Genre: épouvante, horreur (interdit aux - 12 ans)
année: 2012
durée: 1h20
L'histoire: Le tournage d'un documentaire sur le légendaire et inquiétant Bigfoot vire au cauchemar : dans le comté de Siskiyou un réalisateur et son équipe vont en faire l'amère expérience.
la critique d'Alice In Oliver:
Je ne vous apprends rien: la sortie du Projet Blair Witch en 1999 de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez fait l'effet d'une petite bombe à l'époque. On a retrouvé le témoignage vidéo de quelques étudiants qui ont mystérieusement disparu dans les bois... Et c'est une histoire vraie !
Peu à peu, le film profite du buzz, tout le monde marche dans la supercherie et Le Projet Blair Witch lance définitivement (en tout cas pour de longues années) le found footage. Evidemment, le film inspire de nombreux avatars. Même Daniel Myrick et Eduardo Sanchez se laissent prendre au jeu. Résultat: les deux réalisateurs sombreront peu à peu dans l'oubli.
Pourtant, malgré un budget dérisoire, Le Projet Blair Witch a plutôt bien traversé le poids des années (le film a tout de même 15 ans aujourd'hui). Il a logiquement inspiré de nouveaux longs-métrages du même genre. Preuve en est avec Bigfoot County, réalisé par Stephon Stewart en 2012.
Comme son titre l'indique, il est question ici de Bigfoot, soit une sorte d'abominable homme des bois qui ressemblerait à un gorille énorme. Mais cette créature existe-t-elle réellement ? Bigfoot County délivre enfin la réponse... ou presque. Il s'agit en vérité d'un mauvais plagiat du Projet Blair Witch, mais avec Bigfoot (encore une fois) en toile de fond.
Heureusement, la célèbre créature a carrément fait appel à Naveton Cinéma pour protester contre cet étron filmique. Afin de faire valoir ses droits, Bigfoot en personne a décidé d'intervenir par le biais d'une photographie exclusive dan laquelle le monstre est en pause caca.
Ne vous étonnez donc pas de voir régulièrement la photo suivante:
Bon sinon, Bigfoot County, ça raconte quoi ? Le scénario est de facture classique. Tout comme Le Projet Blair Witch, le film se déroule lui aussi dans la forêt du coin. Seule différence, remplacez les sorcières par une sorte de monstre poilu et vous obtenez peu ou prou le même film. Attention, SPOILERS !
Le tournage d'un documentaire sur le légendaire et inquiétant Bigfoot vire au cauchemar : dans le comté de Siskiyou un réalisateur et son équipe vont en faire l'amère expérience
En vérité, Bigfoot County est un gros pétard mouillé. Que les choses soient claires: vous ne verrez pas Bigfoot dans cette sorte de survival qui tente tant bien que mal de jouer la carte de l'épouvante. Enfin si, vous le verrez mais l'espace de deux petites secondes (chronomètre en main) et de loin lors d'un final complètement tiré par les cheveux. Tout du moins, vous verrez une ombre marcher derrière un buisson. Pour autant, impossible de dire s'il s'agit ou non de Bigfoot.
Mais laissons notre ami protester à sa façon (donc en faisant sa petite crotte...).
Très vite, la légende de Bigfoot passe au second plan: nos jeunes héros doivent affronter une bande de pecnos revanchards qui ne supportent pas que l'on vienne se promener dans leur territoire. A partir de là, le film ne se contente plus seulement d'imiter Le Projet Blair Witch et vient carrément renifler du côté de Délivrance avec une séquence de viol.
Techniquement, le long-métrage brille également par son incompétence. C'est mal filmé, mal joué, mal cadré et pas crédible une seule seconde. Pourtant, Stephon Stewart (à la fois réalisateur et acteur principal du film) semble y croire. Il est bien le seul. L'air de rien, il commet tout de même l'exploit de réaliser l'un des pires found footage de ces quinze dernières années.
D'ailleurs, Bigfoot County est tellement médiocre qu'il finit par en devenir curieusement génial: il s'agit d'une sorte de navet filmique qui prend peu à peu la forme d'un nanar rigolo malgré lui. Bref, on est partagé entre l'ennui, la consternation et l'hilarité générale.
Note:
Bigfoot County Trailer VO par Sebiwan67