Charles Eloy
Propulse- Botanique - Day 2
La seconde journée-découverte débute avec EMPTY TAXI
Confiez-vous à la conductrice franco-irlandaise Zoë Mc Pherson vous transportant dans un trip downtempo électronique lent et mélodieux. Elle circule déjà internationalement avec des arrêts à Budapest, Berlin, Aarhus et autres villes européennes.
Le premier morceau « Efé Forest », teinté d’influences ethniques vous plonge directement dans ses aventures atmosphériques en qualité de productrice et vocaliste et « performer » sur scène.
« Bending » inclut des paysages sonores avec un tempo plus rapide que les autres titres. La voix sombre nous amène vers une ouverture des cellules du subconscient avec la transe des percussions et improvisation de saxophone ou flûte.
« Brainsculpt » nous fait découvrir une autre facette de son ingéniosité dans la construction d’une composition d’avant-pop avec un tempo moyen. Sa voix d’un timbre soul se tisse avec les harmonies, arpèges et synthés oscillants qui collent bien à la mélodie.
Hier, c’était le groupe Alaska, Alaska comme hors-d’œuvre, aujourd’ hui Zoë Mc Pherson nous offre le raffinement d’un plat consistant « Eskimo ». Nous entendons des cymbales, instruments à vent, un fond d’orgue (hammond) dans un style minimaliste, influencé de R n B actualisé.
« Bars in Ljubljana Castle»« Ljubljana » est la capitale de la Slovénie. Je crois qu’il n’existe pas de seconde ville au monde avec ce nom pas évident à retenir l’orthographe.Cette composition musicale contient, il me semble des percussions d’originaires de l’Inde, le tout arrosé par des nappes synthétiques enveloppantes. Zoë nous rassemble ses idées d’ambiance, groove qui nous accompagnent durant son concert réunissant un public varié.
Zoë est capable de reproduire sur scène toute ambiance, reprenant la synergie des cultures et dépassement des genres musicaux, qu’elle a cogité en studio. Elle nous dévoile ses explorations neutroniques que nous retrouvons sur son premier EP « IRIZAJN ».
Setlist : Éfé forest, Bending, Brainsculpt, Eskimo, Bars in Ljubljana Castle
BEAUTIFUL BADNESS
Beautiful Badness est un groupe, fondé à Bruxelles début 2012, proposant un répertoire indie-pop riche en piano et en voix. Un son efficace et envoûtant renforcé sur scène par une énergie rock. A l’origine, c’est un projet solo du chanteur Gabriel Sesvoué qui s’est rapidement entouré de musiciens pour former un groupe travaillant de manière collective et qui est bien présent sur scène.La première chanson annonce un groupe avec de belles harmonies et arrangements avec des références , et pas des moindres, Queen, Jeff Buckley, Radiohead et Coldplay. Beautiful Badness offre un répertoire lyrique et énergique sans se laisser piéger dans une technique de copier/coller qui résulte dans du déjà-vu et entendu.Après une courte introduction, Gabriel chante « Run » avec une voix limpide modulée dans différentes tonalités. Il est Français, mais chante sans accent anglais hexagonal. Le guitariste accompagne durant des courts passages avec de simples riffs. La composition transmet la sensation de course ou galop, avec une pause permettant de reprendre le souffle.En Suisse, il existe des cures pour marches à pied dans les tourbières et les marais, Gabriel préfère la scène et l’anatomie de son pied est analysée scrupuleusement par les admiratrices au premier rang. Je suppose des étudiantes en milieu hospitalier qui discutent de la forme romaine, grecque ou égyptienne du pied. La passion de ses demoiselles est vite retournée à la musique.« Slipping way », un morceau lent avec toute la sensibilité du grain de voix de Gabriel. Ses acolytes sont d’une efficacité redoutable, « Slipping away », avec un tambourin pour soutenir la rythmique. A l’écouter, le temps s’efface à en oublier l’espace dans lequel nous vivons et je me sens m’envoler sur les vibratos de la guitare. « A Sunny morning » est chanté en voix de tête. Pour vous donner une idée de cette technique qui demande des années d’exercice, à l’instar de feu Freddy Mercury de Queen, Gabriel y ajoute toutes les nuances nécessaires à l’expression vocale. Les chansons sont souvent d’un format FM, ce qui n’empêche pas que le morceau « Had to do it » soit interprété d’une manière plus crasseuse venant des tripes et dont les cinq musiciens connaissent les secrets de la recette. Gabriel exprime le bonheur et l’honneur de la présence de Beautidul Badness au festival Propulse. Un régal partagé.
Partie de setlist : had to do it, Sleeping away, No more change, a sunny morning, run
Un concert aux racines folk, blues, bluegrass, country dans la bonne humeur. Pas de compte-rendu. Mon collègue Michel Preumont en a fait un qui représente bien la qualité du groupe dont détail sur Concert Monkey:
Liitle X Monkeys -@CC René Magritte – Lessines, 27 septembre 2014
Le rap, ce n’est pas mon truc. Déjà, les fans, à peine sortis de l’ adolescence me voyant prendre des notes comme un écolier, me collent. Une surprise agréable. Sur scène, les rappers chauffent de suite la salle en bougeant un maximum. Les beats de différents BPM sont en harmonie avec les voix et flow des MCs. Comme le dit une de mes collègues photographes, difficile de prendre des photos, ils ne font que s’agiter. Chaud, chaud, le public est venu faire la fête avec les sept artistes sur scène. J’espère ne pas me tromper. Ils entrent et sortent de scène, c’est comme les moutons dans un pâturage, difficile de les compter. Je suis un chroniqueur, pas un berger ou un gendarme à St.Tropez.
Ils sont bien Belges avec leur humour et dérision, le public suit. Ils ont trouvé un compromis entre le show et l’insouciance de vivre qui reste une source de créativité spontanée. Et la jeune meuf près de moi débite sans cesse, entre deux gorgées d’eau « qu’ils sont bons, qu’ils sont bons ». Faute de pralines, je lui présente une chiquette qu’elle accepte avec plaisir. Son enthousiasme double d’ ardeur. Elle les a bien kiffé, maintenant elle chante, connaissant par cœur leur argot que je ne pige pas. Je prends quelques photos, range mes notes et comme un grand frère, je me joins à la danse.