nombre d’amis, ce sera le contact du milieu).
Leurs recherches montrent qu’en plus d’avoir plus de connexions, les amis d’un utilisateur lambda postent également plus que lui. Une donnée qui vaut pour 98 % des individus présents sur les réseaux sociaux selon Kristina Lerman.
L’informaticienne et professeur a ensuite tenté de saisir les applications qu’impliquerait le phénomène. Prenant l’exemple du virus Ebola, elle explique qu’à l’aide de l’analyse du friendship paradox dans une communauté donnée on peut limiter l’avancée de l’épidémie en ne vaccinant que les individus au centre d’un réseau d’amis. Les applications vont donc bien plus loin que la simple analyse de données pour les sociologues.
“Les réseaux sociaux ont tout le potentiel pour être forcé à faire le bien socialement” assure Kristina Lerman, confiante quant à l’avenir de ces réseaux que l’on tend à décrier. Les opinions n’y sont pas aussi déchaînées qu’on pourrait le croire et les possibilités qu’ils ouvrent sont nombreuses : pour les chercheurs d’emplois comme pour les diverses révolutions de ces dernières années.