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"Nightcrawler" ("Night call") : les nuits du chasseur

Par Vierasouto


16 - 11
2014
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PITCH.
Branché sur les fréquences radios de la police, Lou Bloom parcourt Los Angeles la nuit à la recherche d’images choc qu’il revend aux chaînes de TV locales. La course au scoop n'aura aucune limite...


NOTES.
Jake Gyllenhaal comme vous ne l'avez jamais vu : en psychopathe amoral et hyper-civilisé, cherchant d'abord un boulot, en vain, essayant de revendre du matériel volé, de se vendre, le regard vide, le discours de motivation débité par coeur. Puis, comprenant que le métier de paparazzi au rayon "crime urbain" peut lui rapporter beaucoup d'argent, il va devenir un pro tatillon aussi sensible qu'un tueur à gages.
Lou Bloom sillonne la ville de LA toutes les nuits, branché sur les fréquences radio de la police, essayant d'arriver avant eux sur les scènes de crime, de sinistre. Ensuite, il vend ses scoops à la directrice infos d'une chaîne TV, Nina, dont le modèle de sujet idéal est du type "une femme hurlant, la gorge tranchée"... Mais le processus va si loin que Lou sera bientôt prêt a donner un "coup de pouce" au destin pour être le premier à filmer un crime, sacrifiant son propre assistant qu'il trouve trop mou et peu concerné.

TWITTER.

@Cine_maniac  ·  Nov 7

"Night call" : procès de la société du spectacle, quand les prédateurs d'images les initient pour augmenter l'audimat (manq 1peu de nuances)"


photos Paramount


ET AUSSI...

Le film met en parallèle l'odieux métier de Lou et le soin professionnel/obsessionnel qu'il met à travailler sans relâche, se rêvant en chef de sa petite entreprise. Procès des médias, de l'absence de limites pour décrocher un scoop (on avait déjà vu le cas d'un reporter filmant sa propre mort, le sujet n'est pas nouveau bien que traité ici sous un autre angle). Procès aussi de la culture du winner, du challenge permanent que s'imposent les américains. Lou est devenu un prédateur d'images du malheur, catastrophes urbaines et faits divers, soit, mais qu'importe le fonds de commerce pourvu qu'il soit le meilleur dans sa catégorie...
Bien qu'il ait un terrible accent de vérité (nous montre-t-on autre chose aujourd'hui sur les chaînes infos?), il faut voir le film un peu comme une fable sur le tempérament insatiable des médias dévorant le spectateur qu'ils maintiennent à la fois dans une position de voyeur et d'insécurité, vissé à son écran de télé (d'où l'audimat en hausse). Le personnage de Lou, sociopathe sans notion de bien et de mal, est stylisé mais Jake Gyllenhaal lui apporte un visage d'abruti baratineur se révélant sur le terrain une brute zéro affect, manipulateur à ses heures, qui "trace" sans états d'âme avec un seul objectif, arriver le premier et pourquoi pas le seul à filmer les drames d'une mégapole aussi livide et impitoyable que lui, Los Angeles... Un rôle à Oscar?

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Mots-clés : avant-Premières, cinéactuel, cinéma américain, , Nightcall, Dan Gilroy

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