Dans le monde du vin, il y a plusieurs types de monographies dédiées aux grands noms du vin, domaines ou châteaux.
Certaines sont le fruit de journalistes-écrivains, telle celle sur la Romanée-Conti ( Richard Olney) mais la plupart sont des commandes de propriétaires soucieux de marquer une évolution majeure ou un anniversaire historique.
Ce sont généralement des ouvrages catégorie "beaux livres", à prix conséquent, richement illustrés et généralement bien écrits.
Ne pas confondre avec quelques livres traitant d'une AOC de prestige, tel le très beau livre sur l'appellation Montrachet.
On pourra ainsi trouver en librairie le 17 mars (€ 50) chez La Martinière, 224 pages sur le château Angelus, propriété de deux familles bordelaises : les De Boüard de Laforest et les Grenié.
La couverture : ICIS'il est une propriété qui a généré ces dernières années une flopée d'articles plus ou moins bien intentionnés, soit pour discuter l'évolution architecturale du Château, soit pour questionner le rôle d'Hubert de Boüard de Laforest lors de l'élaboration de la dernière monture du CLASSEMENT des grands crus de Saint-Emilion, c'est bien ce Château Angelus qui a atteint, avec Château Pavie, le niveau suprême du classement… qui est encore dans les arcanes de sa confirmation juridique définitive eu égard aux recours de propriétés mécontentes de procédures qu'elles contestent.
C'est un autre sujet, traité sur ce blog sur d'autres billets et nul doute que chacun à Saint-Emilion espère une conclusion rapide de ces cheminements en cours de justice. Ici, nous avons avant tout Jane Anson, une saxonne solidement installée à Bordeaux (diplômée DUAD, professeure à l'Ecole du Vin de Bordeaux) qui narre l'historique de ces familles sur cette propriété depuis des lustres. N'ayant pas la plume d'un pro comme Nicolas de Rouyn qui vient de parler de cet opus sur son blog (ICI), je convie donc mes lecteurs à lire son compte rendu. … ce qui me permet d'évoquer d'autres points… Je retiens donc de mon côté à quel point dans de belles propriétés viticoles, on a des familles historiques qui ont certes connu les aléas de finances heureuses ou délicates, et dont la tâche finalement essentielle est de passer aux générations suivantes un domaine, un château qui aura encore monté en réputation, en qualité des vins, en respect prioritaire du terroir. Jane Anson dit très bien tout cela et gageons que Stéphanie de Boüard-Rivoal qui a été chargée de la direction des affaires par les deux familles propriétaires saura mener Angelus vers d'autres sommets. Qu'il nous soit permis d'exprimer un souhait : ne jamais oublier qu'un vin n'est vraiment grand que lorsque son faiseur n'oublie jamais l'humilité nécessaire à sa création. S'il faut citer des exemples, chacun saura les trouver très facilement sur Vosne-Romanée. Oui, la Bourgogne peut donner des leçons en la matière à Bordeaux. In fine, j'adore la préface signée par Guy Savoy, un chef qu'on ne peut pas ne pas aimer. Figurez vous qu'il sait écouter quand vous parlez ! Un cas, c'est certain ! :-)