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[Critique] 7 DAYS IN HELL

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] 7 DAYS IN HELL

Titre original : 7 Days in Hell

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Jake Szymanski
Distribution : Kit Harington, Andy Samberg, Karen Gillan, Michael Sheen, Mary Steenburgen, Lena Dunham, Will Forte, Serena Williams, June Squibb, John McEnroe, Lyssa Roberts, David Copperfield…
Genre : Comédie/Faux-documentaire
Date de sortie : 11 juillet 2015 (TV)

Le Pitch :
Retour sur le match de tennis entre le gentil Charles Poole et le turbulent Aaron Williams, deux légendes de la discipline. Un affrontement titanesque qui dura 7 jours et qui bouleversa l’ordre établi…

La Critique :
Le concept est à lui seul complètement fou : revenir sur un match de tennis fictif entre deux champions hauts en couleurs. Un match qui a duré 7 jours ! HBO, connu pour son audace et pour la suprématie fréquente de ses séries, a osé partir dans une direction complètement farfelue, en plein Wimbledon, et a offert à ses téléspectateurs un délire total, à la fois foutraque et sans concession.

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Quelle surprise de retrouver Kit Harington dans un truc pareil ! Jusqu’ici principalement connu pour interpréter le ténébreux Jon Snow dans la série HBO Game of Thrones, l’acteur change radicalement de registre et prouve qu’il a plusieurs cordes à son arc. Son personnage, Charles Poole, est un génie du tennis. Le genre de type élevé sur un cours, la raquette à la main. Un cador donc, mais un cador complètement idiot, dont les interventions, lors des interviews, se résument à une succession de déclarations consternantes, révélant tout autant sa naïveté que sa bêtise. Faisant de chacune des interventions en question de grands moments de n’importe quoi, Harington réussit à faire instantanément oublier Jon Snow. Physiquement mais pas seulement, grâce à une palette d’expressions finement étudiées, histoire de brosser judicieusement un personnage à la fois attachant, furieusement drôle, mais aussi un poil irritant. La performance est appréciable et sous ses airs de grosse blague, annonce de multiples possibilités pour la suite de la carrière de l’acteur.
De l’autre côté du terrain, Andy Samberg est Aaron Williams. Une star de la discipline, frère adoptif des sœurs Williams, aussi connu pour ses talents de sportif que pour sa propension à vivre sa célébrité comme une rock star. Coupe mulet et tenues très « 80’s » à l’appui, Samberg, l’une des stars de la comédie américaine, en ce moment dans la série Brooklyn Nine-Nine, laisse exploser une folie contagieuse parfaitement dans le ton. Entre la parodie et l’extrapolation totale, l’acteur campe une sorte d’hybride entre John McEnroe (qui fait d’ailleurs partie des intervenants) et Rod Stewart et offre à ce faux documentaire quelques-uns de ses plus graveleux points d’orgue. En cela, le passage de la prison suédoise, en dessin-animé, atteint des sommets, en détournant également des images d’archives d’un jeune et rutilant Dolph Lundgren. Car oui, non content de partir dans tous les sens sans chercher une quelconque unité, le film mélange les genres. En cela, le passage ubuesque durant lequel le docu s’attache inexplicablement à un dessinateur de procès, vaut son pesant de cacahuètes.

Sur le papier, 7 Days in Hell s’avérait énigmatique et potentiellement drôle. À l’écran, il explose, ne se pose jamais et s’avère en effet hilarant. Sans s’imposer de quelconques limites, il brosse une parodie du monde du tennis et de la célébrité, à grand renfort de fausses interviews réalisées avec la complicité de plusieurs célébrités (John McEnroe, Mary Steenburgen, Lena Dunham, Will Forte…). Sorte de long sketch qui n’aurait pas dépareillé au Saturday Night Live, 7 Days in Hell démontre du caractère frondeur de HBO et de sa capacité à tenter de nouvelles choses, y compris les plus délirantes. One shot jubilatoire, parfois peut-être un peu excluant, mais remarquable dans sa capacité à pousser très loin le bouchon, ce « mockumentaire » surréaliste fera même à n’en pas douter aimer le tennis à ceux qui y sont habituellement allergiques. Parce qu’au fond, il n’est pas vraiment question de tennis. Il s’agit avant tout d’une satire très « sale gosse », à l’humour bien gras. Celui qui tâche et qui forcément, ne peut, et ne veut pas plaire à tout le monde.

@ Gilles Rolland

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Crédits photo : HBO / OCS


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