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Hacker (Blackhat)

Publié le 22 mars 2015 par Cinephileamateur
Hacker (Blackhat)

"- Je ne suis pas en train de négocier.
- Ouais et bien moi si !"

Bien que je n’ai pas la prétention d’avoir vu toute sa filmographie (même si c’est un projet que je prépare ), je suis un grand admirateur du travail de Michael Mann et bien qu’il n’est, à mes yeux, pas fait que des chefs d’œuvre, son simple nom derrière la caméra peut me faire déplacer en salles. C’est donc de façon très naturelle que je me suis dirigé vers mon cinéma pour découvrir son « Hacker ».
Au début, j’ai eu un peu peur. La scène d’ouverture poussive est un peu pénible et j’ai tout de suite eu comme craintes que le film soit du même acabit. Heureusement pour moi, la suite fut d’un autre niveau à mes yeux avec l’apparition du personnage de Nicholas Hathaway et bien que le long métrage possède des longueurs certaines, j’ai néanmoins été captivé de bout en bout.
Le scénario écrit par Morgan Davis Foehl et Michael Mann à pourtant quelques facilités. Il y a bien quelques passages qu’on pourrait réduire voir même enlever. Je pense aussi aux différentes facilités scénaristique qui font que l’enchainement de l’intrigue apparait parfois un peu simpliste mais au final, bien que j’ai eu conscience de la durée du film qui dépasse les deux heures, je n’ai jamais eu la sensation de véritablement m’ennuyer.
En fait, j’ai tellement été pris dans cette intrigue, que je pense que ma note ressentie aurait même pu être un peu plus élevé. Cependant, dans sa conclusion, j’ai quand même ressenti une légère frustration. Le grand méchant n’est pas à la hauteur de mon attente durant tout ce récit et la fin m’a semblé pas assez percutante. Après, ça reste qu’un petit détail car vraiment, le spectacle proposé m’a vraiment beaucoup plu.
Concernant les thèmes de ce scénario, Michael Mann s’attaque une nouvelle fois à un nouveau monde parallèle avec celui des hackers. Le sujet est d’actualité surtout lorsque l’on voit les capacités techniques de ses personnes mais force est quand même de constater que l’on apprend rien de bien nouveau. Il manque peut-être un petit truc en plus que je ne saurais expliquer pour faire la différence.
C’est toute ses petites choses qui font que malgré la joie qu’à provoquer mon visionnage (je suis sans doute pas objectif non plus avec Michael Mann…), après ma projection j’ai eu la sensation de rester un peu sur ma faim malgré l’excellente qualité du film. Les attaques commençaient bien mais quand on voit la finalité c’est vraiment un peu frustrant je trouve tout comme la romance dont je comprends la présence même qui n’est peut-être pas foncièrement utile ici.
Si Michael Mann me fait déplacer en salles, ce n’est pas forcément le cas de Chris Hemsworth. Je n’ai rien contre l’acteur (il y a même quelques films avec lui que j’aime bien) mais jusqu’à présent, il ne m’a pas non plus emballé plus que ça. Ici, il ne déroge pas à la règle. Il est pourtant excellent en Nicholas Hathaway, il fait le job et porte bien le film sur ses épaules mais sa prestation n’est pas pour autant mémorable. Elle est excellente mais pas transcendante ou particulière (je ne sais pas trop si je suis clair dans mon avis sur ce coup-là ^^ ).
C’est la même chose également concernant Tang Wei en Lien Chen. L’actrice fait le boulot mais rien de bien marquant pour autant. Après, je ne sais pas si c’est moi, mais j’ai fait un blocage vers la fin avec son regard. J’avais l’impression qu’elle louchait (sans doute une illusion d’optique) et ça m’a un peu déstabilisé mais sans remettre en cause quand même son rôle.
En revanche, j’ai énormément aimé Leehom Wang en Chen Dawai. Le comédien est très charismatique, il a beaucoup de classe et je regrette même qu’on ne le voit pas un peu plus. On utilise bien sa complicité avec le personnage de Chris Hemsworth mais plutôt que de mettre parfois en avant la romance de Nicholas avec la sœur, j’aurais aimé que l’on joue plus avec l’amitié qui l’unit avec Chen Dawai.
Le reste de la distribution est sinon très agréable. Je ne m’attendais pas à retrouver Viola Davis ici mais dans la peau de Carol Barrett, elle est assez convaincante. Même si par moment il est anecdotique, j’ai bien aimé aussi Holt McCallany en Mark Jessup. Parmi les autres rôles secondaires, je retiens Ritchie Coster qui fait un très caricatural (mais pas dérangeant) Ellias Kassar tandis que Yorick Van Wageningen en Sadak est bon mais pas à la hauteur de mes attentes dans son traitement et son interprétation.
Niveau mise en scène, je suis une nouvelle fois très admiratif du travail de Michael Mann. Ce n’est pas forcément très original chez lui, on reconnait la patte du réalisateur mais cela reste très propre et très agréable à voir. Il y a bien quelques scènes caméra à l’épaule qui m’ont un peu dérangé (je ne suis pas très fan de cette façon de filmer) mais c’est vraiment trop peu pour me faire sortir du film. Au-delà de la scène d’ouverture (j’entends par là toute la vision dans le circuit imprimé), le long métrage fut vraiment très plaisant à voir.
Faut dire aussi qu’une nouvelle fois là encore, il y a un sacré travail qui a été fait sur la photographie. Cette dernière est magnifique. Elle met très bien en avant les différents décors du récit (c’est un projet très ambitieux pour Michael Mann), elle nous fait voyager avec les protagonistes et il y a un jeu de lumière que j’ai trouvé impeccable.
Du point de vue du montage, comme je le dis un peu plus haut, le film est assez long. Son rythme un peu lent peut provoquer l’ennui si on n’adhère pas au projet (ce qui ne fut pas mon cas heureusement). Je pense sincèrement que l’on aurait pu faire abstraction de certaines scènes et en réduire d’autres sans que cela fasse baisser l’intensité du long métrage bien au contraire.
Quant à la bande originale, elle est composée par Harry Gregson-Williams (même si celui-ci a déclaré après la sortie du film que quasiment aucune de ses partitions n’a été utilisé) et Atticus Ross. Je trouve qu’elle colle bien avec cette histoire. Là aussi, on sent qu’on est dans un film de Michael Mann mais cela ne me choque pas outre mesure. Ce n’est peut-être pas une musique que je vais aimer écouter en dehors du film mais dans le film en lui-même, c’est une bande originale que je trouve plutôt bien pensé et utilisé de façon efficace afin de contribuer à l’atmosphère générale qui se dégage de ce projet.
Pour résumer, même si ce n’est sans doute pas mon film préféré de Michael Mann et bien que je veuille reconnaître que je ne suis pas totalement objectif avec ce cinéaste, « Hacker » m’a vraiment énormément plu. Ce n’était pas gagné d’avance dans les premières minutes du long métrage mais par la suite j’ai vraiment été captivé et j’ai pris du plaisir à suivre ce film. Il y a des longueurs et la fin n’est peut-être pas à la hauteur du projet mais c’est un film efficace qui a su me plonger dans son sujet et que je reverrais certainement avec un grand plaisir je pense.
4.0


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