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Merci à Jean-François Coche-Dury

Par Mauss

Du temps des grandes heures, quand l'insouciance permettait des acquisitions conséquentes de grands vins encore inconnus pour une vaste majorité - et donc à des prix remarquables - , il était possible d'obtenir des allocations conséquentes de crus aujourd'hui classés tout en haut des hiérarchies.

Les relations avec quelques producteurs, liste étroite où nous mettons Jean Gautreau dans le top 5 (une barrique réservée par an !!) avec Luciano Sandrone et la famille Trimbach, allaient plus loin que l'estime et la bête relation "acheteur-vendeur" pour l'évidente réelle amitié qui se construisait patiemment au cours des années, des décennies.

Dans le contexte si particulier des journées médiévales à Ribeauvillé - un soleil magnifique ce jour, et un monde fou-fou - il n'était que temps de remercier Jean-François pour un cadeau magnifique qu'il nous fit à l'époque, à l'année de naissance du premier des 4 marmots de la famille. 

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… et oui, un magnum de Perrières 84 ! Année de naissance du n° 1 Bon : soyons honnête : juste un chouilla "over the hill", mais avec une telle élégance, une telle totale jouissance de ce cru merveilleux de Meursault (qui mériterait le rang de "grand cru"), qui montre si besoin est, à quel point des grands blancs de la Côte de Beaune peuvent allègrement tenir des décennies. Une rondeur magique, une finale royale et un velouté en bouche allant au-delà de ce qu'on peut attendre d'un vin ayant plus de 30 ans.Soyons aussi honnête : cet art du grand vin que déploie avec une telle évidence Jean-François Coche-Dury, il le doit à son Père, un bourguignon plus bourguignon que lui, tu meurs ! C'était une génération pour laquelle seul le travail comptait, une époque où il n'y avait pas de Parker ou Meadows, où c'étaient des amateurs avertis qui venaient chaque année, humblement, prendre leur allocation sans discuter des prix ou des qualités. Ah certes, il y avait des règles à respecter : il fallait venir soi-même ou sinon, on pouvait s'attendre à des surprises. ne pas venir, c'était tout soudain ne rien recevoir et s'il était encore des nôtres, Jean-Claude Vrinat vous raconterait comment il sauta dans sa voiture le lendemain d'un appel à la propriété afin de récupérer son dû.Demandez aux Santini ou aux  Troisgros : on n'envoie pas le sommelier : c'est le patron qui y vient ! Non mais… il y a des règles non dites à respecter ! :-)C'était aussi une époque où, les dames s'absentant pour des tâches de belle noblesse, on allait au fond du jardin, déterrer quelque magnum de Volnay jalousement enterré (un soir de pleine lune ?) pour étudier doctement, à deux, une évolution masculine qui pouvait nous laisser sans voix.Merci Jean-François pour ce magnum de toute beauté qui a vaillamment  attendu plus de 30 ans afin de nous faire apprécier cette noblesse du grand vin. Il a son petit frère pour notre n° 2 et ce sera encore là un beau moment d'histoire entre deux familles.Il aura 30 ans lui aussi cette année et un 1986 de Meursault, ce ne sera pas triste, j'en suis certain !Amis lecteurs : sachez garder ainsi dans ce noble format qu'est le magnum, quelques grands noms du vignoble bourguignon ! 
 

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