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[RussianTechTour] « Le potentiel des start-up russes en matière de compétences techniques est immense »

Publié le 10 avril 2015 par Pnordey @latelier

Quel est l'intérêt des investisseurs étrangers pour le marché russe des start-up ? C'est la question à laquelle L'Atelier a voulu répondre, à l'occasion du Startup Tour de Saint Pétersbourg.

Entretien avec Timo Felin, associé chez Helsinki Ventures, fonds d'investissements finlandais spécialisé dans le early stage.

L'Atelier : Quel attrait représente l'écosystème start-up russe pour une société de capital risque basée en Finlande ?

Timo Felin : Nous nous tournons de plus en plus vers la Russie et certaines anciennes républiques soviétiques en raison de l'énorme potentiel que possèdent leurs start-up en matière de compétences techniques. Pour l'instant, celles-ci ont très peu de visibilité sur ce que représentent les marchés européens et américains, quelles sont les possibilités et leur capacité à les pénétrer. Nous essayons donc de leur fournir des pistes sur la mise en place de business models pertinents, sur les besoins du consommateur et la proposition de valeur qu'on peut leur apporter, afin qu'elles puissent plus facilement intégrer les marchés occidentaux.

Quels secteurs sont, selon vous, les plus porteurs ?

Nous ne nous concentrons pas sur des niches spécifiques, mais sur les start-up du numérique en général. Par contre, il est vrai que le profil de mes collègues fait que nous nous tournons de plus en plus vers les domaines des technologies média et marketing. Nous n'en sommes qu'à la phase de création de portfolio dans cette région et nous n'investissons pour le moment que dans les start-up le composant. Une fois que nous aurons permis à quelques unes de s'implanter parfaitement, nous serons alors plus à même d'investir plus par le biais d'Helsinki Ventures.

Quelle est votre vision de l'écosystème technologique de la Russie ?

L'écosystème est particulièrement compétent du point de vue technique. Depuis quelques années, on constate une véritable transition entre des technologies « copycat » et la création de solutions bel et bien innovantes. Nous avons notamment dans notre portfolio une start-up nommée Tai.st qui permet de personnaliser n'importe quel logiciel s'appuyant sur le cloud afin d'améliorer l'expérience consommateur et de réduire les coûts liés au développement de logiciel.

Quels rapprochements pourraient être faits ou ont déjà été faits entre vos deux pays et d'autres d'Europe du Nord ?

Les liens sont nombreux entre la Finlande et la Russie en raison de leur proximité géographique. Il y a déjà eu d'occasionnels investissements de la part de la Russie envers la Finlande, mais rien de systématique. Je suis, par ailleurs, à la tête d'une organisation, VC Zone, dont le but est de promouvoir les investissements en capital-risque dans la région Baltique. L'un de nos objectifs principaux pour cette année est l'accompagnement des investisseurs russes visant systématiquement l'Europe afin de les aider à trouver des cibles. Car avec les récentes évolutions politiques et économiques de ces dernières années, beaucoup d'entreprises et d'individus tentent leurs chances en Occident.

Pourquoi est-il si difficile pour les investisseurs russes de dégager des profits sur les start-up russes ayant dépassé la phase d'amorçage ? Est-ce plus facile pour les investisseurs étrangers ?

Selon moi, les investisseurs étrangers auront plus de difficultés que leurs homologues russes pour réussir à dégager de l'argent grâce aux start-ups, tout simplement parce que ceux-ci ont une meilleure connaissance du marché. Je n'ai pas une vision claire du succès des investisseurs russes, par contre, j'ai pu constater que beaucoup d'entre eux sont encore en phase de réflexions sur comment mener leurs investissements et sur ce qui pourrait être une réussite ou non. Une fois l'écosystème plus mature, des investisseurs plus expérimentés (ou qui sauront apprendre rapidement ou auront un budget plus conséquent) prendront place sur le marché. De plus, ce qui joue beaucoup dans le potentiel de réussite dépend des opportunités de sorties pour les start-up. Puisque le marché des fusions et acquisitions est minime et que l'introduction en bourse n'est pas vraiment une option, cela ne laisse pas vraiment d'opportunités pour les investisseurs de mettre au point une stratégie de sortie.

Qu'est-ce qu'on peut attendre de l'écosystème des start-up russes dans les années à venir ?

C'est difficile à dire car cela dépend particulièrement de la politique du pays. Par contre, je suis certain que dans dix ans les entrepreneurs russes avec toutes les capacités qui sont les leurs seront toujours là. Si tout va bien, le marché devrait rapidement entrer en phase de maturation mais il est vrai que le développement de la Russie est particulièrement ralenti par ces problèmes géopolitiques.

Traduit de l'anglais par Aurore GERAUD


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