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"Battlestar Galactica" : espace, ton univers impitoyable

Publié le 18 juillet 2008 par Bebealien

Il m’arrive parfois d’accumuler un retard considérable sur mes petits camarades cinéphiles ou dvdvores. C’est donc largement après tout le monde que j’ai décidé de me mettre moi aussi à la série Battlestar Galactica. Et force est de constater que j’aurai franchement du me lancer plus tôt. Mais je n’y peux rien moi, si les space opéra me donnent en général envie de dormir, et que du coup j’étais peu enclin à me jeter sur celui-ci !

Battlestar Galactica – Le Space Opéra en grande forme

Dans le futur, l’humanité est répartie sur douze colonies spatiales. Après une guerre sanglante avec les Cylons, des robots créés par les humains, la paix règne. Alors que comme chaque année un émissaire humain est envoyé sur une station spatiale afin de confirmer l’armistice, une étrange blonde escortée par des centurions Cylons fait son apparition. Peu de temps après, la station explose. S’en suit des explosions nucléaires sur plusieurs des colonies, infiltrées par des Cylons à apparence humaine. La population survivante se réfugie sur de vieux vaisseaux comme le Battlestar Galactica afin de fuir. La guerre vient de recommencer et les humains doivent maintenant se trouver une nouvelle planète d’accueil…

Le commandant Lee Amada (Edward James Olmos) et son fils le capitaine Appolo (Jamie Bamber), dirigeants du Battlestar Galactica

Battlestar Galactica est le remake d’une série éponyme des années 70 avec entre autre Dirk Benedict (Futé dans l’agence tout risque) dans le rôle de Starbuck, pilote de génie. A l’origine, Sci-Fi avait juste commandé une mini-série histoire de tâter le terrain. Mais devant le succès public et critique de ce double épisode extrêmement réussi, BG devient une série à part entière avec une profondeur rare.

Je ne sais pas si certains d’entre vous ont vu l’ancienne série, mais elle avait besoin d’un sacré dépoussiérage. Et sur ce coup, tout y passe. Les scénaristes commencent par l’inacceptable pour les fans : changer Starbuck en femme. Les insultes ont fusés, puis les fans se sont faits tout petits devant l’évidence d’un tel choix. BG nouvelle version se veut à la fois novateur et dans son temps. Deuxième entorse à l’original : les Cylons peuvent maintenant prendre apparence humaine, certains d’entre eux n’ayant même pas conscience de leur condition de robot. Enfin, il existe plusieurs modèles de chacun d’entre eux, menant parfois plusieurs vies en parallèle…

Numero Six (Tricia Helfer), LA grande méchante

Les thématiques abordées sont particulièrement intéressantes. Sur le fil conducteur de la recherche éperdue d’une planète d’accueil, la série s’intéresse surtout aux rapports humains. Car ses héros sont loin d’être des modèles. La plus part d’entre eux cachent des secrets ou des blessures assez profondes. Ils font des erreurs ou des choix extrêmement durs, ils mentent, ils deviennent paranoïaque, ils deviennent des dangers les uns pour les autres… L’écriture est d’une finesse rare, et les personnages finement interprétés. En se basant sur un casting de quasi-inconnu, la série réussit le tour de force de donner un chacun un statut iconique quasi-immédiat. De ce côté-là, c’est du grand art !

Starbuck (Katee Sackhoff) et Appolo, les deux meilleurs pilotes du Galactica

Ce qui fait la véritable force de cette série, c’est l’implication que l’on ressent envers les personnages. On comprend leurs doutes et leurs erreurs. Ils sont en permanence tiraillés par des choix difficiles. Faut-il par exemple détruire un vaisseau civil de dix mille personnes susceptibles d’être infiltré par les Cylons ? Faut-il résoudre une rébellion carcérale par la violence ou accepter de se soumettre à des doléances dures des prisonniers ? Le fait que l’humanité se repose uniquement sur cinquante mille survivants rend ces choix épineux et rend chaque perte humaine tragique. C’est cette ambiance de fin du monde, en se rattachant à un minuscule espoir de survie, qui finalement donne le ton qui finit de nous accrocher comme spectateur.

Boomer (Grace Park), une pilote qui va connaître quelques difficultés…

Pour le versant spatial qu’une telle thématique nécessite, on sort également un peu des sentiers battus. D’une part les scènes de dogfight sont particulièrement réussies, d’autre part les sorties spatiales ne se résument pas forcément à des combats. On assiste à des séquences d’entraînement, de patrouilles inutiles… Bref on sort de la routine discussion/baston.

Vous l’aurez compris, BG est une énorme réussite, clairement une des meilleurs séries de ces dernières années. Je faisais la grimace en me disant que ca serait chiant à regarder. Aujourd’hui je suis véritablement accroc, et je savoure chaque épisode. Oubliez les Lost, Prison Break, 24 et compagnies… avec leurs héros stéréotypés. Ici on parle avant tout d’humain et du concept d’humanité. Et putain, qu’est-ce-que c’est bon !


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