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Une question légitime sur l'évolution des bordeaux

Par Mauss

Lors d'une de nos visites en Bourgogne cette semaine, au Montrachet, un excellent hôtel-restaurant (* Guide Rouge) à Puligny-Montrachet, un mien ami nous avait porté le cru 1947 du Château La Tour du Pin Figeac.

Nous étions 4 convives, avec Messieurs Ernst Loosen et Claus Burmeister. Donc, à part bibi, des gens sérieux, mais niveau cardinaux en goguette. Des pointures complexes comme on les aime.

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 Le sujet du jour
  
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Il y a un livre, je crois, sur les origines des noms de crus : quelqu'un le connaît ? 
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Ce Marsannay est une véritable petit bijou de la côte de nuits  LA GRANDE QUESTION On a déjà évoqué cette question qui me tarabuste : oui ou non, est-ce que les grands bordeaux d'après 1982 offriront, avec le temps, des impressions, des sensations, des émotions du même style que ce que nous offrent quelques rares vins des années 40/50/60 sans même parler des icônes des années 20 et 30 ? Qu'on nous comprenne bien : comme Michel Bettane nous l'a écrit ici à plusieurs reprises, il est plus qu'évident qu'un nombre bien plus conséquent de crus bordelais ont maintenant des capacités de vieillissement dont n'osaient même pas rêver bien des crus classés. On est totalement d'accord sur ce point. Mais en dégustant maintenant des 1982 et années suivantes, on doit se rendre compte d'une certaine évidence : les impressions que nous offrent ces vins des années 80 n'ont rien à voir avec celles que nous a données, ce lundi dernier, ce LA TOUR DU PIN FIGEAC 1947. Bien sûr, vous pouvez dire qu'il faut encore attendre une ou deux décennies pour oser un tel jugement. Mais là, j'en doute plus qu'un chouilla. Ce seront certainement de belles bouteilles, mais est-il osé de dire que les évolutions de culture et de vinification constatées depuis 1982 apporteront certes de belles émotions, mais de quel niveau ? Dans le temps, quiconque achetait des grands crus les mettait en cave pour de longues années, tant les tannins étaient violents. Comme de nos jours, on boit - malheureusement - les beaux vins bordelais bien plus jeunes, les producteurs ont adapté leurs méthodes de culture et vinification : c'est un fait. Les maturités maximales sont devenues la règle et nier que cela a eu une influence, c'est se mentir. Le Vieux Château Certan 1964 dont a parlé récemment est un autre exemple qu'on peut mettre en évidence. Il y a dans ces vieux vins quelque chose qui dépasse les descriptions classiques. Là, ce LA TOUR DU PIN FIGEAC était très facilement au niveau des fabuleux Cheval-Blanc 1947 qu'on a pu dégusté, avec quelques amis du GJE à 3 reprises.  On pourra nous répondre que 1947 en rive droite a été un millésime unique et on dira même que sans doute, il y a d'autres crus qui ont eu cette sublime évolution et qui dorment encore dans quelques caves bordelaises. On dira aussi qu'on a eu la chance d'avoir une bouteille (en provenance directe de la propriété) impeccable et que, comme chacun le sait, il n'y a pas de grands vins mais seulement de grandes bouteilles. D'accord.  Il n'empêche que cette expérience nous donne le droit de poser la question : est ce que oui ou non les grands bordeaux d'après 1982 auront ce type d'évolution vers l'ineffable  ? Un mot sur le très beau Marc Colin Chassagne-Montrachet PC "Vide-Bourses". Un vin qui a plus qu'impressionné Ernst Loosen dont les amateurs connaissent bien ses rieslings qui sont une des références absolues de ce cépage, toutes régions mondiales confondues. C'est avec cette qualité de chardonnay que ces crus blancs de la Bourgogne atteignent des sommets. Ce voyage en Bourgogne nous a permis également de déguster quelques vins du millésime 2006, aux antipodes, question style, de la richesse voluptueuse du Malconsorts de Dujac dont on a parlé ici ces dernières semaines : comme quoi, là encore, dans un même millésime, on peut trouver des vins qui montrent à quel point, dans une même région, sur le même millésime, on peut trouver des vins plus qu'étonnants, certains sur la puissance et la volupté, d'autres sur la finesse et la complexité. Une belle leçon.  Le Grand Vin ? Une leçon d'humilité, de surprise et, plus que jamais, l'outil par excellence de convivialités si nécessaires en ces temps passablement compliqués. Merci à ces amis généreux qui n'hésitent jamais à sortir de leurs caves ces joyaux de la viticulture européenne. Chiche que Snoopy dont on sait qu'il a un Van Gogh et un billard dans ses appartements, a ce style de vin dans sa cave : 
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