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Accueil mitigé pour les pom-pom girls en Inde

Publié le 27 mai 2008 par Ttiger

Après le goût pour le coca et les ordinateurs, l’Inde commence à importer des Etats-Unis le goût pour les pom-pom girls. Mais l’entrée de ces femmes en petite tenue sur les pelouses indiennes ne plaît pas à tout le monde.

De notre correspondante à New Dehli, Laëtitia Cheyroux
les chearleader de IPL
photo des cheereleader du tournoi de cricket IPL

Il est 8h, et dans le collège de Sprindales, c’est l’heure de l’entraînement. Une dizaine d’adolescentes s’affairent, pompoms rouges et dorés entre les mains, musique rythmée en fond, elles bougent en cadence. Des pom-pom girls en herbe. Nous ne sommes pas sur un campus américain, mais bien dans un établissement privé du Sud-Ouest de New Delhi. Scène insolite diront certains, et pourtant dans les stades de cricket et à la télévision indienne ces derniers temps, les pom-pom girls, cette fois-ci professionnelles et occidentales, font leur show.

Invitées pour la première fois par les organisateurs du tournoi de cricket IPL, très populaire en Inde, leur présence fait depuis mi-avril régulièrement la Une des journaux. A côté des stars de Bollywood, les pom-pom girls étrangères attirent les spectateurs indiens, friands de danse et de musique. L’équipe de Bengalore, les Royal Challenges, a choisi d’employer les pom-pom girls des Washington Redskins, une équipe de football américain. D’autres viennent de Russie, d’autres encore d’Ouzbékistan. Leur point commun ? Avoir un corps de rêve et s’en servir pour réveiller les stades.
Vulgaires, les pom-pom girls ?

Mais leurs décolletés et leur mini-jupes ont vite fait jaser une partie de la société indienne. Le BJP, le parti nationaliste hindou, est un des premiers à être monté au créneau. Tenues obscènes, atteinte aux mœurs, à la culture indienne, tout y passe. Les pom-pom girls continuent d’encourager les équipes et de divertir le public, mais se plaignent pourtant de commentaires déplacés. Quelques jours plus tard, changement de tenue. Exit les jambes nues, elles portent désormais des collants noirs.

La fédération de cricket résiste. Pas question de garder ces jolies femmes aux vestiaires alors que le tournoi s’étend sur plus de quarante jours et qu’il faut retenir les téléspectateurs. Autre argument : les danseuses de Bollywood aussi montrent et usent de leur corps sur les écrans. Mais l’Etat du Maharastra, où se situe Bombay et dans lequel ont lieu beaucoup de matches, menace alors plus fermement les organisateurs de poursuite s’ils ne respectent pas la licence de divertissement signée avec les stades et les limites de la décence. Aucune plainte n’est déposée. Cependant, pour un des ministres de cet Etat, Siddharam Mehetre, « cette chose est faite pour les étrangers, et pas pour nous. Des mères et des filles regardent ces matchs à la télévision. Ce n’est pas joli. » D’autres voix s’élèvent.

Résultat, après deux semaines de polémique, certaines équipes préfèrent renvoyer leurs pom-pom girls. Mais les organisateurs, eux, espèrent les voir revenir l’année prochaine. De même que la majeure partie du public qui semblait apprécier.

Laëtitia Cheyroux


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