Pollo al ajillo
Crédit photo : Zsuzsanna Kilián/SXC
Je ne mange jamais de viande. Enfin presque… Pour moi seule je cuisine parfois des abats, des saucisses, de la viande hachée ou des côtelettes de porc si j’ai pu en acheter en action. Les morceaux de choix sont trop onéreux pour ma bourse. Je ne suis pas une carnivore frénétique. Si dans les pays riches la plupart d’entre nous continuons à manger de la viande chaque jour, nous allons ruiner la planète tout en créant des poches de faim partout. De surcroît, j’estime que manger de la viande de mammifère relève du sacré, car il faut enlever la vie d’animaux que je considère comme nos cousins. J’ai en horreur la manière dont sont traités la plupart des animaux d’élevage. A mon avis manger de la viande devrait être réservé aux jours de fête, comme autrefois. Il n’y a pas si longtemps, quand j’étais enfant, dans la plupart des familles suisses, le poulet qui a présent est devenu banal, était encore une viande, à l’instar du le rôti, consommée uniquement le dimanche. Les repas de la semaine étaient composés de légumes, saucisses, oeufs, fromage, céréales, confitures, légumineuses, lard, que l’on servait avec parcimonie. Et hors de question, pour nous autres enfants, d’avoir le frigo ou le garde manger à disposition pour nous servir de n’importe quoi à n’importe quelle heure. On mangeait à l’heure des repas et des goûters. Basta! On ne cuisinait pas allégé à l’époque, mais les problèmes de surpoids et de cholestérol étaient plus rares que de nos jours. Bref, je m’égare pour dire, que pour recevoir Alexandra et Angèle, j’ai souhaité mettre les petits plats dans les grands, et leur servir une viande simplement préparée, car Alexandra comme beaucoup d’adolescents, n’aime qu’une palette restreinte d’aliments et de recettes de cuisine. Pour la protéine, j’avais pensé cuisiner des côtelettes de porc. Quand, au supermarché, j’ai vu le prix des minuscules côtelettes proposées, je suis restée pétrifiée. Même les morceaux du cou, abondamment entrefilés de gras, dépassaient largement mon budget. Après dix minutes d’hésitations et de tergiversations devant les frigos, j’ai décidé de me rabattre sur le poulet -pas le premier prix, l’autre, le plus cher, car les poulets premiers prix sont souvent maltraités de leur vivant- pour le préparer “al ajillo”, une recette très populaire en Espagne. Je savais qu’Alexandra n’aimait pas l’ail, mais j’étais sûre de réussir mon coup si je ne lui disais pas les composants de ce plat. Naturellement elle m’a harcelée pour savoir ce que j’allais préparer et comment. J’ai tenu bon et… ELLE A BEAUCOUP AIME! Ouf! Ça m’aurait attristée qu’elle doive se préparer un sandwich.
La recette qui suit se cuisine dans quasiment tous les foyers espagnols. Chaque famille a sa propre manière de la réaliser. Moi je la fais comme ma mère avec un petit truc en plus -ou en moins- pour faire moderne et diététique, le dégraissage presque total de la sauce. Et vous savez quoi? Je préfère la recette de ma mère qui laisse davantage de gras, mais bon, je pense à mes artères et a celles de mes invités! Pfffff… C’est d’un ennui d’être raisonnable!
Pollo al ajillo
Ingrédients pour 4 personnes:
-1 poulet entier tronçonné
-4 à 5 gousses d’ail
-1 verre de vin blanc. (Si vous n’avez pas de vin blanc vous pouvez le remplacer par un verre avec un quart à un tiers de vinaigre et le reste d’eau. Ce truc est valable pour toutes les recettes nécessitant du vin blanc)
-1 feuille de laurier
-Huile d’olive
-Sel et poivre
Recette:
Je sale et poivre les morceaux de poulet. Dans une grande casserole -j’utilise un wok- je fais chauffer l’huile et j’y fais revenir le poulet. Une fois dorés, j’ajoute la feuille de laurier, trois gousses d’ail entières sans les peler, ou dont je n’ai enlevé que la couche de peau qui se défait facilement entre les doigts, une gousse d’ail pelée et coupée en quatre, le verre de vin et un demi verre d’eau. Je laisse mijoter une demi heure à couvert. Ensuite j’enlève les morceaux de poulet. Je dégraisse la sauce avec une cuillère -je garde cette graisse pour en faire de la soupe ou alors je la donne à mes animaux mélangée à leur repas, ils adorent- je remets les morceaux de poulet dans la sauce dégraissée, les laisse une minute sur le feu pour les réchauffer à nouveau, et je sers en évitant de mettre les morceaux d’ail et les pelures dans les assiettes!* Délicieux! Ce plat peut s’accompagner d’une purée de pommes de terre et d’une salade.
*Je me réserve l’ail pour ma petite gourmandise personnelle en cuisine. Je m’en récompense! De plus l’ail est excellent pour la santé.
Pollo al ajillo en cours de cuisson.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 24 février à 10:07
Bonjour,
Je suis journaliste pour M6 et l'émission 100% Mag. J'aimerais faire un reportage sur les gens passionnés par la cuisine à l'ail, l'oignon et l'échalote. Merci de revenir vers moi si vous pouvez m'aider. Cordialement,
Magalie TIERCELIN Journaliste 06 77 05 51 29