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[critique] Love actually : miracle de Noël

Par Vance @Great_Wenceslas
[critique] Love actually : miracle de Noël

Miraculeux.

Love actually est désormais universellement reconnu comme le film incontournable de Noël, se plaçant devant des références comme Miracle sur la 34e rue ou la Vie est belle (celui de Capra, hein ?). Quelques-uns le trouvent trop sirupeux, trop guimauve, mais force est de constater qu'il a su convaincre bon nombre de spectateurs même parmi les réfractaires à la rom com.

Et pourtant, qu’est-ce que ça partait mal ! Car tout est, effectivement, totalement prévisible, avec des situations vues et revues, des résolutions complètement banales, des personnages qui semblent être des redites des précédents films de Curtis – d’ailleurs, de nombreux clins d’œil font référence à des œuvres du genre 4 Mariages & un enterrement, ne serait-ce que la chanson de Wet Wet Wet. Hugh Grant fait du Hugh Grant. Keira Knightley a tout de l’erreur de casting. Colin Firth ose sourire - rendez-vous compte ! Tout ce qui touche aux USA est montré dans un esprit de caricature éhontée (un Président libidineux, des Américaines peu farouches).

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Cinq semaines avant Noël, on va donc assister aux histoires d’amour croisées de personnes disparates en plein coeur de Londres : un écrivain trompé par une femme qu’il adorait, un homme dévasté par la mort de son épouse, un enfant amoureux d’une fille qu’il juge inaccessible, un patron séduit par une de ses employées, des collègues qui ont le béguin sur leur lieu de travail… Les couples se font et se défont alors qu’approchent les fêtes de fin d’année.

[critique] Love actually : miracle de Noël

Malgré toutes les facilités et les clichés qui construisent l'édifice, le script fonctionne. En dépit donc, ou à cause peut-être, de tout cela. Mais également, et surtout, de plein d'autres éléments, parfois anodins, qui viennent monter la sauce et agissent tels les épices secrètes d'un dessert savamment préparé. Le montage, bien que mettant sous l’éteignoir certains couples pour les faire reparaître longtemps après, réussit à nous passionner pour la majeure partie des histoires : le drame qui empêche Sarah de concrétiser sa romance, les efforts de Sam pour tenter de se faire remarquer par la fille qu’il convoite, les atermoiements d’un Alan Rickman (vraiment impeccable, à la fois précieux et élégant) taquiné par le démon de midi, le vrai coup de foudre de Hugh Grant pour Natalie (dès le premier échange verbal, et quel échange !), la révélation des sentiments de Mark. Et de nombreuses autres histoires, sensibles, futiles (ma préférence allant à celle entre Jamie et Aurelia, d’une touchante naïveté) viennent ponctuer ces saynètes, alternant avec les pointes d’humour so british qui parviennent à rendre le ridicule hilarant (impossible d'oublier le Premier ministre s'éclatant sur de la pop !). Les comédiens sont tous subtilement, délicieusement justes, quand bien même ils seraient placés dans des situations complètement loufoques (Bill Nighy en popstar sur le retour est tout aussi inoubliable que la prestation touchante de Laura Linney, les apparitions de Rowan Atkinson font mouche, et Martin Freeman est étonnamment piquant en doublure lumière dans un porno...).

Même si toutes les histoires ne se finissent pas bien, si tous les pots ne retrouvent pas forcément

[critique] Love actually : miracle de Noël
un couvercle, le dernier quart d’heure procure suffisamment de conclusions attendues (espérées) réalisées avec suffisamment de maîtrise pour qu’on ne puisse s’empêcher de s’émouvoir. On rit donc, et on pleure aussi : c’est la vie, en fait – idéalisée, magnifiée, simplifiée, mais elle nous ressemble, au fond, dans ses imperfections qui la rendent insupportablement présente.

[critique] Love actually : miracle de Noël

Titre original

Love, actually

Réalisation 

Richard Curtis

Date de sortie

3 décembre 2003 avec Mars Distribution

Scénario 

Richard Curtis

Distribution 

Hugh Grant, Colin Firth, Liam Neeson & Emma Thompson

Photographie

Michael Coulter

Musique

Craig Armstrong

Support & durée

Blu-ray Studio Canal region B (2009) en 2.35:1 / 130 min

Synopsis:L'amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts... Pour le nouveau Premier Ministre britannique, il va prendre la jolie forme d'une jeune collaboratrice. Pour l'écrivain au coeur brisé parti se réfugier dans le sud de la France, il surgira d'un lac. Il s'éloigne de cette femme qui, installée dans une vie de couple ronronnante, suspecte soudain son mari de songer à une autre.
Il se cache derrière les faux-semblants de ce meilleur ami qui aurait bien voulu être autre chose que le témoin du mariage de celle qu'il aime. Pour ce veuf et son beau-fils, pour cette jeune femme qui adore son collègue, l'amour est l'enjeu, le but, mais également la source d'innombrables complications.

En cette veille de Noël à Londres, ces vies et ces amours vont se croiser, se frôler et se confronter...


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