Magazine Cinéma

Les Incorruptibles (The Untouchables)

Publié le 07 avril 2015 par Cinephileamateur
Les Incorruptibles (The Untouchables)

"J’ai grandi dans un quartier malfamé où on arrive mieux à obtenir quelque chose avec un mot gentil et un flingue qu’avec un mot gentil tout seul."
Cela faisait un sacré moment maintenant que je n'avais pas revu "Les Incorruptibles". Pourtant, j'adore ce film et j'en gardais un excellent souvenir. Quand l'occasion s'est présenté à moi de le revoir, je ne me suis pas beaucoup fait prier et c'est confortablement installé que je me suis mis à le redécouvrir.
Dès les premières secondes, je me suis replongé automatiquement dans cette ambiance que j'avais déjà beaucoup aimé. Quand on me parle de la mythique histoire d'Eliott Ness et d'Al Capone, je pense tout de suite à ce film qui est une référence à mes yeux. Il faut dire aussi que le scénario écrit par David Mamet d'après l’œuvre de Paul Robsky, Oscar Fraley et Eliott Ness est vraiment excellent. La tension est palpable de bout en bout et le scénario bénéficie d'une noirceur et d'un humour aussi qui font qu'on est en présence d'un grand film de cinéma.
La prohibition y est ainsi parfaitement bien décrite je trouve. Les deux camps qui s'opposent sont assez classique avec d'un côté les gentils flics prêt à tout pour faire régner la justice et de l'autre, le grand mafieux qui n'hésitera pas à utiliser la manière forte pour imposer sa loi mais ça marche. J'ai beaucoup aimé aussi le visage que l'on donne de la corruption à Chicago à cette époque. C'est très classique comme traitement mais ça fonctionne également. L'ensemble nous offre vraiment quelque chose de sombre et une nouvelle fois, j'ai été pris du début jusqu'à la fin. J'ai apprécié aussi le fait que le scénario réserve un drôle de sort à ceux qui boivent (accentuant le danger de l'alcool au temps de la prohibition).
Si cette histoire me fascine toujours autant, la distribution quant à elle garde elle aussi mon plaisir toujours intact. Kevin Costner en Eliott Ness est juste parfait. J'adore cet acteur et il est très à l'aise dans ce registre. Son duo avec Sean Connery (qu'il retrouvera plus tard dans le tout aussi jouissif pour moi "Robin des Bois : Prince des voleurs) en Jim Malone est très efficace et très drôle. Les deux comédiens sont bien complémentaire et c'est un vrai plaisir de les voir ensemble.
Pour compléter cette bande d'intouchables, j'ai apprécié aussi revoir Andy Garcia dans la peau de Giuseppe Petri / George Stone. J'aurais bien aimé en voir plus avec son personnage mais son traitement reste quand même bien foutu et ses échanges avec Sean Connery font aussi parti des moments du film que j'ai bien aimé. Charles Martin Smith en Oscar Wallace est lui aussi très bon en complétant cette bande comme il se doit. Concernant Andy Garcia et Charles Martin Smith, on peut regretter par moment leur mise en retrait dans le récit mais les deux acteurs font partie intégrante de cette équipe et ont une place très importante malgré tout.
Dans la peau du mafieux Al Capone, on ne pouvait rêver mieux que Robert De Niro. Ici, il fait ce qu'il sais faire de mieux et ça marche aussi. C'est peut être un brin caricatural surtout avec le recul quand on sait que l'acteur fut ensuite habitué à ce type de personnage. On retrouve les mêmes mimiques et les mêmes gestes habituels du comédien mais il reste parfaitement à sa place. Ce choix apparait vite comme étant logique même si j'avoue que j'aurais été curieux de voir Bob Hoskins dans ce rôle, le comédien ayant été approché en premier lieu pour incarné le gangster.
Quant au reste du casting, chaque acteur est impeccable. J'ai beaucoup aimé retrouvé Billy Drago en Frank Nitti. Habitué des seconds rôles et toujours dans le rôle du méchant de service, c'est un comédien qui n'a rien d'exceptionnel (du moins dans ce que j'ai pu voir de lui à ce jour) mais dont cela reste un plaisir coupable pour moi que de le voir donner un peu de fil à retordre à nos héros. Il a en tout cas la tête de l'emploi. J'ai bien aimé aussi Richard Bradford en chef de la police Mike Dorsett tout comme Jack Kehoe m'a fait sourire en Walter Payne, le comptable d'Al Capone.
Bien que je n’aie pas vu toute la filmographie de ce cinéaste, j'aime beaucoup ce que j'ai pu voir de Brian De Palma et ce long métrage compte même parmi mes préférés de ce réalisateur. Il faut dire aussi qu'il y a un sacré travail. Le Chicago corrompu des années 30 y est bien représenté et malgré quelques touches d'humour, on a ce qu'il nous faut en noirceur pour rendre le film crédible. La scène dans le bar avec la petite fille qui veut rendre un "cartable" continue d'être marquante je trouve (comme à chaque fois pour moi quand on touche à un enfant) ou encore la scène avec la batte de base-ball (censuré un temps en Belgique) diaboliquement efficace. Ce ne sont que des exemples parmi tant d'autres mais le film est quand même assez sanglant sans pour autant tomber dans un voyeurisme gratuit.
Les cadres sont eux aussi bien pensé. La caméra de Brian De Palma semble se balader dans ce récit. On a le droit à des plans que je trouve somptueux comme la scène de la gare (et son hommage au "Cuirassée Potemkine") qui est un classique du genre ou celui d'Eliott Ness sur un toit que l'on voit d'en bas et que je trouve d'une très grande beauté. Si la réalisation est bien ancré dans son époque, le long métrage n'a en tout cas pas pris une ride à mes yeux et s'avère toujours aussi plaisant à suivre.
Que dire aussi des différents décors qui sont très bien exploités, des costumes que j'aime beaucoup, des différents accessoires qui me plonge avec délices dans les années 30 le tout portés par une très belle photographie et un montage réussi qui fait qu'on ne voit vraiment pas le temps passé. Quant à la bande originale composée par Ennio Morricone, on sent la patte du compositeur face à ce western urbain et sa musique est juste d'une logique imparable. Sa musique est indissociable de cette œuvre et colle parfaitement à l'ambiance.
Pour résumer, le plaisir de revoir "Les Incorruptibles" est toujours intact. Entre son scénario efficace, son casting de grande classe et sa mise en scène brillante porté par une musique excellente, on est en présence d'un grand classique du cinéma qui à mes yeux n'a pas pris une ride. J'ai adoré me replonger dans ce film qui fonctionne toujours sur moi et qui me fascine toujours autant. Avec le temps, il y a bien quelques petits trucs qui font que maintenant on peut trouver certaines choses un peu clichés tant cela a déjà été vu et revu mais le film de Brian De Palma possède une telle intensité que je ne boude pas mon plaisir. Référence dans son genre, ce film de gangsters avec son humour léger et sa noirceur efficace font que ce film reste toujours à mes yeux un chef d’œuvre que je ne me lasse pas de voir.
5.0


Retour à La Une de Logo Paperblog