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Prise de parole en public : les 8 exercices que vous n’aviez jamais faits !

Publié le 08 juin 2015 par Frederic Canevet @conseilsmkg
Prise de parole en public : les 8 exercices que vous n’aviez jamais faits !

Nous avons le plaisir de recevoir Pascal Haumont de http://www.illycom.fr, formateur en communication orale et animateur d’événements.

Dans cet article il nous explique 8 exercices que vous n’aviez jamais faits pour la prise de parole en public.

Vous pensez avoir tout lu, tout vu, tout entendu sur la prise de parole en public… et vlan, voilà que je vous mets devant les yeux 8 exercices que vous n’avez absolument jamais faits.

Et il y a une bonne raison à cela : je les ai moi-même inventés et jusque-là je ne les avais jamais partagés en dehors du cercle de mes stagiaires. Bande de veinards !

Le concept est simple : un problème, pan, un exercice à faire seul ou en groupe.

C’est parti !

Vous ne savez pas quoi faire de vos bras : adoptez les gestes métaphoriques

Dans la vie de tous les jours, vous trouvez tout un tas d’utilité à vos bras, vos mains et vos doigts : ouvrir une porte, tenir un stylo, curer votre nez… vous ne vous posez jamais de question.

Même quand vous êtes à la machine à café et que votre collègue Elodie termine son expresso, mais que ça met du temps parce qu’elle est très bavarde, et que du coup ça fait bien longtemps que vous vous êtes débarrassé de votre gobelet…

Eh bien vous savez très bien comment gérer votre corps. Si vous lui répondez quand elle vous en laisse l’occasion, vos mains parlent naturellement avec vous.

Eh bien, il se passe quelque chose de très étrange quand vous prenez la parole en public : il semble que vous preniez soudain conscience de l’existence de vos bras et que vous les trouviez aussi gênants qu’une blague de Tonton Marcel au moment du toast du mariage de votre cousine, celle qui a épousé un noble.

Et du coup, vous vous posez la question : « mais qu’est-ce que j’en fais ? »

Qu’est-ce qui se passe pour que vous en arriviez là ?

Eh bien tout simplement, comme les regards sont braqués sur vous, vous avez le sentiment d’être jugé.

Et bam, vous prenez conscience de votre corps : il vous gêne ce corps, parce que vous n’êtes pas habitué à l’utiliser pour convaincre.

Alors adoptez un truc simple : les gestes métaphoriques.

Hein ?

Ce sont des gestes qui illustrent tout ce que vous dites.

Si vous dites « il y a une différence mineure », vous rapprochez votre pouce et votre index pour montrer que c’est petit.

geste-main

Si vous dites  « d’une part… d’autre part », vous montrez dans le vide quelque chose à votre gauche, puis vous montrez quelque chose à votre droite.

Si vous dites « l’ensemble du groupe », vous dessinez un cercle dans l’air avec vos index.

Si vous dites « il y a une différence mineure entre d’une part le prévisionnel qu’on avait établi en 2014 pour le Q1 2015 et d’autre part le réalisé à fin mars 2015 », vous rapprochez votre pouce et votre index pour montrer que c’est petit, puis vous montrez dans le vide quelque chose à votre gauche, puis vous montrez quelque chose à votre droite.

Si… enfin bref, vous avez compris le principe.

Ce truc-là va vous sauver !

Parce que vous n’aurez plus aucune question sur ce qu’il faut faire avec vos bras, vos mains, vos doigts : ils accompagneront naturellement votre discours et renforceront visuellement votre propos.

Les leaders les plus charismatiques sont ceux qui font les gestes les plus amples et les plus nombreux.

J’en parle plus en détail (et de 5 autres choses) dans mon ebook : « Les 6 choses qu’on ne vous dit jamais sur la prise de parole en public ».

Vous avez peur d’occuper l’espace : imitez Gérard Depardieu !

gerard depardieu

Si vous arrivez d’une autre planète, laissez-moi vous décrire Gérard Depardieu : c’est un gars qui prend de la place.

Il prend de la place avec son corps, avec ses bras, avec sa voix, avec ses mots, avec ses excès… Il prend énormément de place en fait !

Si quand vous prenez la parole, vous avez le sentiment que les gens voient quelqu’un de « petit », vous avez le sentiment de ne pas être entendu et que votre impact n’est pas à la hauteur de votre idée, c’est que vous ne prenez pas assez de place… Littéralement.

Essayez donc ce truc : parlez comme si vous étiez Gérard Depardieu, décollez les avant-bras de votre corps, faites-vous entendre par les gens du 671ème rang, faites-vous voir à 1,2 kilomètre…

Par contre vous n’êtes pas obligé de boire 6 litres de vin par jour,  ni de vouer un culte éternel à Vladimir Poutine…

Enfin, vous faites comme vous voulez, mais dites pas que c’est moi qui vous ai donné ce conseil alors.

Vous n’êtes pas assez percutant : soyez un prédicateur américain !

predicateur

Franchement c’est pas mal. Enfin, c’est pas « si mal » comme on vous dit parfois.

En vrai, c’était à peu près carré, vous avez dit tout ce que vous vouliez, vous avez pu répondre à toutes les questions… mais qu’est-ce que c’était ennuyeux !

Personne ne vous l’a dit parce que personne ne vous le dit jamais, mais certains ont eu envie de tourner la clé dans votre dos.

Ou de se tirer un épisode de Derrick dans la tête pour voir si c’est plus entraînant.

D’autres ont regardé six fois leur montre pour voir si l’aiguille avançait bien ou si vous aviez ce pouvoir incroyable d’arrêter le temps.

En fait, il faudrait pas grand-chose, mais pour l’instant ça ronronne, ça démarre pas, ça vrombit pas.

Vous êtes coincé en première parce que vous avez jamais appuyé sur l’embrayage.

Vous savez où il est, mais il vous semble trop loin pour votre pied.

Et puis vous vous dites que tout le monde doit se sentir bien à l’arrière de votre minibus qui roule à 60.

Regardez dans votre rétroviseur : tout le monde dort.

Visez le prédicateur à l’américaine.

Son boulot c’est de convaincre, d’embrigader, certains diront de manipuler.

Et il utilise tout ce qui est possible : son corps, son visage, sa voix et ses mots.

Il est très théâtral, en fait des tonnes, fait des mimiques, varie le ton, crée des silences…

Et vous vous dites : « il en fait trop ». Vous avez raison !

Et pourtant vous devriez chercher à l’imiter.

Parce que dans l’enthousiasme et le dynamisme, il pousse le curseur jusqu’à 200 sur une échelle de 100.

Mais vous, comme vous partez de -2, si vous décidez de faire la même chose vous allez arriver à 80.

Et ce sera parfait, même si vous avez l’impression d’en faire trop !

Je faisais faire cet exercice récemment à une stagiaire un peu monocorde, un peu statique.

Je lui ai ensuite demandé l’image qu’elle pensait renvoyer, elle avait le sentiment d’être « un clown ridicule ».

Les autres l’ont détrompée : c’était tout simplement parfait en terme de dynamisme et d’énergie.

Vous perdez le contact visuel avec le public : « les yeux dans les yeux »

regard

Voilà une intervention qui n’est pas facile.

Vous maîtrisez pas mal le sujet, mais vous n’avez pas eu le temps de peaufiner. Du coup vous cherchez parfois vos mots.

Et c’est le moment crucial.

Comme vous avez un peu peur du regard du public dans ce moment de difficulté où vous vous sentez vulnérable, vous décidez de chercher vos mots partout ailleurs : au plafond, par la fenêtre comme si vous étiez pris d’une passion soudaine pour le pot de géranium moribond suspendu au balcon du 3ème, ou encore sur les chaussures en daim bleu de votre collègue Elvis.

De fait, vous perdez la connexion avec votre public.

Vous êtes l’écran de pub qui passe au milieu d’un match entre Nadal et Djokovic : c’est le moment où tout le monde pense à autre chose.

Et en général on ne se replonge pas dans le match immédiatement, on commence à reconnecter à 40-30.

Il va donc vous falloir faire quelque chose d’assez peu naturel : continuer à regarder votre public dans les yeux pendant que vous cherchez vos mots.

Pour y parvenir, voici un exercice à faire en groupe :

L’orateur parle. Les personnes du public lèvent toutes la main. On ne doit baisser la main que lorsqu’on a le sentiment d’avoir été regardé pendant trois secondes à la suite dans les yeux par l’orateur.

Si l’orateur regarde ailleurs (le plafond, le géranium, Elvis…) tout le monde lève le bras de nouveau.

Et on recommence jusqu’à ce que ça devienne un réflexe pour lui.

Ça peut le rendre chèvre, mais ça marche à tous les coups !

Vous parlez trop vite : soyez un 45 tours

disque

J’explique pour les plus jeunes d’entre vous : en 20 avant l’iPhone, on écoutait encore de la musique sur des vinyles.

Ce sont des disques qui tournaient à la vitesse de 45 tours par minute pour les plus petits (les deux-titres) et de 33 tours par minute pour les plus grands (les albums).

Pour les 78 tours, je vous laisse demander à vos arrière-arrière-grands-parents. Même moi je n’en ai vu qu’en polaroïd (je vous expliquerai ce que c’est plus tard).

Bref, le jeu rigolo consistait à l’époque à mettre un 45 tours à la vitesse de 33 tours.

Ça faisait une voix toute grave qui parlait très lentement et c’était franchement rigolo.

Je peux vous dire que ça marche vachement bien avec « la chenille », l’inoubliable tube de la Bande à Basile.

A faire en dégustant un sirop Teisseire Grenadine et deux BN avant Récré A2.

Ceux d’entre vous qui parlent trop vite doivent imaginer qu’ils sont un 45 tours qu’on passe à la vitesse de 33 tours. Mais pas exactement.

La difficulté va être d’aller chercher la vitesse plus lente tout en conservant le dynamisme, l’enthousiasme et votre souffle unique.

Parce que dynamisme et enthousiasme ne sont en aucun cas synonymes de vitesse.

C’est-à-dire qu’en aucun cas vous adopterez une voix grave et traînante, mais vous ralentirez le débit, comme si les secondes étaient plus longues.

Et comme vous parlez trop vite, c’est ainsi que vous allez trouver un rythme adapté tout en gardant un corps et une voix engagés.

Vous avez des tics de langage : adoptez les pauses

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Un tic de langage, euh, c’est vraiment quelque choseuuuuuh qui parasite le discours. Euuuuuh, quand on l’a remarqué chez quelqu’un, euh, eh bien, euh, on n’entend plus que ça. Euuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuh. Voilà. Et donc, euuuuuuh, voilà.

Franchement, quand vous faites ce genre de chose, vous êtes carrément dur avec votre public.

Même les gars de chez Carglass ils ont pas de tic de langage. Et pourtant ils sont quand même très agaçants.

Le « euh », c’est le plus courant des tics de langage.

Mais il y en un tas d’autre : en vrai il y en a autant que la peur du silence peut en inventer, c’est vous dire si on va loin.

Cela peut être « voilà », « donc », « quoi », « alors »…

Mais pourquoi est-ce qu’on les balance en pleine phrase ces mots qui ne servent à rien, qui parasitent le discours, qui le hachent menu-menu, au point qu’il en perde sa saveur ?

Parce qu’on a peur du silence !

silence

(silence)

Quand on prend la parole en public et qu’on fait un silence, on trouve ça abominablement interminable.

On a l’impression de subir une torture et du coup on n’a qu’une envie : que ce silence s’arrête.

On a le sentiment que les regards du public convergent tous vers soi et que chacun se dit « mais qu’est-ce qu’il attend pour reprendre la parole cette espèce de grosse feignasse qui n’a rien trouvé de mieux que de se reposer entre deux mots ?! ».

On se sent comme nu devant une armée de requins qui n’ont eu pour toute nourriture que de la compote asperge-brocoli depuis la dernière fois qu’on a vu Raymond Barre à la télé.

On pense ça et on est à côté de la plaque !

Parce que le public a besoin de silences. Le silence remplit trois fonctions :

  • Il aide le public à digérer une notion complexe qui mérite qu’on y passe un petit temps de réflexion
  • Il crée une transition pour préparer ce que vous allez dire ensuite
  • Il crée une forme de suspens qui relancera l’attention de votre auditoire

La solution est donc simple : vous réparez vos tics de langage en les remplaçant par des silences.

Vous réparez, vous remplacez : comme Carglass finalement !

J’en parle plus en détail (et de 5 autres choses) dans mon ebook : « Les 6 choses qu’on ne vous dit jamais sur la prise de parole en public ».

Vous êtes monocorde : enseignez la physique quantique !

maths

Si vous êtes comme 99% des gens, vous n’y comprenez rien à la physique quantique.

Il y a même une grosse grosse chance pour que vous ne sachiez pas du tout ce que c’est.

Il y a même une chance pour que vous n’ayez jamais entendu l’expression.

Il y a même une toute petite chance pour que vous sachiez mettre votre langue en gouttière tout en faisant bouger vos oreilles. Mais ça n’a aucun rapport.

Bref, si vous rencontrez des difficultés à être percutant avec votre voix par excès de monocordisme (c’est pas que ça existe pas comme mot, c’est que ça rentrera dans le dico en 2026) ouvrez immédiatement la page de Wikipédia consacrée à la physique quantique.

physique quantique

Maintenant, imaginez que vous sachiez exactement de quoi il retourne et que vous souhaitiez faire comprendre tout ça à un auditoire composé de mamies, d’enfants de CE2 et de fans de la série des Karaté Kid.

Vous n’aurez pas d’autre choix que de rendre les choses intéressants avec votre corps, votre visage et votre voix parce que vous ne comprenez pas vraiment les mots.

Les deux trucs pour être plus efficace dans cet exercice c’est d’insister sur les mots importants comme s’ils étaient écrits en lettres dorées puis surlignés et soulignés, et ensuite de marquer des vrais silences à chaque point, chaque virgule et avant et après les mots importants.

Tout le contraire de monocorde.

Vous verrez, vos interlocuteurs seront fascinés comme devant la vidéo d’un chat qui joue au ping-pong avec un rouleau à pâtisserie.

Appliquez ensuite la même chose dans vos interventions orales.

Vous êtes facilement déstabilisé : jouez aux définitions

dictionnaire

Lorsque vous êtes déstabilisé, vous avez tendance à trembler des jambes, à faire un pas en arrière, à ravaler votre salive, à avoir le cœur qui bat très vite, à devenir rouge, à suer à grosses gouttes et sûrement tout un tas d’autres choses super agréables qui vous sont propres.

En gros vous avez envie de partir à la vitesse d’un Lance Armstrong au galop.

Il faut que vous travailliez la posture, la posture du leader.

La posture de celui ou celle qui mène la danse même dans les situations difficiles.

La posture de celui ou celle qui ne montre pas qu’il ou elle est un peu en galère pour répondre.

Voici un exercice qui fera de vous un leader tout terrain et qui se fait en groupe.

L’orateur est debout.

L’un des membres du groupe lui demande « Qu’est-ce que c’est qu’un pilzut ? ».

Cherchez pas frénétiquement sur Google : ça ne veut rien dire. J’ai écrit « pilzut » comme j’aurais pu écrire « crafounatier » ou « blopougère ».

L’idée, même les moins perspicaces d’entre vous l’auront compris, c’est de donner un mot qui n’existe pas.

A ce moment-là, si vous êtes l’orateur, vous devez tout faire pour que votre trouble, voire votre détresse, ne soit ni visible sur votre corps et votre visage, ni audible dans votre voix et dans vos mots.

Il s’agit donc de mobiliser toute vos énergies pour avoir l’air calme, serein et sûr de vous.

Vous pouvez gagner du temps en raillant la question : « Ah tu ne sais pas ce que c’est qu’une jouclière ? Eh bien je suis très étonné ! ».

Vous allez bientôt réaliser qu’adopter cette posture de « je suis sûr de moi » en toute circonstance, est bien le résultat d’un choix conscient : vous décidez d’adopter cette attitude.

Si vous n’y parvenez pas du premier coup, le questionneur doit vous interroger sur un autre mot. Tentez de nouveau.

Voilà pour ces 8 exercices qui vous aideront à surmonter 90% des soucis que l’on rencontre quand on prend la parole en public !

Pour d’autres conseils tous plus pertinents les uns que les autres, je me suis surpassé en vous proposant

– un excellent livre blanc de la prise de parole en public,

– un inoubliable guide pour faire un PowerPoint impactant

– et un émouvant ebook : les 6 choses qu’on ne vous dit jamais sur la prise de parole en public.

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Profitez-en bien !


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