Titre original : The Prince
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : Brian A. Miller
Distribution : Jason Patric, Jessica Lowndes, Gia Mantegna, John Cusack, Bruce Willis, Rain, Curtis Jackson, Johnathon Schaech…
Genre : Thriller/Action
Date de sortie : 28 janvier 2015 (DTV)
Le Pitch :
Paul est un garagiste sans histoires. Il vit seul, répare des bagnoles et de temps en temps, prend des nouvelles de sa fille, partie étudier à la Nouvelle-Orléans. Quand celle-ci disparaît, l’homme passe la seconde et révèle des compétences qui n’ont rien à voir avec le fait de changer les bougies d’allumage. Ancien tueur à gages, Paul compte bien sauver sa progéniture et prend pour cela de grands risques. De quoi attirer l’attention d’un ancien ennemi, bien décidé à se venger…
The Prince : Bande annonce VF [Bruce Willis] by Filmsactu
La Critique :
Les voies de l’industrie cinématographique sont impénétrables. On nous présente un film en mettant en avant la trombine de Bruce Willis. Sur l’affiche, il est au milieu et son nom est celui qui ressort le plus. Pourtant, à l’arrivée, on s’aperçoit que le gentil garagiste du pitch est finalement interprété par Jason Patric. Bruce Willis est méchant et on le voit en tout et pour tout 15 minutes. Sur 1h40 de film, c’est peu, mais pour autant cohérent, si on prend en compte la fainéantise manifeste d’un acteur plus porté sur le fait d’encaisser des chèques que sur celui de jouer la comédie. Et quand on voit ses derniers rôles (en faisant exception des excellents Looper et Moonrise Kingdom), ce n’est pas après tout une si mauvaise nouvelle. Jason Patric, le prince du titre, est par contre plus concerné, lui qui n’a pas vraiment su gérer une popularité grandissante mais éphémère dans les années 90, suite notamment à ses excellentes performances dans Rush et Sleepers. Certes, on a pu le voir dans le génial Narc et dans La Vallée d’Elah, mais force est de constater que Patric n’a pas eu la carrière que son talent et son charisme appelaient. Ici forcément, même si on parle d’une petite production aux ambitions limitées, il fait le maximum pour donner de la consistance à son rôle. Si The Prince fait un petit peu mieux que juste sauver les meubles et s’avère plutôt divertissant et efficace, c’est principalement grâce à lui. Qu’il en soit remercié !
Derrière la caméra, The Prince permet de retrouver un certain Brian A. Miller, à savoir un type spécialisé dans ce genre de produit low cost, paradoxalement porté par des stars, emballé vite fait bien fait (dans le meilleur des cas) et destiné à venir grossir les rangs des DTV plus ou moins recommandables. On lui doit ainsi House of the Rising Sun avec David Bautista, ou encore The Outsider, avec Jason Patric et James Caan. Il a aussi réalisé Vice, un autre thriller avec Bruce Willis, qui devrait sortir sous le même format que The Prince dans les prochains mois. Miller n’est pas un Walter Hill, un Richard Donner ou un John McTiernan. Ce qui ne veut pas dire que le gus soit un manche. Son action est simple et efficace. Dans The Prince, tandis que Jason Patric, du haut de ses 48 ans, campe avec ferveur une version alternative du Bryan Mills de Liam Neeson dans Taken, le cinéaste fait un boulot propre et lisible. Sans se la raconter ou se prendre pour un autre, il n’a pas recours à des artifices tape-à-l’oeil et fait le job, en bon artisan modeste et parfois plutôt habile.
Alors bien sûr, inutile de s’attendre à un sommet du thriller ou de l’action avec The Prince. D’emblée, le film est condamné à rester cantonné à un certain niveau. Rien de trop spectaculaire et rien de très original. John Cusack fait coucou, Curtis Jackson alias 50 Cents passe en coup de vent et Bruce Willis fait le minimum syndical avec tout ce que cela sous-entend de mimiques propres à un style qu’il a appris à cuisiner à toutes les sauces depuis ses débuts.
Alors oui, c’est Jason Patric qui fait le plus gros. Tant mieux car le scénario lui sert une soupe plutôt assaisonnée niveau bastons et autres échanges de coups de feu. On y croit quand il n’est que ce père désemparé par la disparition de sa fille, et on y croit toujours quand il se révèle machine à tuer. De quoi regretter de ne pas le voir plus souvent à l’écran. Grâce à lui, ce même script justement, gagne en épaisseur et en émotion. Pourtant au début, ce n’était pas spécialement gagné. The Prince raconte une histoire convenue et téléphonée. Une histoire que Jason Patric prend au sérieux et hisse vers le haut, du mieux qu’il peut, avec les outils mis à sa disposition. Oui encore lui.
@ Gilles Rolland
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