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Exposition BERNHARD RÜDIGER

Publié le 26 avril 2015 par Idherault.tv @ebola34
Exposition BERNHARD RÜDIGER Exposition BERNHARD RÜDIGER du 6 mai au 3 juillet 2015 au Frac LR FRAC LANGUEDOC-ROUSSILLONVernissages Mardi 5 mai 2015
ESBAMA : 18h / Frac LR : 19h30 / Aperto : 20h Christian Gaussen, directeur artistique de l'ESBAMA
+ ÉCOLE SUPÉRIEURE DES BEAUX-ARTS DE MONTPELLIER
MÉDITERRANÉE MÉTROPOLE
FRAC LANGUEDOC-ROUSSILLON
4, rue Rambaud - BP 11032 - 34006 Montpellier Cedex 1 - 04 99 74 20 35/36 - www.fraclr.org
Du mardi au samedi de 14h à 18h, sauf jours fériés - entrée libre
Le Frac Languedoc-Roussillon pilote le réseau : www.artcontemporain-languedocroussillon.fr + Galerie APERTO

Exposition du 6 mai au 3 juillet 2015 au Frac LR et à l'ESBAMA
Exposition du 6 au 20 mai 2015 à la galerie Aperto

À l'occasion des expositions qui lui sont consacrées à Montpellier par l'École supérieure des beaux-arts de Montpellier Méditerranée Métropole, le Fonds régional d'art contemporain Languedoc-Roussillon et la galerie Aperto, Bernhard Rüdiger fait état d'un travail en cours. Il donne à voir un ensemble d'œuvres que l'on pourrait aborder de manière rétrospective mais, plutôt qu'un catalogue de son art, l'artiste nous invite dans une bibliothèque où seraient déposés des objets au statut proche de celui des livres : des objets qui produisent du sens, plaçant le spectateur face à une histoire passée ou en cours, voire même, de manière plus inattendue, à venir.
Trois phases, trois lieux, trois propositions distinctes d'une même pensée qui ne cesse d'indiquer l'étendue de l'art, ce domaine sans limites temporelle ou spatiale, dans lequel l'invention formelle oblige à des allers-retours incessants.
Cette approche de l'art est celle d'un artiste italien dont les paradigmes culturels se sont élaborés à partir de la fréquentation dans les cités, dans les jardins, dans les campagnes, de l'art mais aussi de l'architecture, de la mode ou du design. Il suffit de regarder l'art italien, de se promener dans les villes, pour comprendre cette notion particulière de la " fréquentation " qu'il implique, quelle chance !
Pour Rüdiger, travailler c'est promener son regard et, avec lui, des réflexions aussi intimes que politiques, des rêveries de la volonté, dans un espace partagé avec le public. Cette promenade se poursuit au fil de son propre imaginaire poétique, mais grâce aussi aux constructions d'un imaginaire plus collectif : celui de Pinocchio (au Frac) à côté de Da Vinci et de ses machines ; celui, peut-être, de la rupture du modernisme marquée par le Futurisme (la présence d'Umberto Boccioni, la radicalité de Piero Manzoni ou de Lucio Fontana), ou plus récemment encore celui forgé par des artistes importants comme Ulrich Rückriem, Thomas Schütte. Enfin, dans les travaux plus récents, il faut indiquer la rencontre de la musique contemporaine, à partir des œuvres de Giacinto Scelsi ou de Karlheinz Stockhausen, deux
compositeurs qui renvoient à la culture italienne et aux racines allemandes de Bernhard Rüdiger.
L'architecture, comme forme réunissant tous les autres arts, fut un moteur puissant de l'invention à la Renaissance (la ville naît du crayon d'artistes qui ne sont pas encore des architectes) ; elle rationalisait ce qui s'étendait de façon éparse, la ligne étant au service d'un dessein politique, dans une conscience nouvelle que partageaient des artistes lettrés, chercheurs et fins politiques, avec les puissants qui gouvernaient alors.
Bernhard Rüdiger se saisit de cette culture pour installer au Frac et à l'École des sculptures ouvrant différentes perspectives, qu'elles soient sociologiques ou ontologiques. C'est le désir d'humanité qui crée chez lui une sculpture éloquente, tendue entre rigueur et gravité, mais toujours sonnante.
Ainsi, à l'École, terrain de prédilection des expériences partagées, un travail de compagnonnage avec des étudiants lui a permis de poursuivre ce rêve aérien qui le préoccupe depuis longtemps, et qui s'incarne année après année dans des pièces de plein vent, sonores et éoliennes. Le temps d'une série de workshops, l'artiste est devenu un " maître " d'atelier, reprenant cette tradition de la transmission par la relation à la maitrise technique qui s'offre comme liberté au cœur des contraintes. De cette aventure artistique est née une œuvre étrange en bois cintrés, aboutissement d'une complicité qui a conduit l'artiste à partager, à la galerie Aperto, sa signature avec ses jeunes assistants. Ils sont sept qui se sont émancipé ainsi de leur " statut d'étudiant ", dans la réalisation d'une installation commune, conçue à partir des modalités de production d'une sculpture en bois étuvé. La " machine à étuver " ayant été elle-même le prétexte d'une " battle " entre jeunes artistes, associant Bernard Rüdiger autour de la notion d' " articulation ". Étonnant !

LES EXPOSITIONS

L'exposition de Bernhard Rüdiger se décline sur plusieurs sites.

Au Frac Languedoc-Roussillon, Bernhard Rüdiger montre une série de sculptures qui confrontent le visiteur à une expérience physique mettant en jeu l'objet, le corps et l'espace. Autour d'une marionnette en bois grandeur nature, un Pinocchio tenu en équilibre par un grand ballon blanc qui sort de son nez, plusieurs terres cuites blanches d'environ 2 mètres de hauteur sont suspendues au plafond. Comme des vases, elles sont creuses à l'intérieur et le spectateur peut y entrer avec la tête comme sous un chapeau où deux ouvertures lui permettent de regarder l'extérieur. La sensation agréable et étrange qu'éprouve le visiteur attentif aux sons changés par le matériau est interpelée par le titre de ses sculptures Kuklux Klan. Le spectateur, le visage masqué, vient d'observer le monde d'un point de vue caché et obscur sous les capuches du mouvement raciste sudiste des États-Unis d'Amérique.

À l'ESBAMA, Bernhard Rüdiger propose une sélection d'œuvres construites autour de la forme jumelle. L'expérience de la dimension physique se fait inquiétante par le double regard que les formes sollicitent. Comme si chaque œil du visiteur pouvait se confronter à une seule des formes jumelles. Construites autour de la notion de son, les sculptures sont de véritables caisses résonnantes comme Unbekannte Vögel N.3 (d'après Erich Nossack) produite pour l'occasion avec la collaboration des étudiants de l'ESBAMA. Dans d'autres œuvres comme Hammerbrockstrasse 43, la matière de la terre cuite cherche à retrouver les sons et la chaleur d'un des immeubles détruits de la ville de Hambourg en 1943.

À la galerie Aperto se tient un dernier volet autour d'une œuvre collective, La Machine à vapeur, réalisée et co-signée par Photo Luc Jennepin Bernhard Rüdiger et les étudiants de l'ESBAMA qui ont produit avec lui les différents volets de l'exposition : Émile Copello, Kevyn Goutanier, Marion Lisch, Gaël Michou, Yann Petrovich, Chloé Viton, Hugo Ziegler.
La Machine à vapeur est le fruit d'un travail collectif.
Un outil fabriqué sur mesure pour la réalisation d'une œuvre qui devient à son tour une pièce pensée et conçue ensemble, pour l'exposition.


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