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Top Gun : Maverick

Par Kinopitheque12

Joseph Kosinski, 2022 (États-Unis)

Top Gun : Maverick

Top Gun : Maverick n'est pas un film sur la sobriété américaine. Beaucoup de gros bateaux, de gros avions, de gros moteurs, autant de kérosène brûlé que de litres d'eau salée survolés. La seule énergie renouvelable, ici, c'est Tom Cruise. Inépuisable, inaltérable, totalement durable. D'ailleurs sa copine, Jennifer Connely, cherche vainement à en épuiser les ressources... quand elle sonne la cloche... au bar (bon, faut avoir vu le film pour comprendre). Top Gun : Maverick, ce n'est pas un film de hippies. Val Kilmer ne reprend pas son rôle de Jim Morrison. L'herbe n'est pas fumée, elle est rasée par des pilotes qui ont pris leurs avions de chasse pour de simples débroussailleuses. Ce n'est pas non plus un clip pour la sécurité routière, surtout sur une moto à fond les ballons et... sans casque, tant qu'à faire. Pas davantage une publicité pour l'usage du vélo en zone rurale. Cet épisode de Top Gun n'est pas un clip de prévention contre les acouphènes (sinon, c'est que ça fait beaucoup trop de bruit pour être compris). Ce film n'est pas l'occasion d'un placement pour une marque d'eau minérale ou pour une marque d'appareils de mobilité pour les personnes âgées (non, Tom Cruise n'est pas trop vieux pour ce genre de conneries). Ce film n'aidera pas les quinquagénaires à se sentir mieux dans leur peau : Tom sans une ride, sans un cheveux blanc et toujours prêt à courir torse nu au soleil couchant... Parité oblige, Jennifer Connely n'a guère plus de défauts. Même dans un couloir étroit avec un missile à larguer, ce film n'est pas le remake de l'attaque de l'Étoile noire dans La Guerre des étoiles (Lucas, 1977). Malgré des points communs évidents, ce film n'est pas non plus le remake d' Hot shots (Abrahams, 1991). Ce film n'est ni l'occasion de dire que les États-Unis peuvent compter sur leurs alliés (ils gèrent seuls, où que soit le problème sur Terre), ni l'occasion de dire que la Russie compte parmi ces alliés, faut pas déconner (l'État ennemi n'est pas cité, mais quel autre pays enneigé représentant une menace nucléaire ont-ils bien pu attaquer ?). Enfin, parce qu'il faut savoir s'arrêter, ce film n'est pas un film de propagande... Ah, si, ça oui, c'est un film de propagande et à différents niveaux (norme sociale et familiale, puissance militaire et puissance technologique).

Ce film n'est rien de tout ce qui précède et moins encore. Scénario usé, images usées... Ce film n'est vraiment pas grand chose. J'ai du mal à croire qu'il ait été réalisé en 2022, quand bien même s'agirait-il de plaire aux nostalgiques du Top Gun de Tony Scott (1986)... Et, finalement, hors mis le super-8 proposé par les avions qui se cherchent, se croisent, vrillent et dégomment à tout va (environ vingt minutes), on s'ennuie beaucoup. Et puis, outre ce que le film n'est pas, il y a aussi ce que le film dit. Cela tient en peu de mots mais c'est notable. L'obsolescence programmée des vols avec pilotes et leur impossible remplacement par une intelligence artificielle (les militaires de Top Gun sont trop précieux), ainsi que le rappel fait à maintes reprises aux jeunes pilotes de se fier à leur intuition plutôt qu'à leur réflexion quand ils sont en l'air nous poussent à résumer toute la substance du film de cette manière : " rien ne remplacera l'humain qui ne réfléchit pas ". C'est pas con, quand on y pense. L'humain qui ne réfléchit pas est bien trop utile aux autres.


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