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[Critique] Shameless U.S.

Publié le 14 mai 2015 par Pauline R. @Carnetscritique

★★★★☆

Franck Gallagher ( William H. Marcy), père célibataire et alcoolique notoire, a accumulé, durant plus de vingt ans, six enfants : Fiona, Lip, Ian, Debbie, Carl et Liam. Toute la famille vit dans une maison de la banlieue pauvre de Chicago. Les factures sont payées par les trois aînés (21, 17, 15 ans) qui trouvent toutes sortes de combines pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur père délabré. SHAMELESS est une chronique de cette vie décousue, dans laquelle la fauche, l'entraide et les situations délirantes ont un rôle prépondérant.

[Critique] Shameless U.S.

: sans honte, sans regret, sans limite, sans scrupule. Le cocktail détonnant entre précarité et humour nous brûle les entrailles. Mais qu'est-ce que c'est bon ! Encore ! Les dialogues taillés à la serpe s'enchaînent, crus et trash, au rythme d'une mise en scène et d'une caméra frénétiques, qui collent à la vie de cette famille... et d'une multitude de personnages secondaires qui gravite autour d'elle. Tous plus cinglés et/ou dépravés les uns que les autres, ils amènent leur lot de loufoquerie hilarante. On assiste ainsi à un numéro d'actrice hallucinant de SHAMELESSJoan Cusack (" Sheila ") en femme paumée, attachante, hystérique et sado maso !

Dans SHAMELESS, on appelle un chat un chat, une bite une bite. Pas de polish bien pensant, " c'est du brutal ". Ames sensibles s'abstenir. La sexualité, abordée sans tabou et dans ses grandes largeurs par des images sans retenue, surfe sur les préjugés misogynes et les codes du porno, jusqu'à provoquer une gêne chez le spectateurs. Interdite aux moins de 16 ans aux Etats-Unis, la série (un remake de la version originale anglaise) montre une vision de l'Amérique actuelle décomplexée et déjantée à vous faire froid dans le dos. Que ce soit dans les bars, les supermarchés ou aux services sociaux, tout le monde semble à côté de ses pompes. La survie devient la règle, au détriment de la vie. Au premier degré, tout ça donne souvent envie de pleurer, tant l'équilibre est fragile et les enfants livrés à eux-mêmes. Fiona ( Emmy Rossum), l'aînée, incarne cette démerde. Armée d'un charisme maternel, elle fait tourner la maison au quotidien, au lieu de faire des études : pas d'argent, pas d'université. C'est le système qui broie les plus faibles et les plus pauvres. This is America ! L'intelligence est ici mise à contribution pour ne pas se retrouver dans la rue. Dans cette jungle, la maison est l'arche du salut, le dernier endroit où l'on se sent en sécurité. Car le rythme de la série provient essentiellement de l'insécurité constante. Entre le manque d'argent et la personnalité plutôt spéciale de certains membres de la fratrie, on ne s'ennuie pas.

[Critique] Shameless U.S.

SHAMELESS réserve son lot de -bonnes et mauvaises- surprises et de situations folles qui virent souvent au burlesque. La série nous inclut avec force dans le quotidien, inverse les rôles dans la famille, fait évoluer les responsabilités des personnages. On est souvent secoué, mais on s'attache, parfois malgré nous, à chacun, à tour de rôle, au gré de leurs moments de bravoures. On rit, on pleure, on râle, comme si l'on faisait partie de la famille Gallagher. En voyant SHAMELESS, les Etats-Unis paraissent bien loin de l' eldorad o où tout est possible. Jamais série n'a aussi bien mérité le titre de " comédie dramatique " !

Alors que la cinquième saison vient de s'achever aux Etats-Unis, la chaîne productrice Showtime, vient d'annoncer un sixième opus diffusé en 2016. En France, la série est diffusée sur Canal + et sur Numéro 23.

Pauline R.


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