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Oeuvre poétique – Alejandra Pizarnik

Par Moglug @Moglug

Oeuvre poétique – Alejandra PizarnikAprès Texte d’Ombre, je continue la lecture de cette poétesse argentine en empruntant à la bibliothèque ce volume épuisé chez Actes Sud. L’objet livre tout d’abord attire l’attention par le rose de sa couverture et sa forme allongée. Je suis forcée de noter tout de même qu’il n’atteint pas physiquement la qualité des publications d’Ypsilon. Ce premier constat est l’occasion de remarquer le travail des typographes et éditeurs et l’impact qu’il a sur la lecture d’un texte poétique. Le livre d’Actes Sud étant plus dense et moins aéré, je perds en confort de lecture et m’attarde moins sur les mêmes mots qui m’avaient bouleversés chez Ypsilon.

La traduction ensuite, ici Silvia Baron Supervielle er Claude Couffon se partage les huit recueils composant l’édition. Je ne m’attarderai pas sur ce point, si ce n’est que quoique ponctuellement différente, la traduction est très globalement similaire, pour un même poème, à celle d’Étienne Dobenesque pour Textes d’Ombre. Je constate également qu’Oeuvre poétique, contrairement à ce que son titre laissait présager n’est pas tout à fait exhaustif. Plusieurs textes inédits ont été intégré dans l’édition d’Ypsilon que je ne retrouve pas ici. Les éditeurs n’ont pas non plus fait les mêmes choix dans l’ordonnancement des poèmes.

Parlons poésie maintenant. Une fois encore, les vers d’Alejandra Pizarnik me saisissent. J’ouvre le livre au hasard :

un trou dans la nuit
soudain envahi par un ange

Et c’est bien ainsi que j’aime lire Pizarnik, au hasard des pages, m’emplir des vers, des mots. Du temps suspendu, du temps triste, de l’espace sauvé. Chaque ligne est une surprise, une course arrêtée dans mon quotidien, et chaque fois la même émotion. Presque systématique.

Quelqu’un mesure en sanglotant
l’étendue de l’aube.
Quelqu’un poignarde l’oreiller
en quête de son impossible
place de repos.

A trop lire Alejandra Pizarnik, je suis facilement envahie par une profonde mélancolie, triste et parfois désespérée. A lire quatre vers de manière impromptue, je m’attache d’avantage aux espaces ouverts. Je suis rassérénée.

Tous les recueils n’ont pas la même tonalité, le rapport à l’Autre, s’il est toujours présent n’est jamais autant développé que dans Textes d’Ombre. Le vide, l’impossible, l’inaccessible, le « presque là » sont autant de notions récurrentes et justement dites. L’exil, la mort, les fleurs, le vent. A tout lire d’affilée, j’en perd l’empreinte propre à chaque recueil.

Voilà qui m’incite à posséder ces vers et à retourner en librairie, puisqu’il me faudra bientôt rendre ce livre emprunté et épuisé. J’ai hâte de relire ces poèmes cette fois soigneusement composés et imprimés, séparément, par Ypsilon.

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Challenge Poésie 2014-2015

Oeuvre poétique – Alejandra Pizarnik


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