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Le portrait de Dorian Gray. Oscar Wilde

Par Nelcie @celinelcie

Quand j’étais en troisième (c’est-à-dire une éternité), nous avions visionné avec notre prof de français un vieux film intitulé Le portrait de Dorian Gray. Bon, le film était vieux, la vidéo pas de la meilleure qualité, même pour l’époque. Mais j’avais bien aimé l’histoire. Donc, j’avais noté dans un coin de ma tête que ouais, peut-être un jour je lirai le livre dont est tiré ce film.
Et puis, il y a quelques mois, en fouinant dans le catalogue des livres anglais à charger gratuitement sur ma liseuse, je suis tombée sur celui-ci. Allez hop ! In the liseuse.

Le portrait de Dorian Gray. Oscar Wilde

Synopsis

– Ainsi tu crois qu’il y a seulement Dieu qui voit les âmes, Basil ? Ecarte le rideau et tu verras la mienne. Il avait, prononcé ces mots d’une voix dure et cruelle. – Tu es fou, Dorian, ou tu joues, murmura Hallward en fronçant les sourcils. – Tu ne veux pas ? Alors, je vais le faire moi-même, dit le jeune homme qui arracha le rideau de sa tringle et le jeta par terre. Une exclamation d’horreur s’échappa des lèvres du peintre lorsqu’il vit dans la faible lumière le visage hideux qui lui souriait sur la toile. Il y avait quelque chose dans son expression qui le remplit de dégoût et de répugnance. Grands dieux ! C’était le visage de Dorian Gray qu’il regardait ! L’horreur, quelle qu’elle fût, n’avait pas encore entièrement ravagé sa stupéfiante beauté. Il restait encore des reflets d’or dans la chevelure qui s’éclaircissait et un peu de rouge sur la bouche sensuelle. Les yeux bouffis avaient gardé quelque chose de la beauté de leur bleu. Le contour des narines et le modelé du cou n’avaient pas encore perdu complètement la noblesse de leurs courbes. C’était bien Dorian. Mais qui avait peint ce tableau ? Il lui semblait reconnaître son coup de pinceau. Quant au cadre, il était de lui. C’était une idée monstrueuse et pourtant il eut peur. Il prit la chandelle allumée et la tint devant le portrait, Son nom figurait dans le coin gauche, tracé en longues lettres d’un vermillon brillant.

Mon avis

Alors. Mon visionnage du film date d’il y a plus de 20 ans (oh my dear !). Autant vous dire qu’il y a pas mal de choses que j’avais oublié concernant l’histoire. Et nous savons tous qu’un film ne respecte que très, très rarement le roman (ce qui n’est pas un reproche de ma part), et bien cette lecture fut en quelque sorte une redécouverte de l’histoire de Dorian Gray. Et cela ne fut pas pour me déplaire.

Bien qu’étant le personnage principal de l’histoire, nous ne faisons pas connaissance tout de suite avec Dorian Gray. Il faut attendre quelques pages avant que Bazil, peintre de son état, évoque le jeune homme. Oscar est un homme bien vu, idôlatré. Quelque part, ce début de narration m’a fait pensé à Gatsby. Cet homme dont on parle, mais dont on ne sait encore pas grand-chose. Mais la comparaison s’arrête là.

Donc voilà. Nous avons un peintre qui selon lui a peint le chef d’œuvre de sa vie, et un homme si fière de sa beauté représentée sur le tableau qu’il se dit qu’après tout, si lui pouvait rester jeune toute sa vie, il n’en serait pas mécontent. Oui, Dorian Gray est beau. Mais il a aussi un égo surdimensionné. Bien sûr quand son vœu se réalise il est aux anges. Parce que sur le coup, il n’a pas pensé qu’il pouvait y avoir des conséquences…

Le portrait de Dorian Gray, c’est l’histoire de l’ascension d’un homme du monde. D’un homme à qui tout réussit : la beauté, les femmes…. Un homme fier et arrogant. Tellement arrogant qu’il en devient mesquin avec sa fiancée et va même jusqu’à la pousser à se suicider. Un homme qui aime aussi la compagnie des hommes. Et notamment celle de Lord Henry Wotton, avec qui il va fréquenter les soirées mondaines, les bars… L’histoire d’une ascension, avant une grande descente aux enfers. Car ce portrait qu’a fait de lui Bazil va lui causer bien des soucis. Ou plus exactement il va absorber tous les travers du jeune homme. Il y a donc la crainte que ce tableau soit découvert par quelqu’un d’autre, la peur qu’il lui procure à ses propres yeux. Il y a toutes les mauvaises facettes de lui qu’il s’évertue à cacher au monde, et à lui-même en premier.
Dans un sens, Dorian Gray n’est pas si différent de n’importe quel homme : La vieillesse, la mort lui font peur. Il a des rêves d’éternelle jeunesse, et cela est-il blâmable tant que ça reste à l’état de rêve ? Et oui, nous y voilà au problème ! Tant que ça reste à l’état de rêve….
Pour sûr, le fond de l’histoire est des plus passionnant. Oscar Wilde aborde des thématiques universelles comme la beauté, la jeunesse, la peur de mourir. Mais également bien plus tabou pour l’époque, comme le démontre en quelque sorte ce triangle que forment Bazil, Henry et Dorian. Parce que oui, derrière cette envie de peindre le jeune homme, derrière ces invitations aux soirées, il n’est pas difficile de comprendre qu’il se cache plus qu’une simple envie d’amitié…

En revanche, j’ai été moins séduite par la forme. Le roman se lit bien, même si comme moi tu n’as pas un super niveau d’anglais. Mais hélas j’ai trouvé qu’il y avait trop de descriptions parasites, et surtout que celles-ci s’étiraient bien plus que nécessaire. De même, si certaines discussions philosophiques sont intéressantes, je les ai trouvées malgré tout un peu trop longues. D’autant plus que certaines me sont apparues redondantes avec l’histoire de Dorian qui se jouait à côté.
Finalement, je crois que j’aurais préféré avoir parfois plus de détails sur la relation entre Dorian et son portrait qu’entre Dorian et sa vie, sa philosophie, ses amis. Et puis, quelle déception cette fin qui arrive si vite ! Honnêtement, je m’attendais à ce que la mort du portrait soit mieux mise en scène, et non bouclée en 5 lignes. Parce que ce portrait c’est quand même le personnage principal du livre, et il méritait une meilleure sortie selon moi !

En conclusion, Le portrait de Dorian Gray m’a séduit et m’a déçu.
Il m’a séduit pour son thème, pour son côté fantastique et métaphorique de la vie.
Et m’a déçu par son style pas forcément difficile à lire mais un peu pompeux sur les bords, et surtout par cette fin trop tranchée à mon goût.

Mais que cela ne vous empêche pas de le lire si ce n’est pas fait, car y a de quoi faire travailler ses méninges avec tous les thèmes abordés.


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