Magazine Cinéma

Sorcière – Cinq jours en Enfer (The reckoning)

Par Kinopitheque12

Neil Marshall, 2020 (Royaume Uni)

Sorcière – Cinq jours en Enfer (The reckoning)

Angleterre, 1665 : la peste tue un homme qui laisse femme et enfant derrière lui. Le seigneur local harcèle la veuve et finit par l'accuser d'être une sorcière. Il la fait enfermer et exige d'elle des aveux sur sa " véritable " nature. Pour cela, il commandite les services d'un " chasseur de sorcière " qui se met à la torturer.

Rape and revenge horrifique en costumes, The reckoning affronte d'emblée une contradiction : être un film fantastique sur une sorcière avec une femme injustement accusée de sorcellerie. Du début à la fin, elle est innocente et dans ce cas elle ne jette aucun sort. Le fantastique reste par conséquent imaginaire et ne se mêle jamais vraiment au réel (il ne s'agirait pas de faire de la fille une mythomane et de donner du grain à moudre à ses contradicteurs). Seuls les cauchemars de l'héroïne en sont une émanation, ceux-ci se justifiant d'autant plus que la fille se retrouve vite à bout de nerfs. Grace, c'est son nom, paye de ne pas avoir obéi à un détraqué. Elle est victime.

Toute l'horreur du film n'est pas là. Afin d'ajouter un peu de sang à l'affaire, Sorcière met en scène plusieurs séances de torture savamment préparées par le " chasseur de sorcière " et auxquelles assiste le seigneur retors, un brin sadique sur les bords. Il y a un peu de Black death (Christopher Smith, 2010) dans Sorcière. On pense aussi aux épisodes les moins supportables de Game of thrones, notamment aux petits plaisirs de Ramsay de la troisième à la sixième saison (2013-2016). Bref, le réalisateur de The Descent (2005) s'adonne ici à des passages de torture porn vite détestables. Dans Sorcière, les Temps obscurs habituellement réservés au Moyen Âge gangrènent la restauration monarchique anglaise.

Le scénario que signe Neil Marshall et, ce que l'on peut noter, auquel participe son actrice Charlotte Kirk, fait apparaître des facilités et des éléments fantaisistes à foison : bien sûr les armes (une espingole au canon en forme d'entonnoir) et les costumes (par exemple cette robe de cour trop simple à enfiler dont on vêt la prisonnière), mais aussi les rêves érotiques de la victime après chaque séance avec le bourreau, une prison bien éclairée (plus de bougies qu'à l'église), un seigneur et ses sbires qui agissent à la manière du Ku Klux Klan (masques, lynchage et brasier), un chasseur de sorcières aux méthodes par trop originales (un tel titre a-t-il jamais existé en dehors des univers de fantasy ?)... Le dernier plan montre Charlotte Kirk qui sort de l'eau et foule le sol d'un pied assuré, le tout en contre-plongée, un peu à la manière de Sandra Bullock à la fin de Gravity (Cuarón, 2013). Sauf que l'astronaute n'avait pas d'épée longue à la main. Grace a survécu à la question et s'est débarrassée de tous, infâme seigneur, ignoble inquisiteur et mauvais médecins de la peste. Le film commençait par un carton sur la peste de 1665. Il se finit sur un petit bilan des victimes de la chasse aux sorcières à l'époque moderne. Dis donc, on en aura appris des trucs.

En DVD, Blu-Ray, et VOD le 20 mai 2021, édité par Metropolitan Films Vidéo. Liens vers Facebook et sa page Twitter.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kinopitheque12 258 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines