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The Murderer de Hong Jin Na avec Jung-woo Ha, Yun-seok Kim

Par Kojimaemi

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L'histoire: Gu Nam vit à Yanji, ville de la province de Yanbian, une enclave située entre la Chine, la Corée du Nord et la Russie. La population de cette province est composée d'une majorité de coréens, les Joseon-Jok, qui vivent principalement d'une activité illégale. Pour envoyer sa femme en Corée du Sud, Gu Nam s'est endetté et son addiction au jeu a aggravé ses problèmes d'argent. Myun, son créditeur, lui propose un marché. S'il tue un homme vivant à Séoul, sa dette est effacée. Gu Nam est acculé et il accepte.

The Murderer illustre parfaitement ce que j'attends d'un bon thriller. Bien qu'il ne soit pas exempt de quelques longueurs, c'est un film parfaitement maîtrisé alliant un scenario complexe, des scènes d'action sanglantes et des pointes d'humour très noir. Mieux, la tension ne fait que s'accentuer à mesure que l'intrigue se déroule, d'où les lenteurs évoquées. Le film se découpe en quatre chapitres. Le premier sert à présenter les personnages principaux, en particulier Gu Nam, antihéros qui se traîne à Yanji entre tripots de jeu, sa misérable chambre et la ferme parentale où vit sa fille. L'homme renvoie l'image d'une loque qui ne fait que survivre dans une misère crasseuse. Puis, chaque chapitre devient plus intense que le précédent jusqu'à la chasse à l'homme épique qui occupe la dernière partie du film. Cela faisait un moment que je n'avais pas été ainsi accrochée par une histoire, au point de ne pas voir les 2h20 passer.

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L'histoire, au premier abord assez simpliste, s'étoffe à l'arrivée de Gu Nam à Séoul. Même s'il fait tout pour mener sa mission à bien, il profite de son étrange voyage pour retrouver la trace de sa femme, dont il n'avait plus de nouvelles. Et l'homme apathique du premier chapitre se révèle être une bête plutôt coriace et assez féroce. En parallèle, Myun et un certain Kim Tae Won se livrent un cruel duel qui menace de se terminer dans un bain de sang, la violence appelant la violence. Mon seul bémol vient d'ailleurs de la multiplicité des intrigues dont certains points ne sont pas éclaircis en fin de film, l'action primant sur la psychologie.

Pour résumer, The Murderer est un savant mélange de noirceur et de réalisme, avec une pointe de poésie mélancolique et de tragédie antique (le fatum). C'est simple mais diablement efficace et pour rappel, Hong Jin Na avait déjà utilisé cette recette dans l'excellent The Chaser. Avec de tels réalisateurs, le cinéma coréen a de beaux jours devant lui et pallie au manque d'inspiration américain.


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