L’utilisation de robots industriels dans les entreprises serait sur le point de tripler selon une étude du Boston Consulting Group (BCG). Les investissements concernant les robots industriels qui jusqu’à présent, enregistraient une croissance de 2 à 3 % par an, devraient grimper de 10% d’ici la prochaine décennie.
Les robots représentent déjà un constituant à part entière des industries depuis plusieurs années, mais ceux-ci ne sont responsables que de 10% de l’activité industrielle. Un taux qui, selon l’étude de BCG, atteindra les 25% dans toutes les industries du monde dans dix ans. Et ce notamment en raison de la baisse significative du coût de la robotique. En effet, le prix d’un robot soudeur, souvent utilisé dans l’industrie automobile, est passé de 159 000 euros à 116 000 euros, soit une baisse de 27%. Une nouvelle baisse d’environ 22% est attendue d’ici 2025. En outre, les performances des robots ne font que s’améliorer : dotés de nouvelles technologies (capteurs de visions, systèmes de saisie) les robots sont plus rapides, plus flexibles.La combinaison de ces deux facteurs entrainera une baisse du coût moyen de la main d’œuvre de 16% en moyenne d’ici 2025, une statistique encourageante pour les industriels. Néanmoins, ce pourcentage est susceptible de varier selon le niveau de développement de chaque pays. Les territoires les plus enclins à intégrer la robotique au sein de leur usine pourront abaisser le coût de la main d'œuvre jusque 33%, contre seulement 9% pour les pays les plus lents. Maintenant que la performance et la rentabilité des robots sont en constante amélioration, les robots devraient finir de convaincre les industriels les plus réticents, quelle que soit leur taille et leur secteur d'activité.
15% moins cher qu’un ouvrier
L’intégration massive de la robotique au sein des usines ne sera pas la même selon le pays et l’état du secteur industriel de celui-ci. En fonction de facteurs comme les salaires, la productivité, les régulations d’activité, la facilité avec laquelle les tâches peuvent être automatisées, l’intégration de la robotique se fait plus ou moins rapidement. Contre toute attente, le Japon n’est pas le 1er pays à parier sur la robotique industrielle mais le 3ème après la Chine et les Etats-Unis. Viennent ensuite l’Allemagne et la Corée du Sud. Ces cinq pays concentrent à eux seuls 80% des acquisitions en robotique, un pourcentage qui n’évoluera pas lors de la prochaine décennie, selon les prévisions du BCG. D’autres pays devraient néanmoins suivre cet élan. L’étude révèle que les industriels commenceront à investir massivement dans la robotique quand le coût d’un robot par heure sera 15% inférieur au coût d’un ouvrier. Un phénomène déjà existant aux Etats-Unis dans l’industrie automobile, où un employé revient à 25 dollars par heure alors qu’un robot soudeur équivaut seulement à 8 dollars. Un écart qui continuera à se creuser, en faveur des robots.
Assouplir les lois sur le travail manuel
D’autres pays en revanche mettent plus de temps à adopter la robotique au sein de leurs usines comme le Mexique et l’Inde, pays où le coût de la main d’œuvre est extrêmement bas et où la robotique n’est donc pas indispensable pour la maintien de la productivité de leurs économies. Etonnamment, bon nombre de puissances économiques peinent à intégrer la robotique au sein de leurs industries à cause de leur lois inflexibles concernant le travail manuel, qui rendent difficile le remplacement des ouvriers par des outils robotiques. Parmi ces grandes puissances se trouvent la Belgique, la France, l’Italie, et le Brésil, qui ont déjà pu observer le déclin de leur compétitivité au fil des années à cause de la faible croissance de la productivité et la compétitivité instaurée par les autres économies exportatrices. Compte tenu de l’augmentation des coûts de la main d’œuvre dans le monde entier, il devient très important que ces puissances économiques améliorent leur productivité en investissant dans la robotique et les autres technologies industrielles, sans quoi, insiste l’étude, celles-ci constateront une baisse de leur capacité à affronter la concurrence au cours de la prochaine décennie.