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L'Ardoise Gourmande : vu et revu

Par Toinard

L’Ardoise Gourmande. 2 carrés sur 5.

On pensait Thierry Breton, chef des deux forteresses gourmandes que sont Chez Michel et Chez Casimir, à l’abri de la concurrence dans la petite rue de Belzunce. Et pan, voilà qu’au milieu de l’été, dans un Paris qui faisait grise mine sous un crachin breton, l’Ardoise Gourmande vient pointer le bout de sa fourchette sur le trottoir d’en face. En moins de temps qu’il n’en faut pour hisser les voiles, on enfile un ciré pour voir de quel bois se chauffe le nouvel arrivant. D’une cuisine ménagère gentillette proposée dans un cadre dont on commence à être las : inévitables tons gris, inusable parquet foncé, fauteuils crapaud et sempiternels lustres à pampilles...à croire que Valérie Damidot de D&CO sur M6 est passée par là. Du déjà vu donc, du sol au plafond et itou côté assiette. Ce n’est pas mauvais dirons-nous mais ça ne casse pas trois pattes à un canard. Personne ne grimpe aux rideaux pour l’onglet de bœuf aux échalotes et purée maison ou le boudin noir aux deux pommes mais en revanche on s’étrangle à la lecture du plat du moment, les Saint-Jacques. En plein été, ben voyons ! « Elles sont fraîches » nous rassure la serveuse. Certes, mais pêchées de l’autre côté de la planète, et on avoue ne plus comprendre les restaurateurs qui persistent à en proposer au mois d’août. Leur rôle n’est-il pas entre autres d’apprendre aux clients le respect des saisons ? Et pourquoi pas des fraises en décembre ? Pardon, j’oubliais, ces mêmes restaurateurs les proposent déjà. Boycott des Saint Jacques, on se reporte donc sur le bocal de cochonnailles. Pour résumer, vous coupez quelques tranches de saucisson, un soupçon de jambon et au lieu de les disposer sur une assiette, vous les mettez dans un bocal sur un généreux lit de salade. Quant à l’échine à la sauge et tagliatelles fraîches ou la côte de veau à la Normande, pas de quoi faire le tour de l’église voisine en criant sa joie. Et ce n’est pas la panacotta à la crème de cassis à la texture trop liquide qui relèvera le niveau. On vous le disait, c’est gentillet.

12, rue de Belzunce. 10e. 01 48 78 40 03. Formule : 22 €. Carte : de 30 à 55 €. Fermé le samedi midi et le dimanche soir. M° : Gare du Nord.


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