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Debout-payé / Gauz ****

Publié le 13 mars 2015 par Philisine Cave
Comme promis à Keisha, j'ai réemprunté Debout-payé à la biblio pour le terminer (je ne voulais pas au départ le garder trop longtemps et priver les autres habitués de ma médiathèque). Deux emprunts pour un même bouquin, les stats d'activité municipales me remercient ! Debout-payé / Gauz **** Debout-payé offre une lecture instructive sur les conditions de travail des clandestins et en particulier ceux qui occupent un emploi de vigile dans les magasins parisiens de parfumerie, de luxe etc. 
Le comportement de la clientèle, concentrée d'âmes humaines, y est disséqué au scalpel. Le regard vif, le verbe haut et tranchant, Gauz, à travers ses héros Ossiri, Ferdinand et Kassoum, n'épargne personne et égratigne comme il se doit, le « pays d'accueil », le fameux grand frère de l'Afrique, celui qui s'échina à imposer sa culture, à se moquer (et à affaiblir par la même occasion) des croyances ancestrales, à s'enrichir (tant qu'à faire) et à protéger des dictateurs en place : la France !
Debout-payé se lit d'une traite : tour à tour roman, pamphlet, manifeste, ce texte prend sa puissance à la fois dans la forme et dans le fond. 
Alternant les récits de vie d'Ossiri/Kassoum et les scénettes, Gauz dévoile un indéniable talent du slogan, de l'expression qui fait mouche : le métier de publicitaire l'attend, s'il le souhaite. 
J'ai aimé les réflexions dignes de cet homme instruit, sensible à la situation des mal logés, victimes de marchands de sommeil. J'ai apprécié son analyse sur notre monde consumériste et les contradictions que nous portons tous, notre éternelle envie de nouveautés, notre dispersion, notre inconstance. Le phrasé de Gauz m'a paru plus convainquant sur les petits mots : la courtitude textuelle lui sied comme un gant. 
En résumé : Debout-payé est un premier roman très réussi, à découvrir assis !
page 82  
GOÛT DE RACAILLE. Les jeunes de banlieue à qui l'on donne le titre abusif et arbitraire de racailles viennent se parfumer systématiquement au rayon Hugo Boss, ou avec One million de Paco Rabanne, une bouteille en forme de lingot d'or. Il y a du rêve dans la symbolique et de la symbolique dans le rêve.
page 122
SENS. Dans les allées des parfums, l'éclairage est feutré. Privilégier l'odorat. Dans les allées des maquillages, l'éclairage est vif. Privilégier la vue. Partout, la musique est nulle. Privilégier la surdité.  
PORTÉE DÉGRESSIVE. Dans le sens « Vue, Ouïe, Odorant, Toucher, Goût » , les cinq sens ont une portée dégressive.     Éditions Le Nouvel Attila
rentrée littéraire 2014
emprunté à la biblio
avis : Jérôme (je viens de réaliser que j'ai choisi le même extrait que toi : les grands esprits se rencontrent !), Keisha, Luociné,
et un de plus pour les challenges de Daniel et de Denis (pour la Côte d'Ivoire) Premier roman 2015Debout-payé / Gauz ****

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