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Une vue intéressante sur les primeurs : celle de Bernard Burtschy

Par Mauss

On devrait toujours saluer la liberté de parole de certains journalistes, tant cette catégorie devient peau de chagrin. Il est vrai que ceux qui sont sur les payrolls d'organes de presse toujours soucieux d'être choisis par les riches annonceurs que sont, par exemple, la Champagne ou les Groupes "produits de luxe" impliqués dans le vin, sont souvent obligés, nolens-volens, de se relire avant publication.

Cette année à Bordeaux, on assiste à plusieurs faits :

- c'est plus ou moins plié, mais grosso modo une majorité de commentateurs parle pour les 2015 d'un "grand millésime". Certains diront au niveau des 2009 ou 2010; d'autres comme la famille Duboscq (Château Haut-Marbuzet) évoque plus le 2005. C'est selon, mais c'est bon.

- Olivier Bernard, patron de l'UGCB, est devenu l'Hercule contemporain des Ecuries d'Augias en souhaitant un profond nettoyage du monde hétéroclite qui arpentait aux frais généreux de l'UGCB, les routes d'Aquitaine pour écrire - dans le meilleur des cas - une mauvais copie de ce qui est dit par 5 ou 6 vrais connaisseurs-dégustateurs-journalistes et en grosse moyenne pour bafouiller des jugements très proches du n'importe quoi. Bref : un grand nettoyage était urgentissime.

La chose se complique par sa décision de ne plus proposer des dégustations à l'aveugle, chacun sachant, in fine, qu'un vin, heureusement ou non, se juge aussi sur son étiquette capable de nuancer des points de vue incapables de préjuger le potentiel d'un vin sans en connaître l'origine. Jancis Robinson et quelques autres pointures ont marqué vivement leur désapprobation de la chose. Mais c'est un autre sujet sur lequel on reviendra fatalement.

Revenons donc à ce qui a été écrit sur le site du FIGARO VIN :

Voilà l'adresse du billet de Bernard Burtschy : ICI.

Merci de ne pas dire bien trop hâtivement qu'il est encore dans un Bordeaux-Bashing. Rien de plus faux quand on le connaît et quand on se souvient à quel point, avec sa petite équipe habituelle, il est un des tout rares à arpenter systématiquement pendant les primeurs toutes les propriétés ouvrant leurs salons pour proposer leurs vins en dégustation où ils font un travail sacrément consciencieux.

En fait, Bernard Burtschy se place sous l'angle des prix et cette approche, ma foi, est assez nouvelle. Elle mérite d'être approfondie car le passé montre bien que plus d'un millésime a vu ses prix "primeurs" chuter jusqu'à plus de 30 %. Donc, en se mettant nettement du côté du consommateur, ce statisticien créateur du modèle du GJE, annonce clairement la couleur : il est là pour le consommateur, pas pour le producteur. Cela vous semble évident ? Et bien non ! On a trop connu ces 3 dernières décennies des écrivaillons seulement soucieux d'avoir accès aux tapis rouges qui satisfaisaient à peu de prix leur ego généralement en catégorie "costaud".

Comme c'est la plume vin du FIGARO, gageons qu'il va y avoir du remous à Paris comme à Bordeaux. Viendra t'il quand même pour cette semaine des primeurs début avril ? Je ne sais. Mais une chose est sûre : il n'y a plus, pour l'amateur, d'intérêt financier d'acheter en primeur.

D'une part parce que les volumes de vins et surtout les alternatives sont pléthores;

et d'autre part parce que lors des ventes de la GD deux ans plus tard, l'amateur a toutes les chances de trouver le vin final (et non un échantillon ± travaillé) avec, espérons le, les notes des critiques sérieux donnant leurs impressions sur le produit final, celui qui est en bouteille. Bref : il aura de bons outils pour faire ses choix. Et ça, c'est fondamental pour éviter ensuite les déceptions qui fleurissent de blogs en forums.

Vous allez me dire que le Bordeaux des "grands vins" se fiche comme de sa première culotte du marché français, et que seuls comptent le marché des USA (toujours excessif dans ses amours et rejets) et les marchés asiatiques où les décisions d'achat ou non sont quand même plus complexes à comprendre que celles de nos amis américains.

Comme chaque année, avec quelques amis amateurs, on donnera ici des impressions de dégustations, avec étiquette, en rappelant avec insistance qu'à notre niveau d'amateurs, ce sont des commentaires sur le plaisir, l'émotion octroyés par ces vins en élaboration. Chacun pourra critiquer plus tard ces impressions quand ces crus arriveront sur le marché.

Nos lecteurs connaissent notre point de vue écrit plusieurs fois sur ce blog : ne proposer les primeurs qu'aux professionnels courtiers et négociants. Point. La presse ? Qu'elle fasse son travail une fois les prix fixés (afin de pouvoir indiquer des RQP) et une fois le vin en bouteille. Exactement ce qu'écrit Bernard Burtchy.

Sûr ! Ça va jaser grave dans les chaumières à colonnades grecquo-romaines parsemant les routes d'Aquitaine.

:-)

Va savoir, Charles !

RESTONS MODESTE : DEUX DESSINS D'UNE GRANDE PUISSANCE POUR MODERER NOS PROPOS

$poj$po

 

ôihpih


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