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Salon International de la Photo : des artistes et des activités à découvrir

Publié le 10 mars 2015 par Lifeproof @CcilLifeproof

Débuté samedi dernier, ce salon de la photographie se tiendra à Riedisheim, près de Mulhouse, jusqu’au dimanche 15 mars sur trois sites de la commune : à l’Aronde, à la Cité Hof et au Parc Wallach. Des expositions, des rencontres et des stages sont organisés pour tous les passionnés, que nous soyons amateurs ou professionnels.

Patrick Zachmann, Cité Bassens, au Parc Wallach Crédit Photo Caroline Megel

Patrick Zachmann, Cité Bassens, au Parc Wallach. Crédit Photo: Caroline Megel

Le thème de cette 28ème édition est « La photographie Humaniste et Engagée ». Pour représenter ce genre photographique, des artistes sont mis à l’honneur. Nous pouvons citer Céline Jentzsch, qui nous fait voyager au Cachemire au milieu des récoltes de safran, Jean-Yves Louédec nous invite, quant à lui, à le suivre sur la célèbre Route 66. Mais il y a encore Oualid Ben Salem, Le Turk, David Betzinger, Thierry Edel et Francis Schroeder.

Cette année, le photographe convié est Patrick Zachmann, né en 1955. Membre de l’agence Magnum, il s’inscrit dans la longue lignée des photojournalistes, qui captent des moments de vie, à la rencontre des populations. Son reportage sur les quartiers Nord de Marseille est ici présenté dans un endroit aux antipodes de celui de la prise de vue : dans le cadre verdoyant et paisible du parc Wallach, les clichés, apposés sur des toiles cirées – l’idéal contre des intempéries éventuelles – sont exposés à la vue de tous. Les photographies en noir et blanc font parties de la série prise dans les années 1980 parmi un groupe de jeunes de la Cité de Bassens. Et vingt ans plus tard, le photographe les a rencontrés à nouveau. Leurs vies ont changé, leur environnement également et toutes ces modifications resteront figées à travers l’appareil photographique de Patrick Zachmann. Outre cette exposition en plein air, il nous présente également d’autres séries, dont celle sur les portraits de familles, visibles à la Cité Hof. Et le samedi 7 mars, il a aussi animé une conférence intitulée « Naples : La Camorra et la police », et toute au long de la manifestation, son film réalisé en 2007 – en lien avec son exposition au parc Wallach – Bar Centre des Autocars, est projeté en continu.

L'exposition à l'Aronde Crédit photo Caroline Megel

L'exposition à l'Aronde. Crédit photo: Caroline Megel

À l’Aronde, vous pouvez découvrir le résultat du concours et les quatre cents photos d’amateurs de tous les horizons. Personnellement, je reste dubitative à leur vue ; il y a vraiment quelque chose qui me déplaît dans le choix des clichés. Est-ce une obligation aujourd’hui d’utiliser à outrance les logiciels de retouche ? Je suis pratiquement certaine, qu’aucune n’a pas été l’objet d’une modification informatique. Je reste une inconditionnelle de la photographie, si je puis dire, brute. Un cliché ne peut-il pas être beau sans correction ?

Certes avec le numérique, les possibles sont infinis : transformation des contrastes, des couleurs, de la netteté, l’appareil se charge des réglages, en un clic les logiciels modifient entièrement l’apparence de l’image… Il permet de réaliser la moindre volonté créatrice de l’artiste avec une plus grande facilité. Proche d’un assistanat revendiqué, la simplicité que chacun a de réaliser des images splendides, sans déconfiture, à l’aide d’un ordinateur, engendre une divergence avec le travail fourni et méticuleux, parfois obsédant, que demande un procédé manuel. Ce qui me dérange, c’est surtout le remplacement de l’homme par l’ordinateur. Est-ce toujours de la photographie, lorsque le rendu s’apparente à de la peinture, de l’aquarelle ou du graphisme, qui d’ailleurs a remporté un prix ? Pour moi, il s’agit d’une œuvre relevant de l’infographie et non de la photographie.

De plus, je rejoins Arnaud Claass, lorsqu’il écrit, dans son ouvrage intitulé Le réel de la photographie, que « l’omniprésence de Photoshop et autres programmes, avec leurs facilités de corrections, leurs modifications de profil, leurs nettoyages et leurs nettetés artificielles, aboutit à une standardisation stylistique brutale »1. Et il poursuit par « les facilitations extrêmes offertes par le numérique, dans la banalité de ses usages courants, ont tendance à conférer à l’idée de " perfection " [… ] une allure d’impératif absolu »2. En effet, où est l’émotion, dans une photographie commune, froide, plate, parfaite ? La magie des imperfections – poussières, rayures, réactions des produits incontrôlables, les différentes qualités de papier – donnant tout le charme à la photographie ancienne, disparaît peu à peu, laissant la place à une esthétique irréprochable, mais sans âme.

Bref… pour réaliser des photographies, il faut s’équiper. Ce salon propose de palier ce manque, grâce à la bourse de matériel d’occasion et ancien, qui s’est tenu le dimanche 8 mars ; le dimanche prochain ce sera au tour du matériel neuf. Il y a donc pour tous les goûts, même une animation de pole dance à prendre en photo durant le dernier jour du salon.

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Caroline. 

Lieu : L’Aronde (20, rue d’Alsace), Cité Hof/Ruche/Grange (6, rue du Maréchal Foch), Parc Wallach (rue des Sapins) 68400 Riedisheim

Horaires : semaine de 14h30 à 19h et week-end de 10h à 19h

Tarifs : normal 5€, réduit 3€, pass 10€

www.spr-photo.fr

1 CLAASS, Arnaud, Le réel de la photographie, Trézélan : Filigranes, 2013, p.295

2 CLAASS, Arnaud, Le réel de la photographie, Trézélan : Filigranes, 2013, p.297


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