La Corrèze renait de ses cépages

Qui le sait ? Au XIXème siècle, la Corrèze, et particulièrement le sud du département, fut une grande région viticole. On peut remonter plus loin puisque des textes nous apprennent que les moines de Cluny ou de l’Ordre de Malte se fournissaient en vins en provenance des communes d’Allassac et de Voutezac. Puis, un jour de 1878, le phylloxera vint, terrible, redoutable, et ici détruisit tout le vignoble. Fin du vin.

Depuis quelques années, des hommes de bonne volonté font le pari de relancer les vignes. Sur les coteaux de la Vézère, à dominante de schiste ardoisier, exposés sud-est et sud-ouest, ils ont planté du chardonnay, du chenin ( conseillé par Jacques Puisais) et du sauvignon gris pour les blancs, du merlot, du pinot noir et du cabernet franc pour les rouges et les gris-rosés. Déjà 20 hectares sont plantés avec l’objectif de 30 hectares. Une belle aventure qui montre que partout, la France dans la diversité de ses cultures, veut renaitre de ses cendres après le laminage de l’uniformisation, de la PAC, et des diktats de l’agroalimentaire.

La SCA Coteaux de la Vézère gère une partie de la production de la nouvelle IGP Coteaux du Saillant-Vézère. A l’origine, un groupe de passionnés de l’histoire de la Corrèze, des hommes de la terre qui se lancent dans l’aventure, un conseiller renommé Jacques Puisais, une jeune œnologue fraichement sortie de l’école de Bordeaux, et un investissement conséquent pour bien travailler au niveau de la vinification. Tous les atouts sont du bon coté.

Résultat une belle sélection de vins principalement en blancs car il faut pour l’instant oublier les rouges. La gamme se décompose en Sec, Tendre, Moelleux, Gris, Rouge et l’Orbaciac, un liquoreux.
La réussite vient du Sec 2012, un 100% chenin, vif, plein de fraicheur, et développant une belle minéralité. Une expression du chenin de ce nouveau terroir tout à fait passionnante. Parfait sur les charcuteries et les poissons. (8,50 €)
Le Moelleux 2012 est un bel assemblage de chenin et de sauvignon après une vendange de raisins sur-mûris. Toujours de la vivacité avec un palais finement sucré et fruité. A déguster à 12° sur des fromages bleus ou des tartes aux fruits. (12€)
L’Orbaciac est vinifié en foudre de bois à partir de chenin cueilli à la main. Un bel équilibre entre le minéral et le mielleux. De l’élégance et beaucoup de finesse. (18 €)

Une aventure à suivre, à soutenir, et des vins issus d’un « nouveau » terroir à découvrir.