… quelques considérations éparses suite à 48 heures de la vie d'un honnête homme (enfin : presque) : bibi. Un voyage lyrico-bacchusien la semaine dernière partant de Bordeaux vers la Saxe teutonne (Dresden) pour une Traviata en costumes modernes - ce qui a le don de m'énerver un max - et surtout un Lohengrin qui sera une nouvelle référence tant tout était à l'unisson au sommet : un chef passionné - Christian Thielemann - , une Elsa parfaite - Anna Netrebko - un Lohengrin qui ira loin - Piotr Beczala - , et une mise en scène + costumes reléguant la version Werner Herzog aux oubliettes.
Mais bon : on est là pour parler vin. Au programme, il y avait la visite d'un domaine renommé, probablement le plus au nord-est de l'Europe, qui produit en bio plusieurs étiquettes : riesling, auxerrois, effervescent, pinot blanc, mais surtout un très beau traminer et un gewurztraminer sans sucrosité excessive.
Weingut Klaus Zimmerling (ICI) Riesling, Traminer, Gewurztraminer, Auxerrois, Pinot Blanc Si ici les rieslings ont une finale douce inattendue, sans que cela soit d'une typologie VT ou SGN, on reste surpris par une richesse étonnante des crus pour une région si nordique. Mais le plus beau cépage ici est le Traminer : à rapprocher de ceux produits dans le nord italien du style Maso Furli ou Cesconi. Toutes les bouteilles sont sous capsule et uniquement en format 50cl avec quelques rares magnums. C'était un dimanche, et les locaux remplissent sans problème les tables pour quelques dégustations accompagnées de quelques mets simples, bons et sans chichi. Une façon complète de voir le vin, la nature, la conversation. Un oenotourisme naturel assez dans les gênes des amateurs allemands. Le prix des vins navigue quand même entre € 15 et € 30 pour donc des 50cl.L'épouse du vigneron, Dame Malgorzata Chodakowska (ICI), est une artiste dont les sculptures - beaucoup en fontaines - peuvent être des compagnes idéales dans les domaines, comme Smith Haut-Lafitte ou Castello di Ama, où l'art a une place d'honneur. Une cave taillée dans la montagne La prochaine sculpture : compter six mois de création Une des statues-fontaines avec vue sur la vallée de l'Elbe
Des stammtische (ICI) pour des citadins plus que bucoliques Autres photos de Dresde
La Frauenkirche : les pierres noires sont celles récupérées et remises à leur place originelle Une première pour bibi : un office protestant avec orchestre et cantate 129 de J.S. Bach par le choeur de la Staatskapelle de Dresde, un ensemble musical de renommée mondiale Une fresque de 109 mètres des rois locaux sur la Friedrich-August - Strasse. Un petit miracle : après le bombardement, ce fut ce qui resta de moins détruit : il n'y a eu que 200 carreaux à recréer et mettre en place ! Vue globale : ICI Dresde était une ville riche, avec sur les rives de l'Elbe des propriétés très teutonnes, et dans un environnement de campagne toujours hyper-préservé. On est très "natur" dans cette Saxe encore amoureuse de Napoléon. L'opéra : rigoureusement reconstruit à l'identique : ça a dû coûter bonbon !
Il faisait très chaud ce dimanche après-midi : mais des milliers de spectateurs ont pu suivre en direct, sur grand écran, cette représentation historique de Lohengrin.
Où est Hervé Bizeul là-dedans ?
Non : Hervé n'était point à Dresde. L'opéra n'est pas encore sa tasse de thé matutinale. Ça viendra peut-être un jour. Il est plutôt jazzy et autres formes de musique qui me sont étrangères… quoique, les Floyds, c'est du grand !
Simplement à mon retour de Dresde, avec un passage à Paris, rencontre inopinée avec le sieur du Clos des Fées qui avait organisé au Bristol une présentation complète de tous ses vins en différentes tablées selon le style ou la couleur des vins.
Le succès de cette manifestation est une preuve évidente que de plus en plus d'amateurs s'attachent à des propriétés, veulent mieux connaître, veulent discuter et de telles rencontres directes semblent véritablement une formule à développer.
Plus que jamais, le vigneron doit communiquer et aujourd'hui, on a les outils pour ça, fan de zou ! Et à un prix plus que parfaitement acceptable.
Il semble que le coût de ce type de présentation n'est point supérieur au coût d'une participation à un salon alors même que les visiteurs savent ici qu'ils n'ont en dégustation que les vins d'un seul domaine. Et Paris est quand même, en France, le gisement de clients potentiels de loin le plus important.
Hervé m'a parlé aussi d'un prochain salon, des vins "mature" en provenance d'une poignée de propriétés souhaitant présenter aux amateurs des vins encore disponibles d'anciens millésimes arrivés à leur sommet. Voilà aussi un concept qui ne peut que se développer.